Portée par un contexte économique favorable et une inflation maîtrisée, la cote casablancaise a enregistré une progression de ses revenus au premier semestre 2025. Toutefois, le deuxième trimestre a marqué un ralentissement, signe d'un retour à un rythme plus soutenable, notamment dans le secteur bancaire. La dynamique économique du Maroc continue de soutenir la Bourse de Casablanca, mais à un rythme plus lent. Selon la dernière analyse publiée par Attijari Global Research (AGR), le produit intérieur brut (PIB) national a progressé de +4,6 % au deuxième trimestre 2025, un niveau conforme aux prévisions pour l'ensemble de l'année. Dans le même temps, l'inflation est restée contenue, à seulement 1 % à fin juin, offrant un environnement stable aux entreprises cotées. Au total, 68 sociétés cotées ont communiqué leurs réalisations commerciales pour le deuxième trimestre et le premier semestre 2025. La tendance principale est claire : si la croissance est toujours au rendez-vous, son rythme ralentit. Un ralentissement perceptible au T2-2025 D'après AGR, la croissance récurrente du chiffre d'affaires agrégé de la cote est passée de +10,2 % au quatrième trimestre 2024 à +7,7 % au premier trimestre 2025, puis à +5,4 % au deuxième trimestre 2025. Une évolution logique, selon les analystes, liée à une base de comparaison plus élevée et à un retour progressif à la normale du secteur bancaire, véritable moteur du marché. En valeur, le chiffre d'affaires global de la cote a atteint 84,2 milliards de dirhams (MMDH) au T2-2025, contre 78,9 MMDH un an plus tôt, soit une hausse de +6,7 %. Malgré ce ralentissement trimestriel, les résultats semestriels restent robustes : +7,5 % au premier semestre, soit la croissance la plus forte observée depuis trois ans. Santé, BTP et Automobile en tête L'analyse sectorielle met en évidence de fortes disparités. Certains secteurs surperforment nettement la moyenne, à l'image de la santé (+67,3 %), du BTP (+26,0 %) et de l'automobile (+20,6 %). Le BTP, notamment grâce à TGCC, a contribué à près d'un tiers de la croissance du chiffre d'affaires global, porté par l'acquisition de 60 % de STAM. À l'inverse, l'immobilier s'est contracté de -6,3 % au S1-2025, plombé par la baisse de 23 % du chiffre d'affaires d'Addoha, conséquence d'un changement comptable survenu en début d'année. Hors cet effet exceptionnel, le secteur aurait affiché une croissance de +11,2 %. D'autres segments sont à la peine : l'énergie recule de -4 %, pénalisée par la baisse des prix du pétrole, tandis que les mines reculent de -11,5 % au T2, affectées par la chute de la production aurifère de Managem en Guinée. Les télécoms affichent également un léger recul de -1 %. Les banques confirment leur solidité Le secteur bancaire, poids lourd de la cote, reste résilient malgré un ralentissement de son rythme de progression. Son produit net bancaire (PNB) consolidé a atteint 49,2 MMDH à fin juin 2025, en hausse de +7,7 % par rapport à l'an dernier. AGR maintient ses prévisions annuelles d'une croissance du PNB et du résultat net part du groupe (RNPG) respectivement de +7,2 % et +12,2 % pour l'ensemble de l'année. Les analystes soulignent également l'amélioration attendue du coefficient d'exploitation, qui devrait tomber à 41,6 % en 2025, ainsi qu'un coût du risque quasi stable (+0,7 %). Des fondamentaux qui confirment le rôle stabilisateur du secteur et des multiples de valorisation jugés attractifs (P/E 2025E à 15,2x). Une question de valorisation Au-delà des résultats opérationnels, AGR attire l'attention sur la soutenabilité des valorisations, en particulier dans l'immobilier, où le P/E 2025E atteint 43,9x, soulevant des interrogations sur le potentiel de croissance future. En somme, la Bourse de Casablanca se trouve dans une phase de consolidation : la croissance reste solide, mais la normalisation est en cours. Si la santé, le BTP et l'automobile s'affirment comme locomotives, les défis persistent dans l'énergie, les mines et l'immobilier. Pour les investisseurs, l'année 2025 devrait ainsi conjuguer sélectivité sectorielle et vigilance sur les niveaux de valorisation.