Poser les jalons de l'émergence économique du Maroc s'impose comme la priorité numéro un de la rentrée économique 2025, portée par une croissance consolidée, grâce à la résilience des secteurs stratégiques et une dynamique de transformation profonde. Cette ambition repose sur des fondements solides, reconnus par les organismes internationaux, et traduit la transition du Maroc vers une économie plus industrialisée, résiliente et inclusive. Elle s'illustre notamment à travers l'accélération des grands chantiers d'infrastructures, la montée en puissance des énergies renouvelables, le développement de l'hydrogène vert et la modernisation du climat des affaires. Autant de leviers qui renforcent l'attractivité du Royaume pour les investissements nationaux et étrangers et consolident son rôle en tant que hub régional d'intégration économique et de coopération internationale. Une économie résiliente face aux aléas internes et internationaux L'économie marocaine a montré, au premier semestre 2025, une résilience notable face aux incertitudes internationales et aux contraintes internes. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 4,8% au premier trimestre (T1) et de 4,6% au deuxième trimestre (T2), en variation annuelle, confirmant le maintien d'un rythme supérieur à celui de la période pré-pandémie pour plusieurs secteurs clés. Cette dynamique est portée par les activités non agricoles, en particulier les services, qui continuent de croître à un rythme soutenu, et par la construction, stimulée par l'intensification des grands chantiers d'infrastructures publiques et privées. Le secteur agricole, quant à lui, a enregistré une progression de 4,5% au T1 et 4,7% au T2, contribuant à hauteur de 0,5 point à la croissance globale, malgré des conditions climatiques contrastées. Cette stabilité du secteur primaire, en dépit des aléas, témoigne de l'efficacité des mesures de soutien et de l'adaptation progressive aux variations climatiques. D'autres secteurs stratégiques affichent également des performances notables. Le tourisme, moteur de la reprise, devrait dépasser le seuil de 15 millions de visiteurs en 2025, porté notamment par la perspective de la Coupe d'Afrique des Nations et la montée en puissance de l'offre touristique. Le Royaume poursuit, par ailleurs, le développement de l'"Offre Maroc" en hydrogène vert et en énergies renouvelables, afin de consolider sa position en tant que plateforme régionale d'investissement durable et de hub énergétique. Ces avancées confirment la trajectoire d'un Maroc émergent, tourné vers l'avenir. Pour sa part, le marché du travail met en lumière un tableau contrasté. Le taux de chômage s'établit à 12,8% au deuxième trimestre, en baisse de 0,3 point par rapport à 2024, principalement grâce à la réduction du chômage en milieu rural (-33.000 personnes). Cependant, certains segments restent fragiles : les jeunes âgés de 25 à 34 ans et les femmes voient leur taux de chômage augmenter légèrement, tandis que le taux de sous-emploi national progresse de 9,6% à 10,6%, signalant un décalage persistant entre l'offre de travail et les besoins des secteurs les plus dynamiques. Conscient de ces défis, le gouvernement a placé l'accès à des emplois de qualité au cœur de ses politiques et programmes sectoriels. La Feuille de route de l'emploi s'inscrit dans cette orientation en visant à améliorer l'insertion professionnelle, notamment des jeunes et des femmes, et à mieux adapter les compétences aux besoins du marché. Ces actions constituent un levier essentiel pour faire de l'émergence économique une trajectoire inclusive et partagée. Côté inflation, la pression sur les prix reste modérée. L'indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré +0,5% en juillet 2025 par rapport à l'année précédente, principalement sous l'effet des produits alimentaires (+0,9%) et non alimentaires (+0,2%). Les finances publiques font face à des dynamiques divergentes. Le déficit budgétaire, mesuré par la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT), s'établit à 55 milliards de dirhams (MMDH) à fin juillet, contre 40,2 MMDH à la même période en 2024. Cette hausse résulte d'une augmentation des dépenses (+43,4 MMDH) plus rapide que celle des recettes (+28,7 MMDH), qui ont toutefois bénéficié d'une forte progression des recettes fiscales (+27,7 MMDH). Sur le plan extérieur, le déficit commercial s'est élevé à près de 195 MMDH sur les sept premiers mois de l'année, avec un taux de couverture de 58,5%. Cette situation met en évidence la nécessité de consolider la compétitivité des exportations et de diversifier les sources d'approvisionnement. Parallèlement, les avoirs officiels de réserve, renforcés à 375,5 MMDH en 2024 couvrant l'équivalent de 5 mois et 9 jours d'importations, soulignent la solidité de la position extérieure du Royaume et de sa capacité à absorber les chocs exogènes. Projections 2025 : une trajectoire de croissance maîtrisée Les prévisions pour la croissance nationale à la fin de l'année restent solides, bien que prudentes selon les institutions internationales. Le HCP anticipe une croissance de 4,4% en 2025, portée par la consolidation des activités non agricoles et la hausse de la valeur ajoutée agricole estimée à 5%, en tenant compte d'une récolte céréalière de 44 millions de quintaux. De son côté, Bank Al-Maghrib (BAM) prévoit une nette accélération à 4,6% pour 2025, tandis que le FMI et la Banque mondiale adoptent une perspective plus prudente avec respectivement 3,9% et 3,6%. Au niveau de l'inflation, les projections restent modérées : BAM table sur environ 1%, tandis que le FMI anticipe 2,2% pour l'ensemble de l'année. Ces écarts d'estimation traduisent davantage une approche prudente qu'une divergence réelle, tout en convergeant vers la confirmation d'une trajectoire de croissance solide qui inscrit le Maroc dans la voie de l'émergence. PLF 2026 : cap sur l'avenir d'un Maroc émergent Fort des résultats et projections encourageants pour 2025, le projet de loi de finances (PLF) 2026 fixe les grandes orientations de l'action publique, conformément aux Hautes Orientations Royales à travers quatre priorités : consolider l'émergence économique, garantir un équilibre entre développement et justice sociale et spatiale, renforcer l'État social et accélérer les réformes structurelles, tout en maintenant l'équilibre des finances publiques. Le PLF 2026 entend, à cet effet, prolonger les acquis de 2025, en misant sur la mobilisation des leviers de croissance et d'investissement pour soutenir l'emploi, réduire les disparités régionales et renforcer les services sociaux de base. La modernisation de l'administration publique, la digitalisation des services et la mise à niveau territoriale intégrée figurent parmi les réformes phares pour améliorer l'efficacité des politiques publiques et rapprocher l'État des citoyens. Au niveau macroéconomique, le PLF fixe des objectifs précis. Le taux de croissance est attendu autour de 4,5% en 2026. Le déficit budgétaire devrait passer à 3% du PIB, tandis que le taux d'endettement serait maîtrisé à 65,8% du PIB. Ces mesures visent à consolider les résultats de 2025 et à préparer le Royaume à une trajectoire de développement durable, équilibrée et inclusive, ancrant davantage le Maroc dans la voie de l'émergence.