L'Observatoire Marocain de Protection du Consommateur (OMPC) alerte sur une nouvelle tendance inquiétante : la multiplication des ventes de produits alimentaires à des prix anormalement bas, notamment dans certains magasins, mais surtout à travers des comptes actifs sur les réseaux sociaux tels qu'Instagram et TikTok. Dans un communiqué parvenu à Hespress FR, l'Observatoire indique suivre « avec une inquiétude croissante » cette prolifération qui, selon lui, « constitue une menace directe pour la santé du consommateur marocain » et favorise « un marché parallèle échappant à toute régulation légale ». Des produits vendus à des prix dérisoires L'enquête de terrain et numérique menée par l'OMPC a mis en lumière des écarts de prix frappants. Certaines conserves sont proposées à seulement 2 dirhams, alors que leur tarif réel dépasse 7 dirhams sur le marché. Des fromages et huiles sont vendus à moins de la moitié de leur prix normal, tandis que d'autres produits d'origine inconnue ou proches de la date de péremption sont écoulés sous couvert de « liquidation de stock » ou d'« offre limitée ». Ces pratiques commerciales douteuses ont été particulièrement observées dans les grandes villes comme Casablanca (Aïn Sebaâ, Bernoussi), Rabat, Tanger, Marrakech et Fès. La technique de "l'Offre Choc" détournée Sur le plan marketing, l'Observatoire explique que cette approche correspond à une stratégie bien connue : l'"Offre Choc", qui consiste à afficher des remises spectaculaires dépassant 70 %, à gonfler artificiellement les prix de référence, puis à créer un sentiment d'urgence incitant le consommateur à acheter immédiatement. Mais dans le contexte marocain, prévient l'OMPC, cette technique est détournée de son objectif initial pour écouler des produits périmés, dangereux ou refusés sur d'autres marchés, tromper le consommateur et alimenter un commerce sans traçabilité ni contrôle. « Une fraude et une mise en danger du consommateur » Face à cette situation alarmante, l'Observatoire Marocain de Protection du Consommateur estime que ces pratiques « ne relèvent plus d'une simple stratégie commerciale », mais qu'elles constituent désormais « un leurre, une fraude et une mise en danger du consommateur ». L'organisation réaffirme sa détermination à saisir les instances concernées, notamment le Ministère de l'Industrie et du Commerce, l'ONSSA (Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires), ainsi que les autorités locales et le Parquet compétent. Enfin, l'OMPC se réserve le droit d'engager des procédures judiciaires contre tout commerce ou compte numérique impliqué dans la mise en danger de la santé du consommateur marocain. Une démarche que l'Observatoire justifie par la nécessité de protéger les citoyens contre la tromperie commerciale, mais aussi de préserver la transparence et la sécurité dans le marché alimentaire national, de plus en plus exposé à des dérives numériques dangereuses.