La cour d'appel de Libreville a rendu, mercredi, un verdict lourd à l'encontre de Sylvia et Noureddin Bongo, respectivement épouse et fils de l'ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba. Tous deux ont été condamnés à vingt ans de réclusion criminelle, en leur absence et sans représentation légale, pour des faits de détournement massif de fonds publics et de blanchiment d'argent. Selon la décision du tribunal, Sylvia Bongo a été reconnue coupable de recel, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, instigation au faux et usurpation de fonds, tandis que son fils Noureddin a été condamné pour détournement de deniers publics, concussion, usurpation de titres et fonctions, blanchiment aggravé et association de malfaiteurs. Outre la peine de prison, le couple mère-fils devra s'acquitter d'une amende équivalente à environ 152.000 euros, et verser plus d'un milliard et demi d'euros de dommages et intérêts à l'État gabonais, partie civile dans ce dossier. À ce montant s'ajoutent 1.000 milliards de francs CFA pour préjudice moral. Le procès, qui s'inscrit dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes après le coup d'État du 30 août 2023, se poursuit également pour une dizaine d'anciens proches collaborateurs du clan Bongo. Ces derniers sont accusés de complicité de détournement de fonds, corruption, faux et usage de faux, ainsi que blanchiment de capitaux. Sylvia et Noureddin Bongo, interpellés dans les heures ayant suivi le putsch militaire de 2023, avaient été détenus pendant près de vingt mois avant d'obtenir une liberté provisoire leur permettant de quitter le pays.