LinkedIn a été ciblé par de nombreux faux comptes, dont l'objectif est d'entrer en contact avec des profils potentiellement « intéressants » pour certaines parties. Ces faux profils seraient à la base d'un réseau important d'espions, opérant un peu partout dans le monde depuis le cyberespace. Plusieurs faux profils ont envahi LinkedIn ces derniers mois. Selon l'agence de presse américaine, AP, ces utilisateurs, « fantômes » ont été générés par une intelligence artificielle, qui a tout construit de fond en comble, afin de duper les utilisateurs de la plateforme professionnelle. L'un des profils les en avant est celui d'une certaine Katie Jones, que de nombreux experts en sécurité informatique et en infographie ont conclu être un faux profil. En effet, selon Mario Klingemann, un artiste allemand spécialisé dans les portraits générés via intelligence artificielle, le profil de Jones présente tous les indicateurs possibles d'une image générée via machine. La Chine et la Russie pointées du doigt Passer via LinkedIn à des fins d'espionnage n'est pas chose nouvelle. Selon William Evanina, directeur du centre américain de lutte contre l'espionnage, c'est une pratique qui est souvent effectuée par certaines entités russes ou chinoises, pour le recrutement de profils intéressants dans différents domaines d'activité. Celui-ci indique qu'« au lieu de déployer des agents un peu partout dans le monde, il est plus facile aujourd'hui de passer par les plateformes numériques pour entrer en contact avec le plus grand nombre de personnes possible ». Les autorités américaines indiquent que ce genre de pratique est monnaie courante à des fins d'espionnage pour les deux pays cités. De plus, il semblerait qu'ils aient des « terrains de chasse » bien différents, les Chinois étant actifs sur LinkedIn, alors que les Russes seraient plus intéressés par Facebook et Twitter. Le choix de LinkedIn par la Chine s'explique par le fait que le réseau professionnel est la seule plateforme américaine à ne pas être interdit au sein de l'empire du Milieu. Evanina a indiqué dans ce sens que les espions chinois utilisent souvent la même combine, à savoir des profils de jeunes femmes, d'apparence physique attirante, qui travaillent pour des « cabinets de recrutement » dans la majorité des cas. Ceux-ci essaieraient par la suite d'entrer en contact, physiquement, avec les profils intéressants, en organisant des rencontres à travers lesquelles des agents desdites entités tenteraient d'évaluer le potentiel d'établir un terrain d'entente. Dans le cas de Katie Jones, il s'est avéré que le profil est déjà connecté à plusieurs personnalités importantes des USA, notamment le haut conseil d'un sénateur, ainsi que des sous-secrétaires d'Etat adjoints. Le profil de Jones a depuis été supprimé, suite à sa révélation par l'AP, pour avoir enfreint le règlement de la plateforme. Toutefois, LinkedIn ne s'est pas prononcé quant à cette affaire, au moment où d'autres profils similaires seraient toujours actifs sur la plateforme. Quand la fiction rejoint la réalité La technologie visant à produire des visages via IA est en train de connaitre une réelle révolution et évolution ces dernières années. Aujourd'hui, des algorithmes sont capables de monter un visage plus vrai que nature en quelques instants, mais aussi projeter la tête d'une personne influente sur une personne lambda. Ce principe est d'ailleurs utilisé dans les vidéos deepfake, à travers lesquelles l'on peut s'amuser à faire parler des personnages célèbres via IA. L'exemple le plus récent en date étant une vidéo mettant en avant Mark Zuckerberg, en train de dire que ceux qui contrôlent la data, auront le pouvoir sur le monde. Cette vidéo s'est avéré être fausse, et rien d'autre qu'un montage réalisé par deux artistes, à savoir Bill Posters et Daniel Howe, qui se sont amusé à faire parler le créateur de Facebook en se basant sur une vidéo datant de 2017. Actuellement, il est possible de faire dire n'importe quoi à n'importe qui à travers ce genre de vidéos, chose qui peut s'avérer dangereuse dans le futur, puisque la technologie aura atteint un stade où l'on pourra difficilement reconnaitre le vrai du faux.