Au cœur d'une polémique, à cause de caricatures « antisémites » qu'il avait dessinées il y a 30 ans pour le compte de la revue « Ushoahiah, le magazine de l'extrême », le chroniqueur et romancier français, Yann Moix, a présenté ses excuses à la communauté juive lors de l'enregistrement de l'émission phare de Laurent Ruquier, « On n'est pas couché » vendredi soir, rapporte Le Parisien. Invité pour faire la promo de son nouvel ouvrage « Orléans », où il évoque notamment la violence qu'il a subie dans son enfance par son père « tyrannique », Yann Moix a déclaré lors de l'enregistrement de l'émission, en s'adressant à Laurent Ruquier : « Mon cher Laurent, je me détesterai si je parlais de mon livre. La première chose, je demande pardon pour les dessins abjects, choquants que j'ai commis à 20 ans. Le jeune homme que j'étais, je lui cracherais dessus aujourd'hui ». Le Parisien qui a assisté à l'enregistrement de l'émission, rapporte que Yann Moix, « la voix chevrotante », a tenu également à s'excuser auprès de Bernard Heny-Lévy, qu'il a illustré dans l'un de ses dessins comme étant un déporté, accompagné de la légende « Le véritable rêve de BHL : devenir un héros d'Auschwitz ». « Je demande pardon à Bernard Henry-Lévy, et à tous ceux que j'ai blessés du plus profond de mon être. Pardon pour ces bandes dessinées », a-t-il déclaré, avant d'ajouter « je suis un lâche (...) j'ai été une ordure. Mais j'ai essayé de m'arracher de ce trou noir, de ce cauchemar grâce à des gens lumineux, comme BHL, qui m'ont permis de me construire intellectuellement. J'ai essayé de me racheter toute ma vie, de combattre la xénophobie ». Ex-chroniqueur d'ONPC de 2015 à 2018, Yann Moix a été reçu lors de l'émission de Ruquier comme « invité » et non pas « un ami », et s'est dit prêt à « accepter tous les procès, même à la télé ». Moix, désenchaîné, a déclaré, selon Le Parisien, « J'ai été moi-même un procureur ici. Je savais que j'allais prendre des coups, mais je me sens débarrassé d'un poids. Le plus grave, c'est le mal que j'ai fait à des gens qui doivent avoir honte aujourd'hui ». Pour Moix, le but derrière la divulgation de ces BD était de le faire tomber, allant même à accuser directement l'extrême droite. « Quel intérêt de sortir ces BD à part m'abattre ? À part débrancher quelqu'un, qui se bat contre l'antisémitisme ? Mon combat, c'est la légitimité d'Israël (...) ces révélations sont téléguidées par l'extrême droite et tout le monde suit », a-t-il affirmé, rapporte Le Parisien. Rappelons qu'en début de semaine L'Express a rendu publics d'anciens dessins « antisémites et négationnistes » illustrés par Yann Moix, à l'époque où il n'avait que 21 ans. Des dessins qui ont attiré la foudre des internautes sur les réseaux sociaux, qui ont accusé le chroniqueur « d'avoir fait l'éloge des nazis et fait preuve d'un révisionnisme abject ». Les dessins auraient été divulgués par le frère de l'écrivain, Alexandre Moix, suite à des conflits qui datent de leur enfance, rapporte L'Express, mais aussi suite aux accusations de Yann à l'encontre de sa famille, principalement son père dans son dernier ouvrage.