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Fiche signalétique : Profession : prostitué
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2002

A la brigade des mœurs, ils sont identifiés , fichés, et répertoriés. Profession : prostitué, assortie de leurs antécédents judiciaires. Un tour dans la brigade des mœurs de la wilaya de Casablanca vous dressera le topo d'une vie nocturne “ homosexuellement endiablée ”, vue par des inspecteurs de police.
“Nous dressons une fiche pour chaque homosexuel que nous arrêtons” nous a déclaré l'inspecteur de police en déposant sur son bureau, deux cartons contenant une centaine de fiches. Il paraissait plutôt amusé par l'idée de notre enquête : “Vous trouverez dans ces fiches, tous ceux qui ont été arrêtés au moins une fois. Mais pour la plupart, ce sont des habitués”. Les prostitués homosexuels, les inspecteurs de la brigade des mœurs, sise à la prèfecture de police de Casablanca, en voient de toutes les “couleurs”. D'ailleurs, ils peuvent passer des heures et des heures à vous raconter leurs nuits de gardes à interroger “ cette race ” d'hommes assez particulière.
L'inspecteur nous remet quelques fiches, tout en nous sommant d'oublier les noms et prénoms aussitôt sortis de son bureau. En les examinant tel a été notre constat : des visages maquillés et qui prêtent à confusion. Pour la plupart, on pourrait aisément les prendre pour des filles si ce n'est leur prénom qui vous remet les pieds sur terre. Il y a aussi des moustachus à l'aspect facial très viril mais… En nous désignant deux fiches, l'inspecteur déclare “ces deux-là sont des réguliers, on les embarque au moins une fois par semaine. On les connaît tellement bien que pour remplir notre rapport, on n'a même plus besoin de leur poser des questions.”. Au fait, les habitués sont très nombreux. En moyenne, plus de quinze prostitués homosexuels sont arrêtés par semaine, que ce soit lors des tournées quotidiennes des estafettes de police, soit lors de rafles “spécial homo”. Ces dernières se font de manière régulière, trois à quatre fois par semaine (mardi, jeudi, vendredi et samedi) et ont comme destination : les lieux les plus fréquentés par les prostitués homosexuels. Ces coins chauds, les agents de sécurité les connaissent comme le fond de leur poche, de la même façon qu'ils font la différence entre les homosexuels
et les hétérosexuels. “Avant de les appréhender, nous essayons de prouver qu'ils sont en train de racoler. Il est vrai que pour les habitués de nos locaux, nous ne perdons pas notre temps. Nous les embarquons sans trop nous poser de questions. Toutefois, lorsqu'il s'agit de nouveaux venus, nous essayons d'abord de prouver que l'individu racole. Nous le surveillons et lorsque nous remarquons qu'il y a de la drague dans l'air, nous établissons un constat, puis nous procédons à l'arrestation.”
Une fois les prostitués homosexuels arrêtés et le rapport établi, ils sont placés en garde-à-vue pour une durée de 48 heures. Prochaine étape : la cour de justice. Il y a quelque temps, pour ce genre d'activité, les inculpés écopaient d'un séjour en prison de deux à huit mois. Mais depuis 6 mois, et pour des causes de surpeuplement des prisons etc… Le procédé n'est plus le même. Le prostitué est donc relâché tout de suite après audition pour “absence de preuves”, alors qu'avant, le constat dressé par l'agent de sûreté servait, à lui seul, de preuve et de flagrant délit. D'ailleurs, ce dernier n'est actuellement établi que lorsque le prostitué est arrêté en plein ébats sexuels avec son client. Chose qui n'est pas aisée à prouver. Généralement, ces cas ne sont enregistrés qu'à l'occasion d'une délation “tbergiga”. “La rareté de ce genre d'arrestation réside aussi dans le fait que les gens ne soupçonnent pas deux hommes, même quant il s'agit de concubinage homosexuel. Les cas de délation des pratiques homosexuelles sont donc nettement plus bas comparés à la prostitution normale ”.
Ceci étant, lorsque l'arrestation se fait alors que le prostitué est en compagnie de son client, outre les 48 heures de garde-à-vue, il écope d'une amende allant de 500 à 1500 dirhams. En cas de flagrant délit, il est condamné à la peine maximale : à partir de 6 mois de prison et une amende de l'ordre de 3000 dirhams.
Les rafles des agents de sécurité ont toutefois des limites. La première a vu le jour lors du “boom des portables”. Le prostitué n'a même plus besoin de sortir à la rue pour chercher sa clientèle. Un petit coup de fil et le tour est joué. La seconde limite est liée aux boites de nuits. Certaines sont réputées par leur clientèle homosexuelle. Toutefois, “pour ne pas ternir la réputation de l'établissements” les estafettes évitent de les cueillir à la porte. Enfin, le grand calvaire de la brigade des mœurs sont les prostitués de luxe. “Ils sont organisés en réseau, leur clientèle est ciblée, et jamais vous ne les trouverez vadrouiller dans la rue. Ceux que nous arrêtons, c'est le bas de gamme…”
Comment la loi marocaine perçoit-elle la prostitution
homosexuelle ?
La prostitution, le proxénétisme, le racolage et l'incitation à la débauche sont condamnés par la loi marocaine qui leur consacre une belle part dans le code pénal (de l'article 497 à l'article 504). Des peines allant d'un mois à 5 ans de prison ferme. Les textes de loi ne précisent pas le sexe de la personne. Toutefois, l'article 489 est réservé à la prostitution homosexuelle, qualifiée d'acte hors nature, interdit par la loi musulmane et par la loi marocaine. Autrement dit, la loi interdit la prostitution et l'homosexualité.
Comment la loi marocaine punit la prostitution
homosexuelle ?
L'article 489 du code pénal stipule : toute personne s'adonnant à des pratiques sexuelles avec un individu du même sexe est condamnée à une peine allant 6 mois à 3 ans de prison, assortie d'une amende variant entre 200 et 1000 dirhams. Cette peine s'applique sur les deux sexes. Le consentement des deux parties est une condition nécessaire pour la qualification du délit. Toutefois, le texte définit vaguement les actes d'homosexualité.
Par ailleurs, l'article 489 n'est appliqué que lorsque les individus sont appréhendés en flagrant délit, en plein ébat amoureux. Pourtant il y a quelques mois, le rapport de l'agent de sécurité pouvait servir de preuve et justifier le flagrant délit. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Si le flagrant délit n'est pas prouvé (acte sexuel), le prostitué est relâché pour absence de preuves après un garde-à-vue de 48 heures.
Pourquoi les procès des prostitués homosexuels
sont-ils bâclés ?
L'homosexualité est réprimandée par la loi, sévèrement jugée par la société. Pour ménager les susceptibilités, les affaires relatives à la prostitution masculine et à l'homosexualité sont très souvent bâclées, avec pour prime un concours de circonstances aggravantes. Toutefois, les affaires présentées à la cour ne sont qu'un infime échantillon de la réalité. Et pour cause, la société ne condamnera nullement deux hommes ou deux femmes cohabitant ou vivant à deux. Le concubinage secret avec le même sexe peut même attirer la sympathie et le respect des voisins pour bonnes conduites. Le secret en est la condamnation des couples hétérosexuels.


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