Le Conseil de la Ville de Casablanca et Lydec sont en train de plancher sur la révision du contrat de gestion déléguée. Un processus sensible et capitalistique. On l'avait annoncé, il y a quelques mois, lorsque l'événement commençait à alimenter les discussions dans le Tout-Casablanca : les autorités de la Ville ont désigné récemment une commission pour plancher sur le contrat de gestion déléguée, liant la capitale économique et Lydec, la filiale marocaine du groupe français Suez. Présidée par l'ancien ministre Saïd Saâdi, la commission associe à cette opération de révision (certains préfèrent parler d'ajustement) des élus, des experts du ministère de l'Intérieur, des techniciens de l'ONEP (Office National de l'Eau Potable) et des RAD (Régies Autonomes de Distribution) de plusieurs villes du Royaume ainsi que des représentants de l'Agence Urbaine de Casablanca. Cela fait du beau monde pour un processus à la fois stratégique socialement (en termes de retombées pour les citoyens de la ville) et sensible financièrement (compte tenu du caractère capitalistique des métiers du délégataire). L'objectif final visé à travers le processus : faire le point sur l'avancement des grands chantiers de Lydec, évaluer quelles corrections il faudrait y apporter s'il y a lieu et, surtout, déterminer s'il est possible de revoir à la baisse les tarifs de l'eau, de l'électricité et de l'assainissement. Le Conseil de la Ville a préféré s'entourer de compétences pointues dans son souci d'analyse du travail de Lydec. Pour cela, un appel d'offres international a été lancé et une quinzaine de cabinets d'audit y ont postulé. Les services du maire Mohamed Sajid, se sont réservés le droit de désigner le professionnel ou le groupement (si des rapprochements ont lieu) à retenir. La révision des clauses du contrat, prévue dès le départ entre les deux parties, prendra un certain temps, mais tout le monde est conscient de l'importance du processus. Rappelons que la concession des services publics de distribution d'eau, d'électricité et de l'assainissement, a été donnée par l'autorité délégante (conseil de la ville) au délégataire (Lydec) en 1997 pour une durée de trente ans. Aujourd'hui, le tiers du mandat est déjà échu.