Tout n'est sûrement pas pour le mieux dans ce meilleur des mondes qu'est l'arbitrage en football marocain. Mais on a comme l'impression qu'on en fait un peu trop. ue n'a-t-on pas entendu sur l'arbitrage et les arbitres ! Et qu'est ce que ces derniers ne nous ont pas servi ! Le thème devrait inciter à l'organisation d'une table ronde, voire plus, mais sans qu'il serve de prétexte à un concert d'insultes déplacées ou à des accusations gratuites. Malheureusement, c'est vers ce dernier volet que l'on semble s'orienter. La responsabilité des arbitres dans ce qui se passe n'est plus à démontrer, mais qu'en est-il de celle de toutes les autres composantes de ce football qui n'en finit pas de se débattre dans une nuée de problèmes dûs à la méconnaissance des règles du jeu, si aberrant cela soit-il, à un manque de tact flagrant dans les contestations ou les protestations devenues, qui plus est, quasiment spontanées, ce qui empêche toute concentration, de la part des dirigeants, et de la part du staff technique. Pire, il y a de ces gestes regrettables qui ont pour effet immédiat de chauffer le public à blanc, ce qui débouche, le plus souvent sur des actes condamnables à plus d'un titre. Certes, et à titre d'exemple, il y a eu erreur, ou erreurs, lors de ce fameux FAR/WAC, mais l'entraîneur Zaki Baddou avait-il raison de faire ce qu'il a fait, en envahissant le terrain et en cherchant à s'en prendre à l'arbitre ? Sûrement pas et avec un minimum de bon sens, il aura été le premier à le regretter. Un entraîneur se droit d'être, pour ses joueurs, un modèle de flegme, de raison et de sagesse. C'est bien beau que nos clubs aient fini par comprendre que pour s'entourer d'un maximum de chances de succès, ils ont à s'assurer, à temps, d'une préparation qui se doit de ne pas englober les seuls volets physique et technico-tactique. Et s'il y en a un qui est abusivement négligé, c'est bien celui psychologique. Et c'est justement fait pour développer, chez les joueurs, cette capacité, combien essentielle, de se concentrer sur le jeu proprement dit, de ne pas se laisser détourner de leur sujet par quoi que ce soit, décisions arbitrales comprises, quand bien même celles-ci ne seraient pas à leur goût. Et là, il urge plus que jamais de faire en sorte que joueurs et entraîneurs, mais aussi dirigeants, assimilent au mieux les dix-sept lois du jeu et tout ce qu'il y a autour et, dans la foulée, les changements et l'évolution concernant ces mêmes règles. C'est là «un détail» auquel aucun club n'accorde le moindre intérêt. Cela ne coûterait rien de solliciter les services d'un ancien arbitre, international de préférence pour aider dans ce sens. Cela dit, ni la responsabilité de la Commission centrale d'arbitrage, ni celle des arbitres eux-mêmes ne seraient à escamoter ou à dédaigner. Le fait est qu'il y a trop de fautes, trop de maladresses. Dans tout match, il y a bien une marge d'erreurs que l'on qualifierait d'inévitables. Mais quand c'est l'arbitre qui ravit la vedette par d'innombrables bourdes ou bévues, il y a sûrement de quoi s'inquiéter. Après tout, c'est une question de compétence. C'est aussi et surtout une question de sérieux, d'intégrité et de prestance. Un arbitre est appelé à envisager sa mission avec le plus de sérieux et de sérénité. Pour ne pas être débordé, à court de forces ou d'idées, il se doit d'être «frais et dispo» sur le plan physique et mental. C'est tout un programme de préparation, et une hygiène de vie auxquels il faut s'astreindre. La Commission se doit d'être forte et omniprésente au lieu d'être discrète et effacée comme c'est le cas aujourd'hui. Si elle est tenue de veiller aux intérêts de ses arbitres, en améliorant leurs conditions et situations, mais aussi de ne pas permettre que ceux-ci soient dénigrés à tout bout de champ, avec ou sans raison, elle se droit aussi de sévir pour empêcher le pourrissement d'une situation qui n'en a pas besoin mais qui n'en est pas loin.