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Lahcen Lyoussi, Résistant, Nationaliste et Fidèle à la Couronne : La vérité historique rétablie par le Mouvement National
Publié dans La Gazette du Maroc le 05 - 12 - 2008

Enfin, une soixantaine d'années après, le souvenir du ministre de l'Intérieur du Premier gouvernement et Conseiller à la Couronne du Maroc indépendant revient en force pour rétablir la vérité des faits historiques sur le rôle joué par le Caïd du Moyen-Atlas, Lahcen Lyoussi, dans la Résistance et la lutte pour l'indépendance.
Témoin vivant de l'histoire du Maroc contemporain, nationaliste de la première heure et compagnon de route de Mehdi Ben Barka, Haj Ahmed Balafrej, Fkih Mohamed El Ghazi et autres, avec lesquels il militait dès les premiers instants au sein de la Commission Propagande et Edition du Parti de l'Istiqlal fondé le 10 décembre 1943, un mois avant la promulgation du Manifeste pour l'Indépendance du 11 janvier 1944, Larbi Benabdellah vient de signer un volumineux livre-témoignage sous le titre «Mémoire d'un militant- 1943-1955», comportant des révélations inédites sur le rôle majeur joué par le Caïd du Moyen-Atlas Lahcen Lyoussi aux moments les plus forts de la lutte anti-coloniale. Larbi Benabdellah y décrit les contacts militants entretenus entre Lahcen Lyoussi et le héros de la Guerre du Rif, Abdelkrim Khattabi qui l'avait soutenu sans faillir depuis son exil cairote en relevant que «Le débat débouchait sur la Guerre du Rif et son leader charismatique Abdelkrim Khattabi. Ce qui nous conduisait à évoquer les batailles les plus importantes qu'il a livrées contre l'occupant, ainsi que ses points forts et ses points faibles, tout comme l'ampleur des dégâts infligés aux adversaires et les raisons de sa traîtresse défaite».
Lyoussi, pivot du Mouvement national
L'auteur avait auparavant mis en relief la complicité de deux hommes, Mehdi Ben Barka et Lahcen Lyoussi, en ces termes: «Au début de 1947, Mehdi Ben Barka prit contact avec la Commission de la Propagande et de l'Edition du Parti, l'informant de la décision du Comité Exécutif d'envoyer cette commission pour quelques jours en mission secrète chez le Caïd lahcen Lyoussi dans la ville de Sefrou. Pour Ben Barka, les membres de cette délégation devaient se préparer pour cette mission tout en insistant sur son caractère confidentiel. Cette délégation comprenait Mustapha Ben Taki Alaoui, Abderrahim Guédira, Mohamed Tadili et moi-même (Larbi Benabdellah). A cette délégation, fut ajoutée une personne avisée qui compte parmi les amis de Lahcen Lyoussi, chargée de superviser l'action de cette mission. Cette personne s'appelle Mohamed Benabbès Hakam». Pour l'histoire, la page la plus médiatisée de l'histoire connue du caïd «rebelle» du Moyen-Atlas est celle de sa rébellion contre l'occupant français en étant un des principaux signataires de la fameuse pétition à travers laquelle il s'était soulevé contre le coup de force colonial infligeant, le 20 août 1953, l'exil à Madagascar au sultan Mohammed V, en exigeant son retour sur le Trône et en dénonçant la félonie des agents d'autorité collabos des Français. Cet acte lui valut sa déportation et sa mise en résidence surveillée pendant 3 ans à Benslimane et Mogador.
Le fils du célèbre caïd de l'Atlas se souvient encore aujourd'hui, des souffrances partagées dans les grandes batailles décisives de son père Lahcen Lyoussi. Le souvenir encore vivace, Moha, volontairement en retrait depuis quelque temps de la vie politique et parlementaire nationale, a ressurgi avec la publication d'un ouvrage restituant la vérité des faits historiques où son père est, enfin, présenté sous son véritable visage. L'ancien député parlementaire tient à apporter, en tant que témoin vivant, sa pierre à l'édifice de la reconstitution des évènements de l'époque en persistant et signant: «Très souvent, Mehdi Ben Barka nous rendait visite en la demeure familiale à Sefrou. Il avait une profonde estime et entretenait une amitié très solide avec mon père, tout comme Abdelkrim Khattabi».
D'après l'auteur Benabellah, on apprend que depuis 1947, année où les forces d'occupation étaient dominantes et contrôlaient toutes les réactions sur le territoire national, Lyoussi s'était déjà distingué comme un pionnier de la résistance et du nationalisme en jouant un rôle décisif dans la pénétration et l'implantation du mouvement national dans cette région. «Lahcen Lyoussi fut le pivot et c'est sous contrôle et ses consignes que se déroulèrent les moindres actions des groupuscules locaux composés de membres sûrs qui avaient par le passé pris les armes contre les forces d'occupation», souligne l'écrivain. L'historien rapporte également les rencontres fréquentes qui se déroulaient entre Lahcen Lyoussi et des figures emblématiques du Mouvement national : «Ces rendez-vous secrets se déroulèrent plusieurs fois dans le domicile de Hakam et les discussions se poursuivirent jusqu'à une heure tardive de la nuit. Souvent, ces rencontres réunissaient aux côtés de Ahmed Balafrej, Mohamed Yazidi dit Bouchaïb, Fkih Mohamed Ghazi et Mehdi Ben Barka».
Bien avant, Lyoussi s'était distingué dans le rôle qu'il a joué dans la résistance contre le protectorat dans la région du Moyen-Atlas, un rôle décisif pour reprendre l'auteur du livre-témoignage : «Comment cela fut-il possible? Et qui a mené cette mission pour la première fois préparant le terrain à ceux qui prendront ensuite la relève? Pour la vérité historique et l'honnêteté intellectuelle, c'est Lahcen Lyoussi, Caïd à l'époque, qui joua dans le secret total, le rôle principal et effectif dans la réussite de cette mission. L'influence qu'il exerçait autour de lui et sa forte personnalité, facilitèrent les choses, évitant à la responsabilité qu'il avait prise sur lui de s'enliser et d'échouer». En jouant le rôle pivot dans la constitution du mouvement national, notamment en facilitant l'implantation des cellules partisanes de sympathisants dans la région du Moyen-Atlas, Lyoussi a marqué l'histoire du Maroc.
«J'ai vécu cela personnellement, fasciné par ce grand homme, son courage exceptionnel et sa foi dans le triomphe tôt ou tard de notre cause», poursuit l'orateur. Avant de préciser encore : « On a beau s'étendre sur ses qualités, on ne peut jamais rendre justice à cet homme qui a rendu de bons et loyaux services à son pays dans les pires moments de son histoire, indifférent aux représailles qui pouvaient être prises à son encontre par le colonisateur». Un homme, conclut-il, dont les «bonnes actions» et les «sacrifices immenses» doivent être «récompensées à leur juste valeur».■


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