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Lamyea Ismaili, Chef de Division des industries textiles et cuir au ministère du Commerce et d'industrie : "Les autolimitations de la Chine ont sauvé les exportations marocaines"
Publié dans La Gazette du Maroc le 03 - 04 - 2006

Face à la nouvelle configuration internationale, professionnels du secteur du textile-habillement et pouvoirs publics ont défini une stratégie d'appui à même de favoriser le repositionnement sur des segments à plus forte valeur ajoutée. Ceci nécessite une mutation de la part des entreprises vers la co-traitance et le produit fini. Entretien avec Lamyae Ismaili.
La Gazette du Maroc : N'y a-t-il pas un retard dans l'exécution des chantiers projetés ? Si oui, pourquoi ?
Lamyea Ismaili : Le Plan Emergence textile n'a pas connu de retard dans son exécution. La majorité des dispositions relevant de la programmation court et moyen termes a été menée à bien.
Le Contrat-programme du secteur textile-habillement a été relooké. Pourriez-vous nous parler des toutes dernières nouveautés pour la relance ?
En effet, la réunion du 22 mars tenue au siège de l'AMITH et présidée par le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'Economie a montré la bonne exécution du Plan Emergence.
Ainsi, concernant le volet douane, un road show a été organisé entre les 1 et 15 décembre afin de vulgariser la convention qui a été signée par l'Administration des Douanes et l'AMITH.
De même, l'apurement des arriérés des comptes en douane a été démarré et la catégorisation des entreprises a été lancée. Ce dernier concept permettra aux entreprises une gestion autonome de leurs régimes économiques en douane ce qui leur donnera des économies de temps et de coût dans leurs opérations d'exportation.
La réforme tarifaire ainsi que l'accélération du démantèlement douanier des produits textile-habillement en provenance de l'UE sont applicables depuis le 5 janvier 2006 et les négociations pour l'application de l'accélération du démantèlement douanier avec la partie américaine ont été entamées.
Par ailleurs, l'état d'avancement de la mise en application des avantages fiscaux aux opérateurs liés aux plates-formes d'exportation, a été examiné lors de cette réunion.
Les mécanismes d'assistance technique et de financement des projets de modernisation des entreprises ont été mis en place par l'ANPME. Ainsi, 47 demandes ont été enregistrées dont 22 concernent la réalisation des diagnostics stratégiques et financiers pour bénéficier du Fonds de garantie de la restructuration financière.
Qu'en est-il du volet promotion du secteur textile-habillement ?
Le volet promotion du secteur, dont l'enveloppe budgétaire allouée est 20 millions de DH, est l'une des priorités tracées par le Plan Emergence. l'AMITH a présenté un plan d'action regroupant plusieurs actions visant l'augmentation des exportations marocaines, le renforcement
du partenariat avec les entreprises étrangères et l'amélioration de l'attractivité du Maroc en tant que terre d'accueil pour les investissements directs étrangers.
L'ensemble des dispositions du Plan Emergence a été vulgarisé lors du road show organisé conjointement par l'ANPME et l'AMITH (du 28 février au 3 mars 2006). Ce road show a connu la participation de quelque 600 entreprises du secteur avec la mobilisation de 3 banques et plus d'une vingtaine d'organismes, structures et instruments d'appui à la mise à niveau.
C'était une occasion inéluctable pour sensibiliser les acteurs du secteur aux opportunités de marché offertes et un moyen pour les mobiliser davantage dans la modernisation de leurs entreprises.
Tavex, Legler et Fruit of the Loom, trois gros investisseurs, sont aujourd'hui au Maroc. Qu'est-ce qu'ils comptent faire pour l'amont de ce secteur (filature et tissage) ?
Les groupes Tavex, Legler et Fruit of the Loom ont lancé des projets au Maroc avec des investissements d'environ 3 milliards de DH et une création de 2000 emplois. Ces projets concernent la production de fils et tissus denim pour Tavex et Legler et des tissus en maille pour Fruit of the Loom.
Ces projets permettront de renforcer la capacité du Maroc en matière de production et d'exportation de produits finis pour les niches de produits denim (jean's) et les produits en maille fine.
Ainsi, les opportunités offertes par l'accord de libre-échange avec les USA peuvent être mises à profit par les entreprises de confection de vêtements en jean's ou en maille fine, et dans lesquels le Maroc présente de grandes opportunités d'exportation.
Signalons que pour ces tranches de produit, la fiscalité douanière américaine est assez élevée, ce qui permettra au Maroc d'augmenter ses exportations de manière significative pour cette gamme de produits caractérisée par sa grande valeur ajoutée.
Pour le cas de Tavex, la 1ère tranche du projet a été achevée et la production alimente aussi bien les entreprises marocaines que le marché américain.
Si le secteur du textile-habillement au Maroc s'est relativement bien porté, cela est dû aux injonctions de l'UE à la Chine de ne pas exporter vers son marché plus de 15 % des parts dont elle dispose. Cette situation n'étant pas éternelle, que compteriez-vous faire hors du parapluie de l'UE ?
Bien que l'année 2005 ait connu un événement de taille, le démantèlement définitif des quotas qui a bouleversé le commerce international du textile, d'autres tendances lourdes sont à signaler et qui influenceront les stratégies sourcing des textiles à l'échelle planétaire.
Il s'agit notamment du comportement des consommateurs, qui s'intéressent de plus en plus aux produits de la mode, aux produits non banalisés et aux questions liées à l'environnement, aux valeurs éthiques et sociales et au commerce équitable.
D'autre part, la réactivité et la créativité se font de plus en plus pressantes dans le monde de distribution. Le changement fréquent des produits impose aux distributeurs un sourcing en co-traitance nécessaire pour la mode rapide.
Ainsi, le marché circuit court et réassort va prendre de plus en plus d'ampleur, passant de 33 % de la taille du marché en 1997 à 84 % en 2008.
Dans ce contexte, les enseignes comme H&M, Zara, Mango, qui arrivent à capter le consommateur avec les changements très fréquents de leurs produits, apparaissent comme les nouveaux leaders de la distribution et tissent leurs toiles du nord au sud de l'Europe.
Les autolimitations négociées par l'UE avec les Chinois ont permis de donner une période de transition aux entreprises de la zone euromed, mais leur levée en 2007 implique une confirmation de cette stratégie de la grande distribution.
S'agissant du Maroc, les répercussions négatives attendues en 2005 n'ont pas eu lieu. En effet, bien qu'en janvier de cette année, les exportations ont chuté de manière significative par rapport au même mois de l'année d'avant, il y a eu une reprise au cours des mois suivants et le bilan global n'a pas été aussi désastreux.
Les autolimitations de la Chine ont contribué à sauver les exportations marocaines. Les entreprises ont commencé à prendre conscience de la nécessité d'opérer une mutation vers la co-traitance et le produit fini.
Cette mutation est confortée par le fait que le sourcing à partir du Maroc apparaît plus que jamais comme une solution aux exigences des marchés auxquelles sont confrontées les marques mais aussi certaines enseignes de distribution.
En effet, d'après une étude récente élaborée par le cabinet Wegner, le Maroc se situe au milieu de la concurrence en ce qui concerne le coût de la main-d'œuvre et le délai de livraison.
N'est-il pas temps pour le Maroc de ne plus considérer la seule UE comme son marché d'opportunités ?
Le Maroc s'est engagé d'une manière résolue dans une politique d'ouverture de son économie à l'environnement régional et international. C'est ainsi qu'il a élaboré l'un des plus grands réseaux d'accords de libre-échange au niveau de la région.
En effet, dans une logique d'intégration euro-méditerranéenne, le Maroc a conclu des accords de libre-échange avec l'AELE (Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein) pour prolonger ses marchés au sein de l'Europe ; des pays arabes dont la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie dans le cadre de l'accord quadrilatère pour l'élargissement du marché intérieur ; la Turquie pour l'intégration industrielle régionale par le cumul de l'origine, et ce, notamment pour le secteur textile.
Le Maroc a également conclu un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ce qui fait de lui une particularité régionale lui conférant le statut de plate-forme de production et d'exportation à destination d'un marché évalué à 1 milliard de consommateurs.
Ainsi, le textile a été un des thèmes les plus difficiles dans les négociations de cet accord. Pour ce secteur, le Maroc a obtenu d'importants acquis qui consistent en une exonération de droits de douane pour les produits présentant de fortes opportunités d'exportation (45 familles de produits) ; un démantèlement rapide pour les autres produits, sur une période de 6 ans avec 50 % de réduction la première année et 10 % les autres années.
Bien que l'exonération de la liste des 45 produits se fasse sous la limite de quotas, les possibilités à l'export sont très grandes, elles sont de 1,2 milliard de $ à l'entrée en vigueur de l'accord et seront doublées la 6ème année pour être sans limitation au-delà de la 7ème année de l'accord.
De même, et afin de permettre à l'industrie marocaine de tirer profit de l'accord dès son entrée en vigueur et laisser suffisamment de temps au secteur pour s'intégrer, l'accord prévoit la possibilité d'exportation de 30 millions de mètres carrés de produits textiles qui peuvent être faits à partir de fils et tissus importés de pays tiers, stable durant les 4 premières années, avant de commencer à le réduire progressivement de manière linéaire, pendant les six années suivantes. Ce contingent est l'équivalent de 150 % des exportations actuelles du Maroc vers les Etats-Unis.


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