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Que mijote encore Chabat dans la tambouille gouvernementale?
Publié dans Lakome le 28 - 12 - 2012

La question se pose avec insistance... Pourquoi le parti de l'Istiqlal reste-t-il donc encore au gouvernement ? En effet, depuis qu'il a été élu à la tête du parti, Hamid Chabat ne cesse de dire et de redire qu'il rongera ce gouvernement de l'intérieur. Et le voilà qui, tantôt, réclame un remaniement, tantôt critique ce même gouvernement, et le plus clair de son temps, le nouveau Secrétaire général (SG) le passe à s'attaquer à l'Exécutif, en s'y opposant au parlement et en déversant des tonnes de propos fielleux contre lui dans les médias.
Un tel comportement politique – si tant est à considérer que ce qui sort de ce parti est de la politique – ne peut se trouver nulle part que dans l'Etat d'Israël, où ce sont les comptes politiques et leurs règlements qui rythment les joutes entre les partis et qui rythment les divergences personnelles. Dans ce pays, les chefs de partis se battent au sein même des coalitions qu'ils ont bâties, échangent les insultes et trafiquent, traficotent et tricotent des complots à longueur d'année, les uns contre les autres, et inversement.
Et donc, ce que fait aujourd'hui un homme comme Hamid Chabat et un parti comme le sien, à l'intérieur même de la coalition, entre en totale contradiction avec les termes du pacte de la majorité des formations formant le gouvernement, malmène le sacro-saint principe de la solidarité gouvernemental en vigueur dans les démocraties, les vraies, et renie toute cette morale politique qui requiert clarté et courage dans le choix des positions et des attitudes. Chabat et les siens semblent plutôt prendre goût aux délices du gouvernement et aspirent à l' « honneur » de l'opposition, si bien évidemment on considère leurs comportements comme relevant de l'opposition !
Quel est donc ce programme « extraordinaire » que nous promet Chabat et qu'il s'est engagé à appliquer ? Tout ce que demande aujourd'hui l'homme au gouvernement est de respecter l'accord passé le 20 juillet 2011 avec les diplômés chômeurs, un accord qui – rappelons-le – avait été conclu par l'ancien Premier ministre, et ci-devant SG de l'Istiqlal, Abbas el Fassi, sous la pression de la rue et par peur de la colère de la même rue en pleine tourmente des manifestations populaires qu'avait connu le Maroc dans le sillage des révolutions arabes. Et nous semblons oublier que le parti qui réclame aujourd'hui de faire honneur à l'entente passée avec des diplômés chômeurs est le même qui avait été à l'origine du scandale Annajat, qui avait spolié 30.000 personnes désireuses de travailler, et qui avait en conséquence pris leur argent... et que ce parti comptait parmi ses dirigeants à l'époque de ce scandale le « leader » qui avait mobilisé ses sbires à Fès puis les avait amenés jusqu'aux locaux du parti à Rabat pour attaquer nuitamment les chômeurs qui l'occupaient, pendant que son chef de parti et de gouvernement, alors, était Abbas el Fassi. Et puis rappelons aussi que ce parti qui fait dans l'escalade actuellement contre le gouvernement est toujours, et encore une fois, le même que celui qui, lors de l'élection partielle à Imintanout, avait vu ses membres agir comme des voyous contre des chômeurs de la ville.
Le parti de l'Istiqlal n'a jamais été porteur d'un véritable projet de société, un projet qui aurait été le sien, totalement, et qu'il aurait défendu, entièrement. C'est même ce parti qui porte la lourde responsabilité de la déliquescence de l'éducation nationale qui fabrique des quasi illettrés qui ont grossi, grossissent encore et iront grossir à l'avenir les bataillons de chômeurs répartis sur toutes les régions du pays. L'Istiqlal développe des thèses à la limite du racisme envers une des composantes de notre société, les Imazighen. Et ce parti, encore lui, est responsable de la gabegie qui avait caractérisé la gestion de la question du Sahara auprès de l'Organisation de l'Unité africaine, du temps de son ancien SG, Mhamed Boucetta, qui était dans sa jeunesse ministre des Affaires étrangères (années 80), et qui se comportait avec arrogance envers les dirigeants africains au point que cela avait fait perdreau Maroc son siège à l'organisation panafricaine. Le temps aura entretemps confirmé que la politique de la chaise vide n'était qu'une sorte de fuite en avant durant 30 ans, et dont la diplomatie marocaine continue de payer le prix fort, le prix de la colère de son chef d'antan.
Le parti de l'Istiqlal aura été de tous les gouvernements qu'aura connus le pays depuis ce qu'on appelle « indépendance ». Il avait siégé au gouvernement responsable de la distribution des terres « récupérées » des anciens colons ; il avait été membre des gouvernements des années de plomb, ces gouvernements qui avaient tant et tant méprisé et paupérisé le peuple, pour mieux le maîtriser. Et quand, quelque fois, l'Istiqlal n'avait pas l'heur d'être appelé au gouvernement, il plantait sa tente à proximité des lieux de pouvoir, attendant un os à ronger, et suivait ensuite son maître, la queue entre les jambes...
Le projet actuel de Chabat peut être résumé dans sa volonté de remanier le gouvernement, non pas parce que le parti dispose d'un plan ou d'une vision quelconques pour sortir le pays de la crise qui le ronge et qui érode ses classes déjà précarisées, mais uniquement pour satisfaire les hommes de Chabat et répondre aux coups de tête de ses sbires et aux ruades de ses séides, après que le nouveau SG eut transformé le parti en bande organisée qui menace et rackette pour se poser et s'imposer, de même que pour s'opposer au gouvernement, et régler ses comptes personnels avec certains ministres appartenant à sa propre famille politique !
Le parti de l'Istiqlal ne peut vivre en dehors du gouvernement, comme ce grand garçon qui refuse le sevrage... et qui, une fois éloigné de la mamelle de ce gouvernement, entre dans des colères effroyables martelées par des crises de larmes plutôt bruyantes, qui se transforment ensuite en gémissements, qui nous assourdissent aujourd'hui.
Ce que fait Chabat avec le gouvernement est une exacte reproduction de ce qu'avait fait avant lui Abbas el Fassi avec le gouvernement el Youssoufi, du moins à ses débuts. Ainsi, pendant deux ans, el Fassi avait attaqué bille en tête le gouvernement jusqu'à ce qu'il reçoive le sein pour téter un peu, et puis, le lait lui ayant convenu, il s'était tu pour entreprendre en silence nombre d'actions plus scandaleuses les unes que les autres, et avec à leur tête l'affaire Annajat.
Chabat et Abbas el Fassi ne diffèrent pas trop l'un de l'autre... des créatures des services qui les manipulent comme ces marionnettes qui amusent le public, chacun des deux dirigeants ayant ses propres intérêts, le premier ayant pris et le second prendra.
Si Chabat et les siens ne sont pas satisfaits de ce gouvernement, alors qu'ils aient le courage d'en démissionner en toute indépendance d'opinion. Las... Chabat et le parti qui est désormais le sien savent pertinemment qu'ils ne disposent ni du courage ni de l'indépendance dans leurs décisions. Ce que fait aujourd'hui Chabat entre dans le cadre du « deal » préalablement conclu, qui lui avait permis de prendre d'assaut le parti et sa direction et qui lui avait dicté la conduite à tenir une fois en fonction, à savoir être ce caillou dans le soulier de Benkirane et de son gouvernement mené par le PJD.
Les deux, Chabat et Istiqlal, sont donc les instruments d'un jeu qui les dépasse, un jeu où il n'y a qu'un seul gagnant, le palais, et qu'un seul perdant, le peuple.


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