En Afrique, comme en Amérique latine, la dimension atlantique de la politique étrangère marocaine est très présente. Une logique dans laquelle le Maroc renoue progressivement avec son statut de puissance maritime. L'une des filiales de l'OCP créée en 2013 au Brésil (B.O du 18 février 2013) est South Atlantic fertilizers trading company do Brazil, elle-même filiale de SAFTCO BV dont l'objectif est de faciliter la commercialisation des produits de l'OCP dans les pays de l'Atlantique Sud. Le nom n'est pas fortuit, il renseigne sur l'intérêt du Maroc pour cette zone du monde. C'est un fait. Quatre ans plus tôt, en 2009, le Maroc faisait partie des pays qui ont lancé l'Initiative de l'Atlantique Sud, un plan de dialogue et de coopération impulsé par le Portugal et l'Espagne et soutenu par la France et des pays de l'Amérique latine et de l'Afrique. Pour le ministre des Affaires étrangères d'alors, Taïeb Fassi Fihri, cet espace offre plusieurs opportunités de coopération entre les pays africains riverains de l'Atlantique et trois pays de l'Amérique du Sud, à savoir le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay. En parallèle, le Maroc s'est ouvert sur une autre zone de l'Amérique latine. Il s'agit des pays formant le Parlement Andin, dont le Royaume est membre observateur. Cette instance régionale, rappelons-le, est composée de cinq pays qui sont la Bolivie, le Chili, l'Equateur, la Colombie et le Pérou. Ce Parlement a tenu une session ordinaire, début juillet, dans la ville de Laâyoune. Une première du genre, sachant que jamais cette organisation régionale ne s'est réunie en dehors d'un de ses Etats membres. Initiative Afrique atlantique Sur l'autre rive de l'Atlantique, un autre axe est en cours de constitution. Il porte un nom bien réel, car il est adossé à un projet concret : le NMGP. Le gazoduc Maroc Nigéria transcende le simple moyen de transport de l'énergie de l'Afrique vers l'Europe pour symboliser un projet d'intégration régionale impliquant 16 Etats de l'Afrique de l'Ouest. C'est une partie d'un tout, puisque là aussi la dimension atlantique de la politique étrangère marocaine est très présente. Les pays que traverse le NMGP font, en effet, partie de l'Afrique Atlantique qui a donné naissance à l'IAA, Initiative Afrique atlantique dont les 23 Etats qui la composent viennent de se réunir, il y a quelques mois au Maroc. 21 des 23 pays africains de la façade atlantique, y compris l'Afrique du Sud et évidemment le Nigéria, ont participé, début juin à Rabat, à la première réunion ministérielle des Etats africains atlantiques. Une zone régionale qui représente 46% de la population et génère 55% du PIB africains. En Afrique, comme en Amérique latine, nous sommes bien dans une situation de construction d'entités régionales. Une logique dans laquelle le Maroc renoue progressivement avec son statut de puissance maritime. Atlantic Dialogues, vitrine diplomatique Depuis sa création en 2012, la Conférence Atlantic Dialogues (AD) est devenue un rendez-vous annuel bien établi à Marrakech, réunissant environ 350 hauts fonctionnaires. Chefs d'entreprise, universitaires, faiseurs d'opinion et acteurs de la société civile de l'espace atlantique et au-delà issus de plus de 90 pays s'y donnent rendez-vous chaque année. Son objectif est de promouvoir un discours sans compromis et des solutions innovantes, en confrontant les points de vue tant du Nord que du Sud dans un esprit d'ouverture, de transparence et d'enrichissement mutuel. C'est un trait d'union entre le Nord et le Sud que représente cette manifestation, organisée par le Policy Center for the New South, ex OCP Policy centre.