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Le coût du risque des banques s'aggrave
Publié dans La Vie éco le 01 - 04 - 2011

Il est lié en grande partie aux effets de la crise économique et absorbe 20,7% du résultat brut d'exploitation cumulé des six banques cotées contre à peine 12,7% il y a deux ans. Faits marquants : BMCE Bank opère un net redressement de ses bénéfices, ceux du Crédit du Maroc plongent.
Au terme de l'année 2010, le secteur bancaire a confirmé sa bonne santé mais également ce que l'on pressentait déjà : un coût du risque en augmentation sensible, corollaire des effets de la crise économique qu'a connue le pays en 2009 et au cours des premiers mois de l'exercice qui a suivi.
En 2010, les établissements cotés à la Bourse de Casablanca ont, à l'exception du Crédit du Maroc, terminé l'exercice avec des bénéfices en hausse, en dépit du tassement des dépôts et des crédits qui n'ont respectivement progressé que de 3,5% et 7,2% à 607 et 601 milliards de DH.
La capacité des banques à réaliser des profits demeure intacte. Sur la base de leurs états financiers consolidés selon les normes IFRS, le résultat net part groupe (RNPG) s'est sensiblement amélioré (voir tableau). Une telle prédisposition à engranger des bénéfices plantureux apparaît à travers l'évolution du produit net bancaire. Pour le CDM, dont le résultat net part du groupe (RNPG) s'est déprécié de 13,2%, à 362,9 MDH, le PNB est pourtant passé de 1,8 à 2 milliards de DH, soit une hausse de 11,1%. Ceux de BMCE Bank, BMCI, Attijariwafa bank et du groupe BCP, qui intègre désormais les BPR en plus de la BCP et ses filiales, sont à l'avenant. Ils ont progressé respectivement de 18%, 8%, 10,7% et 12%. «Dans un contexte de décélération de l'activité d'intermédiation, les banques ont pu amortir le choc grâce à la diversification de leurs métiers, l'optimisation des sources de financement, leur stratégie de croissance externe et une gestion plus rigoureuse de l'exploitation», commente un financier.
Ce dernier point a en effet toute son importance. Dans l'ensemble, la maîtrise des frais de gestion a favorisé une nette amélioration des coefficients d'exploitation (CE), et ce, malgré les investissements engagés, notamment pour développer le réseau. BMCE Bank, sans doute l'un des établissements les moins bien placés sur cet indicateur, l'a réduit de 3,7 points, à 61,6% ; à la BMCI, il est tombé sous la barre des 40% à 39,9%, et de 48,2 à 46,5% au CDM. Le groupe BCP a également réduit son CE de 1,1 point, à 45,8%. En revanche, Attijariwafa bank concède une dégradation de 3 points, à 43,8%. La banque souligne cependant qu'à «périmètre constant et hors plus-value, le CE a reculé de 2,6 points». Il est donc évident qu'en l'absence d'une baisse du poids des charges, l'impact de l'accroissement des revenus sur le résultat serait faible.
Les créances en souffrance ont quand même reculé de 8%
Corrélativement à l'amélioration de ces indicateurs, le renforcement des dispositifs de recouvrement, l'assainissement des bilans et, surtout, une appréciation plus fine des dossiers de crédit ont permis de stabiliser le niveau des créances en souffrance. D'après les statistiques du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), ces créances en souffrance totalisent 31 milliards de DH, en baisse de 8% par rapport à l'exercice 2009. Leur proportion par rapport aux concours bancaires est ainsi tombée à 5,1% contre près de 6%, une année auparavant.
Il n'en demeure pas moins que, de manière générale, la qualité du crédit, tant des entreprises que des particuliers, reste très instable. Le coût du risque s'est ainsi dégradé pour le CDM, Attijariwafa bank et le groupe BCP. Les raisons sont néanmoins différentes. Sans forcer dans les détails, la filiale du Crédit Agricole France impute le doublement de ce coût à «la répercussion de la crise internationale sur certaines activités» et «à l'extension du champ d'application de la provision collective» pour se conformer aux normes du groupe en la matière. Toujours est-il que le coût du risque a englouti 45% du résultat brut d'exploitation (RBE) contre 25,7% en 2009, soit plus de la moyenne (18%) constaté pour les huit banques commerciales -les six cotées auxquelles s'ajoutent la Société Générale et le Crédit Agricole du Maroc- qui avaient consolidé leurs états financiers selon les normes IFRS. Cet établissement a donc un gap à combler par rapport au gros du secteur, quand bien même certains établissements ont concédé une détérioration de ce ratio.
Attijariwafa bank, elle, a, dans ses comptes consolidés, constitué une provision de 190 et 135 MDH, respectivement pour ses filiales tunisienne et ivoirienne pour pallier des risques potentiels futurs suite à la crise politique survenue dans ces deux pays après la clôture. Ces deux dossiers ont pesé sur les comptes finaux, mais le coût du risque ne représente que 14,77% du RBE, soit 2,2 points de plus. C'est que, entre les deux exercices, cette banque a constitué des provisions moins significatives pour dépréciation des prêts et créances, alors que dans le même temps, les reprises sur provisions se sont contractées de 313 MDH d'une année à l'autre (voir encadré définition).
Chez le groupe BCP, le coût du risque est passé du simple au double, absorbant 15,2% du RBE contre 8,79% une année plus tôt. Cette évolution découle également d'une nette hausse des provisions non compensée par les reprises qui totalisent 1,44 milliard de DH contre 1,9 milliard une année plus tôt.
Coût du risque en évolution plus marqué que le RBE qui ne s'est apprécié que de 10%
BMCE Bank et BMCI ont, pour leur part, inversé la tendance en ramenant le poids du coût du risque sur le RBE à 28,3 et 21,6% contre 50,9 et 28,2%. En 2009, la banque du groupe Benjelloun avait constitué un important matelas de provisions pour faire face à de gros dossiers comme celui de Legler sur lequel elle est tête de file (voir rubrique en direct). En dépit d'une perte définitive de 447 MDH sur des créances irrécouvrables, une importante reprise et un volume moins significatif de nouvelles provisions pour créances en souffrance lui ont permis de redresser la barre. La filiale de BNP Paribas a, quant à elle, minoré le coût du risque à la faveur d'une importante reprise représentant le double de celle de l'année précédente. L'impact du coût du risque sur les comptes de résultats a été par conséquent drastiquement minoré.
Enfin, le cas du CIH est particulier. Cette banque se remet difficilement de son passé. Le RNPG est en hausse de 135,3%, à 233 MDH. Cependant, son RBE, qui s'est dégradé par rapport à 2009, est presque totalement absorbé par le coût du risque pourtant en léger recul. L'amélioration du résultat net tient, outre une contraction des provisions par rapport à l'exercice précédent, à une grosse reprise sur provision de l'ordre de 2,4 milliards de DH, montant qui a entièrement couvert une perte définitive de 2,2 milliards. Cette évolution est tout de même rassurante parce qu'il peut permettre de penser que l'assainissement du bilan est en bonne voie.
Dans tous les cas et si l'on s'en tient aux chiffres des six banques cotées, le coût du risque est globalement en hausse. Calculé sur la base des comptes consolidés, il s'est apprécié de 13,55 %, à 4,1 milliards de DH. Néanmoins, il ne représente que 20,68 % du RBE, soit 0,5 point de plus qu'en 2009, mais reste supérieur de 8 points au taux moyen réalisé en 2008 par l'ensemble des huit groupes bancaires. Cela, sachant que le RBE ne s'est apprécié que de 10%, passant de 17,95 à 19,8 milliards de DH.
Naturellement, le maintien d'un tel écart de croissance est préjudiciable, mais les bases financières du secteur restent globalement saines. Preuve en est que le résultat consolidé des six banques cotées a grimpé de 21%, à 8 milliards de DH. «La politique de provisionnement adoptée tant au regard de la réglementation de Bank Al-Maghrib, que des normes internationales IAS/IFRS appliquées pour la consolidation s'inscrit dans une optique de prudence, d'où un niveau de couverture très large qui ne reflète pas forcément le niveau du risque», commente un banquier.
Au-delà de leur analyse individualisée, ces indicateurs confirment que le secteur bancaire est à deux vitesses avec, d'un côté, Attijariwafa bank et le groupe Banque populaire qui présentent des indicateurs de rentabilité et une solide maîtrise des risques, et, de l'autre, un groupe hétérogène formé de BMCE Bank, BMCI, CDM, CIH, Société Générale et Crédit Agricole du Maroc. Il est ainsi permis d'avancer qu'il est nécessaire d'avoir une grande taille pour avoir une plus large faculté de réaliser des profits parce que la puissance financière permet aisément de choisir les dossiers qui rapportent, donc de bien se prémunir contre les risques.


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