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Stratégie nationale de la TPE, attention terrain glissant
Publié dans Les ECO le 25 - 05 - 2011

Les réflexions devant aboutir à la mise en place de la stratégie nationale pour les très petites entreprises (TPE) suivent leur cours au niveau du département de Nizar Baraka. Selon les confidences de certains participants au sein des commissions qui y travaillent, le rapport final comportant les mesures à soumettre au gouvernement sera prêt d'ici fin juin. Cependant, les contours de la stratégie en gestation sont déjà plus ou moins connus. En effet, lors d'une interview accordée aux Echos Quotidien (voir lesechos.ma), Nizar Baraka soulignait que la stratégie avait une visée incitative et devait favoriser la formalisation de la TPE, son intégration dans le secteur organisé (notamment à travers les avantages qui lui sont offerts par la loi de finances 2011) et sa croissance. Expliquant la manière dont la stratégie serait mise en œuvre, le ministre des Affaires économiques et générales a évoqué la nécessité d'une approche participative mobilisant le public et le privé. Cependant, sur ce volet de la mise en œuvre, c'est Latifa Echihabi, DG de l'ANPME qui donnera plus d'éclairages et de détails croustillants, lors de la deuxième rencontre annuelle avec ses partenaires, tenue le 19 juin dernier. S'adressant aux responsables des chambres de commerce d'industrie et des services, Latifa Echihabi a laissé entendre qu'ils ont un rôle clé à jouer, dans le cadre de la stratégie dédiée à la TPE, aussi bien dans la réflexion actuellement en cours que dans la mise en place prochaine des mesures qui seront adoptées. À en croire la directrice de l'ANPME, c'est actuellement sur le feed-back de terrain des CCIS que compte Nizar Baraka pour affiner et boucler sa stratégie. Au delà de cette attente, a ajouté Latifa Echihabi, du fait de leur proximité des TPE, de leur représentativité et de leur répartition régionale, les CCIS sont les acteurs majeurs sur lesquels reposera la mise en œuvre de la stratégie au niveau régional. Toutefois, une analyse du scénario d'exécution tel qu'annoncé par la DG de l'ANPME révèle aussi les risques de flop qui plane déjà sur la stratégie nationale d'appui à la TPE.
Il y a péril en la demeure
Ces derniers temps, les CCIS ont en effet été sollicitées dans l'exécution de plusieurs projets, essentiellement pour le compte du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies et de celui des Affaires économiques et générales. Le rôle de cheville ouvrière leur a été confié, notamment dans l'exécution de Moukawalati, Rawaj et Infitah (dédié spécialement à la TPE). La réussite a-t-elle été au rendez-vous? Rien n'est moins sûr. Cependant, il est incontestable que dans le contexte actuel, redonner aux chambres de commerce (CCIS) le rôle clé de mise en œuvre de la stratégie d'appui à la TPE, c'est prendre un gros risque. Il y a péril en la demeure, car les CCIS, dans leur majorité, font face à d'énormes difficultés internes, qui entravent leur fonctionnement (voir dossier PME, les Echos n°376). Ces derniers temps, les responsables des CCIS n'ont cessé de brandir la menace de mort qui guette leur structure. Les CCIS, expliquent-ils, manquent de moyens financiers et humains (leur personnel est pléthorique et inefficace) et sont en proie à d'incessantes tensions internes entre leurs élus, du fait de considérations politiques, qui annihilent leur capacité d'action. L'exemple de la Chambre de commerce de Casablanca, où il y a deux semaines, l'ensemble du bureau et des présidents des commissions ont collectivement démissionné de leur fonction, suite à des dissensions politiques, est un cas éloquent. Ces réalités montrent que les CCIS ne sont véritablement pas en situation de réaliser efficacement la mission de mise à niveau de la TPE, qui est l'objectif recherché dans le cadre de la nouvelle stratégie en cours d'élaboration, à moins que les réformes les concernant (notamment, la loi de refonte générale de leurs statuts, leur nouveau code électoral, le projet de révision du statut de leur personnel) n'aboutissent rapidement, pour changer la tendance à l'enlisement qui prévaut actuellement en leur sein. Interrogée au sujet du risque que représente le fait de confier l'exécution de la stratégie aux CCIS au regard de leur situation actuelle, Latifa Echihabi s'est contentée d'expliquer que «les dysfonctionnements dont il est question au sein des CCIS relèvent des considérations politiques dont elle n'a pas la maîtrise et que ce qui intéresse l'ANPME, c'est le réseau d'animateurs et d'accompagnateurs dont elle dispose auprès de ces mêmes chambres». L'ANPME essaie certes de donner les outils nécessaires aux accompagnateurs (à travers des formations et des actions de développement de compétences) pour qu'ils exécutent efficacement les projets qui leur sont confiés. Mais cela suffira-t-il, sans une vraie dynamique d'action propre aux chambres? Outre cet aspect, un autre élément phare de la stratégie d'appui à la TPE semble se préciser.
Une agence pour la TPE ?
La très petite entreprise aura désormais sa feuille de route, mais aussi ses budgets et ses structures de soutien et d'accompagnement, avons-nous appris lors de la rencontre entre l'ANPME et ses partenaires. Cela laisse à penser qu'une entité pourrait voir le jour, pour coordonner et piloter à l'échelle nationale la mise en œuvre de la stratégie en cours d'élaboration. Quelle forme prendra-t-elle ? Sera-t-elle une agence à part entière, à l'instar de l'ANPME ou juste un pôle de plus au sein de l'entité dirigée par Latifa Echihabi ? À ce propos, la patronne de l'ANPME a confirmé qu'effectivement, une coordination globale s'imposera dès le lancement de la stratégie. Elle a également expliqué que jusque là, l'ANPME a apporté toute la contribution nécessaire dans le cadre des travaux qui se déroulent au sein du département de Nizar Baraka, concernant la TPE. S'agissant de la coordination, Latifa Echihabi a souligné que si la décision du pilotage de la stratégie est confiée à l'ANPME, elle se mobilisera et redéfinira son organisation pour qu'elle ait un pôle dédié. «Nous procéderons en prenant l'exemple du modèle d'organisation des banques, où l'on trouve aujourd'hui une segmentation des activités (la banque de l'entreprise, la banque des particuliers», a commenté la patronne de l'ANPME. Pour Latifa Echihabi, prendre en charge la stratégie d'appui à la TPE est sans doute une aubaine, car cela confortera davantage sa position de pilote des politiques publiques en faveur du monde entrepreneurial.
Latifa Echihabi : DG de l'ANPME
Nous venons de clôturer une partie du programme d'appui à l'entreprise et nous avons prévu avec nos partenaires de l'Association du partenariat pour le progrès (APP), d'intégrer un volet appui aux guichets Moukawalati et à la structure de l'ANPME. Ceci a pour objectif de renfoncer les capacités opérationnelles de l'ensemble des intervenants (notamment auprès des CCIS), pour qu'ils puissent demain gérer d'autres programmes similaires (ndlr, stratégie d'appui à la TPE). Nous aurons à faire une extension de nos activités et d'autres besoins vont peut-être apparaître, les accompagnateurs auront à faire plus de marketing et plus de vente de programmes aux entreprises. La stratégie nationale de la TPE étant en phase de finalisation, pour la préparation de son lancement et de sa mise en œuvre, les Chambres de commerce, d'industrie et des services seront des acteurs incontournables. En effet, autant les PME pourront recourir aux réseaux associatifs et professionnels pour se faire aider et accompagner, autant les TPE auront besoin de proximité. De ce fait, la mise en œuvre de la stratégie reposera sur les chambres au niveau des régions. Pour les accompagnateurs de nos projets auprès de ces chambres, nous avons établi un profil type (ils sont de formation économique ou ingénieur, avec une certaine expérience en entreprise). Nous leur avons également fait faire des bilans de compétences et aidés à combler le gap entre leurs acquis initiaux et les atouts utiles pour être des accompagnateurs efficaces.
Les freins à lever
Selon les premières indiscrétions qui remontent à propos de la stratégie nationale d'appui à la TPE, c'est actuellement un comité pluridisciplinaire (composé entre autres des cadres de l'ANPME, des chambres de commerce, du département de Nizar Baraka et de la Primature) qui travaille à son élaboration. Dans ce cadre, plusieurs volets sont traités.
Il s'agit notamment d'un volet social, visant à faire de la TPE un véritable gisement pour la création d'emplois, et de deux autres volets, relatifs à la fiscalité et au financement. Sur le plan fiscal, l'objectif est d'augmenter la contribution de la TPE aux recettes de l'Etat et sur le plan financier, de mettre en place des mécanismes pouvant faciliter son accès au crédit. Toutefois, en tenant compte des contraintes, l'aboutissement de la stratégie et la réalisation des objectifs poursuivis ne sont certes pas pour demain. Lors d'une rencontre organisée par la section du CJD de Mohammédia sur la thématique en février dernier, Mohamed Hatim Skalli, chargé d'études auprès du Premier ministre, expliquait en effet, qu'il se posait un véritable problème d'échantillonnage des TPE pour l'enquête préalable, devant servir à identifier leurs besoins. Plus récemment, plusieurs responsables des chambres de commerce nous ont expliqué que les TPE appréhendaient avec une certaine méfiance les initiatives lancées dans le cadre de la loi de finances 2011, dans l'optique de les aider à se restructurer. Or, si ces freins ne sont pas lévés, la future stratégie sera difficile à mettre en œuvre.


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