Pour répondre à la demande des Casablancais en cette période d'Aïd, les vendeurs d'ovins et autres caprins ont transformé la métropole en un gigantesque souk à bétail. Les uns recourent aux garages, aux parkings, alors que d'autres dressent des tentes pour l'occasion. «Je loue chaque année un garage à Hay Mohammadi, mais cette fois-ci le loyer est plus élevé que d'habitude. Je ne pense pas que je vais faire de gros bénéfice», se plaint un éleveur. Pour lui, le commerce de bétail à cette occasion n'est plus aussi rentable, puisque tout le monde semble vouloir profiter de ce filon. En effet, il suffit juste d'avoir un capital et quelques notions de base pour s'adonner à ce négoce, comme l'explique ce fonctionnaire, qui troque pour l'occasion son costume cravate pour une djellaba et transforme son garage en dépôt de vente de moutons. Une activité assez lucrative qui le met à l'abri du besoin et lui permet de faire des rentrées conséquentes. Mais, si la plupart des vendeurs s'installent dans les quartiers populaires, d'autres en revanche, «plus modernes», occupent des espaces dans les grandes surfaces contre un loyer de 25.000 dirhams pour 500 m2. Ces vendeurs proposent toutes les races de mouton dont les prix avoisinnent les 50 Dhs le kilo. La ville se transforme ainsi pour quelques jours en marché improvisé. Les moutons blancs sont d'ailleurs les plus demandés. Seul bémol à cette activité commerciale saisonnière, le peu de civisme de certains vendeurs. Ces derniers font peu de cas de l'hygiène et transforment certains lieux de vente improvisés en véritables dépotoirs.