L'acteur habitué des festivals n'en finit pas de surprendre. Après avoir raflé la Palme d'or de la meilleure interprétation masculine lors du dernier Cannes, il a laissé la salle en émoi, mardi matin, lors de la projection de «Don't Worry, He Won't Get Far On Foot», film réalisé par Gus Van Sant. Bluffant. Une salle comble ce mardi matin pour découvrir le chef-d'œuvre de Gus Van Stant, «Don't Worry, He Won't Get Far On Foot», en compétition de la 68e édition de la Berlinale. Un biopic saisissant à l'humour cynique où l'on ne sait pas quand rire ou quand pleurer. Déjà le titre plonge dans l'ambiance noire néanmoins drôle du caricaturiste à succès, John Callahan, rôle qu'incarne brillamment Joaquin Pheonix. «Don't Worry, He Won't Get Far On Foot» ou «Ne t'en fais, pas il n'ira pas loin à pied», revient sur l'accident qui a paralysé le caricaturiste. Un accident qui finira par lui sauver la vie. En effet, à 21 ans, John Callahan est alcoolique et monter dans une voiture un soir où il est dans un état lamentable. Suite à cela, il termine en chaise roulante, mais n'a pas la moindre attention d'arrêter de boire. «Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne et un mentor charismatique, et se découvre alors un don inattendu...Il crée des dessins à l'humour noire, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie», confie Gus Van Stant, le réalisateur d' «Elephant» et de «Nos souvenirs». «Les œuvres de John Callahan, teintées d'humour noir, ont été considérées comme politiquement incorrectes. Il a travaillé pendant 27 ans pour un journal à Portland, le Willamette Week». Après sa mort en 2010, le réalisateur décide de reprendre l'histoire et de l'adapter sur grand écran. Il se concentre sur l'avant et l'après-accident en expliquant qu'il y a un problème bien plus profond lié à l'enfance : l'abandon de sa mère. «J'ai lu et relu son livre plusieurs fois, je voulais comprendre comment il était, comment il réfléchissait avant de voir comment il bougeait ou parlait», confie Joaquin Pheonix, époustouflant dans le rôle d'un écorché vif en chaise roulante et qui se bat contre l'alcoolisme. Il s'approprie le rôle de façon saisissante et nous aide à comprendre comment fonctionnait cet artiste presque incompris qui découvre son don pour le dessin après la tragédie. À ses côtés, les talentueux Jonah Hill, Rooney Mara ou bien encore Jack Black, donnent au film une belle dimension, toujours à la frontière des rires et des pleurs. Le comédien, Joaquin Phoenix, a remporté le prix d'interprétation masculine lors du dernier Festival de Cannes pour «You Were Never Really Here» (A Beautiful Day). Il pourrait rafler l'Ours d'argent du meilleur acteur à la fin de la semaine...Affaire à suivre..