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Africa Financial Summit 2024 : le rêve d'une Afrique connectée par la finance
Publié dans Les ECO le 10 - 12 - 2024

Dans un monde marqué par la montée du protectionnisme, l'Afrique se heurte à ses propres frontières économiques. À Casablanca, l'Africa Financial Summit 2024 a dressé un constat sans détour : l'intégration financière demeure le défi majeur pour un continent toujours à la recherche d'une nouvelle architecture économique.
À l'heure où l'ordre mondial s'enfonce dans une ère de crispations commerciales, l'Afrique, elle, choisit de réévaluer son destin économique. C'est à Casablanca, lors de l'Africa Financial Summit 2024, que le continent s'est engagé dans une réflexion de fond : comment transformer la résurgence des frontières en levier pour bâtir une architecture économique souveraine ? Le ton est donné dès l'ouverture, avec une thématique évocatrice — «Le temps des puissances financières africaines est venu» — pour ce forum rassemblant plus de 1 000 décideurs et experts, déterminés à interroger et repenser les modèles économiques du continent.
Parmi les thématiques abordées, trois initiatives majeures — le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et le Projet de liaison des bourses africaines (AELP) — ont fait l'objet d'une analyse critique. Ces projets, emblématiques d'une intégration économique encore balbutiante, incarnent tout à la fois les espoirs et les obstacles du continent.
Une architecture encore fragmentée
Le PAPSS, pierre angulaire d'un système de paiement transfrontalier en monnaies locales, illustre à la fois ces espoirs et ces limites. Conçu pour réduire la dépendance aux devises étrangères qui alourdissent encore 80% des transactions intra-africaines, ce dispositif, soutenu par la Banque africaine d'import-export, promet une économie annuelle de 5 milliards de dollars. Mais les infrastructures numériques inégales et l'adoption disparate freinent sa pleine efficacité.
«Le système panafricain de paiements et de règlements, auquel notre banque contribue activement, illustre cette dynamique. Avec le temps et un engagement soutenu, nous pourrons bâtir des infrastructures de paiement robustes, adaptées aux besoins africains, tout en veillant à des contrôles rigoureux contre les flux illicites et le blanchiment d'argent», confie Jeremy Awori, CEO d'Ecobank.
Ce constat rappelle que l'intégration financière africaine ne peut avancer sans une coopération étroite et des investissements massifs dans les outils technologiques. Au cœur des débats, la souveraineté est revenue comme un leitmotiv, évoquée aussi bien par les décideurs que par les dirigeants d'institutions bancaires.
Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa bank, a souligné l'urgence de repenser l'architecture bancaire du continent. Plaidant pour une interconnexion des systèmes de paiement, inspirée du modèle SWIFT mais adaptée aux spécificités africaines, il a mis en avant le rôle des fintechs et des technologies modernes comme accélérateurs de cette transition.
«Réfléchir en blocs régionaux cohérents» est, selon lui, un passage obligé pour garantir un cadre macroéconomique stable et inclusif. Ses mots résonnent comme un appel à transformer les divisions actuelles en leviers de coopération régionale. Mais cette quête de souveraineté ne saurait se limiter à la sphère des paiements.
Nadia Fettah Alaoui a rappelé que la mobilisation de l'épargne africaine, estimée à 500 milliards de dollars, reste largement sous-exploitée. Les obligations vertes, identifiées comme un outil clé du financement durable, n'ont représenté que 2 milliards de dollars en Afrique en 2023, contre 588 milliards au niveau mondial. Ce déséquilibre illustre la nécessité de renforcer les cadres réglementaires et de diversifier les instruments financiers pour attirer les investisseurs vers des projets structurants.
Défis structurels
À cette dynamique s'ajoute la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), souvent qualifiée de projet économique le plus ambitieux du continent. En théorie, cet accord offre un cadre unique pour harmoniser les régulations et stimuler les échanges intra-africains. Cependant, en pratique, les infrastructures déficientes et les cadres juridiques hétérogènes ralentissent sa mise en œuvre.
L'impact de la ZLECAf, bien que prometteur, reste tempéré par la réalité de terrains fragmentés, où la logique des marchés nationaux l'emporte encore souvent sur celle de l'intégration régionale. Quant au Projet de liaison des bourses africaines (AELP), destiné à connecter les principales places financières du continent, il illustre à lui seul les défis de l'harmonisation économique.
Avec seulement 20% de mise en œuvre avancée, selon une étude du cabinet Deloitte publiée en marge de l'AFIS, ce projet reste embryonnaire. Le manque d'interopérabilité des plateformes et la fragmentation des flux financiers en limitent pour l'instant l'impact, mais ses ambitions rappellent celles d'Euronext en Europe, offrant un potentiel de transformation encore à réaliser. Ces initiatives, bien que prometteuses, révèlent en creux les obstacles structurels qui continuent de ralentir l'intégration économique africaine.
L'absence d'infrastructures financières adéquates, le faible accès à Internet pour près de 50% de la population et une littératie financière insuffisante illustrent la profondeur des défis. Plus qu'un choix, la souveraineté économique apparaît comme une nécessité stratégique, exigeant des investissements massifs et coordonnés dans les infrastructures, l'éducation et la modernisation des cadres réglementaires. C'est à ce prix seulement que l'Afrique pourra bâtir une architecture économique
Nadia Fettah
Ministre de l'Economie et des Finances
«Le Maroc ne prétend pas à être le centre de l'Afrique, mais aspire à être au cœur de chacun de ses citoyens, en partageant une ambition commune : bâtir un continent prospère, juste et durable»
Mohamed El Kettani
PDG d'Attijariwafa bank
«Pourquoi ne pas réunir les grands opérateurs bancaires pour réfléchir à un système intégré qui tienne compte de la complexité de nos économies ?»
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ECO


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