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Cinéma : Paul Thomas Anderson gagne "Une bataille après l'autre"
Publié dans Les ECO le 26 - 09 - 2025

Sur les écrans cette semaine, le dixième film de Paul Thomas Anderson, «Une Bataille après l'autre», confirme le talent du réalisateur touche-à-tout, avec rien moins que Leonardo DiCaprio, Benicio del Toro, Sean Penn et les stupéfiantes Teyana Taylor et Chase Infiniti.
Paul Thomas Anderson conquiert sans doute cette année ses galons de «grand cinéaste». Déjà remarqué, et récompensé, avec «Une bataille après l'autre», le réalisateur achève de prouver sa capacité à se saisir de genres différents pour, à chaque fois, y apporter son regard personnel. Le grand public l'avait découvert avec «Magnolia» (1999, Ours d'or à Berlin), son troisième long-métrage, un film choral qui nous montrait Tom Cruise à contre-emploi, en coach de séduction ringard et Julianne Moore, au sommet de son jeu.
Ont suivi l'hilarante et douce-amère comédie sentimentale «Punch-Drunk Love» (2002, Prix de la mise en scène à Cannes), le saisissant «There will be blood» (2007, qui a valu un Oscar à Daniel Day-Lewis) et le retour aux années 1970 de «Inherent vice» (2014), avec Joaquin Phoenix et adapté d'un roman de Thomas Pynchon. C'est un autre ouvrage du même auteur, «Vineland» (1990) qui inspire «Une Bataille après l'autre» («One battle after another», en version originale).
Provocation politique, mais pas seulement
L'action de ce roman se situe entre les années 1960 et 1980. Or, Anderson ancre son film dans l'actualité. L'un des rares reproches que l'on pourrait lui faire est que sa description d'un groupe militant d'extrême gauche, menant des actions armées jusqu'au drame, paraît quelque peu surréaliste : il y a 16 ans, personne n'attaquait les camps de rétention afin d'en délivrer les migrants, même si l'idée (très mauvaise !) paraît luire d'un romantisme séduisant. Mais le cinéma d'Anderson a presque toujours quelque chose de surréaliste, ses personnages sont souvent comme portés par on ne sait quelle poudre lunaire dans un univers féroce.
De plus, la clef de l'histoire est la provocation érotique d'une militante très... provocatrice, précisément. Teyana Taylor est saisissante dans le rôle de Perfidia Beverly Hills. Celle-ci provoque tellement le capitaine Steven Lockjaw, époustouflant Sean Penn, que la vie des deux personnages en sera bouleversée. La haine, lors d'un divorce, par exemple, n'est que la continuité d'une passion amoureuse. Seuls les psychologues, les avocats et les hommes de Dieu semblent l'avoir retenu. Et Anderson, en bon littéraire, aussi.
Guerre des milices et valeurs familiales
Le groupe d'activistes, croqués avec ironie, s'appelle les French 75. Les Français pourront s'amuser de voir le cliché de contestataires continuer à leur coller à la peau — les Parisiens, surtout, dont les automobiles sont immatriculées 75.
Bob, joué par un Leonardo DiCaprio absolument remarquable en ex-révolutionnaire paumé, va tôt se détourner des voitures pour s'occuper de la fille (magnifique Chase Infiniti !) qu'il a eue avec Perfidia. Mais, 16 ans plus tard, le passé va le rattraper. Steven Lockjaw, devenu colonel, doit faire du ménage dans ses obsessions paranoïaques. Il veut entrer dans une sorte de société secrète, les Aventuriers de Noël (si, si), une organisation d'hommes (vraiment) pas malins, mais violents, qui se croient supérieurs et défendent la «pureté raciale». Puissante, cette milice sait mettre à son service la police et l'armée.
On trouve ici le propos central du long-métrage : l'Amérique des années Trump se vengeant des sixties avec ses terrifiantes descentes de police, le sort fait aux migrants mexicains — qui ont eux aussi leur société d'entraide souterraine, dotée de l'impayable Benicio del Toro —, et l'effroyable gouffre qui sépare tous ces morceaux d'un seul et même pays.
Film d'action drôle, par ses contrepieds et son ironie soigneusement distillée, réflexion politique sensée et sensible, «Une bataille après l'autre» est aussi une méditation sur la famille, même – et surtout – dysfonctionnelle. Ce thème est d'ailleurs commun à tous les films d'Anderson. Il contient enfin une leçon de cinéma peu banale : comment filmer une poursuite de voitures sur une route interminablement droite du désert californien. Un morceau d'anthologie hitchcockien !
Murtada Calamy / Les Inspirations ECO


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