«Près de 2.000 constructions hors-la loi et 400 infractions relevées». Il s'agit du bilan de l'auto-construction établi dans la commune rurale d'Aït Amira, qui relève de la commune rurale de Chtouka Ait Baha. Face à l'ampleur de ce phénomène, les autorités de tutelle se mobilisent pour limiter la casse. En témoigne ce déplacement duWali directeur général des collectivités locales au sein du ministère de l'Intérieur, Allal Sakrouhi, dans cette province. Bien avant, la commission d'inspection dudit ministère s'est rendue sur place ainsi qu'une cellule de l'agence urbaine d'Agadir, afin d'organiser l'opération de morcellement des lots et l'attribution des plans de construction au profit des habitants. «Bien que la commune d'Aït Amira soit dotée d'un plan d'aménagement urbain au centre, et d'un autre de restructuration dédié aux quartiers périphériques, le problème réside dans la situation de la réserve foncière soumise en majeure partie aux terres collectives de la Jamaâ Solalia Aït Amira et au domaine forestier», explique Omar Ouchikh, président de la commune rurale d'Aït Amira. Selon ce responsable, «deux raisons expliquent la situation actuelle à savoir le retard accusé en matière d'octroi du certificat de construction et la lourdeur en termes de traitement des dossiers». Le phénomène de l'auto-construction au niveau de la commune s'explique aussi par la croissance démographique et le besoin graduel en logements dans la mesure où la majorité des habitants travaillent dans le périmètre irrigué et résident dans le centre. En fait, depuis les années 80, la région a attiré, grâce à l'essor agricole, un nombre grandissant de main-d'œuvre, estimé actuellement à 70.000 ouvriers. «Selon les résultats du recensement général de la population et de l'habitat, réalisé entre 1994-2004, la population de la commune d'Aït Amira comptait près de 48.000 habitants avec un taux de croissance de l'ordre de 6 %», précise Omar Ouchikh. Aujourd'hui, force est de constater que la population a franchi le seuil de 60.000 habitants, sans que les infrastructures nécessaires soient mises en place. Jusqu'à présent, 27 dossiers sur 34 ont reçu l'avis favorable pour procéder à la construction. «Il y a lieu de signaler que ces dossiers sont restés à l'agence urbaine depuis l'année 2010. Or, c'est justement ces retards en termes de traitement et d'avis défavorables à l'égard des demandes de construction qui ont entrainé cette situation», arguent plusieurs intervenants. C'est pourquoi, au cours de sa réunion récente avec les présidents des six communes, Allal Sakrouhi, Wali directeur général des collectivités locales du minstère de l'Intérieur a exprimé sa prédisposition à régler ce dérapage urbanistique que connaît actuellement Ait Amira. Pour endiguer ce phénomène, qui s'est d'ores et déjà propagé dans la localité de Laâzib, le wali a préconisé une série de mesures à commencer par la révision des conditions de recevabilité des demandes d'autorisation de construction. Parmi les actions au menu, il y a lieu de noter la simplification des procédures, la réalisation de documents d'aménagement urbains et l'installation d'une antenne de l'agence urbaine d'Agadir dans la localité de Biougra.