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L'informel est-il une nécessité ?
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 12 - 2010

La part de l'informel dans notre économie représenterait entre 50 à 70 %. Une place énorme comparé aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 % et un manque à gagner considérable pour l'Etat.
'économie informelle au Maroc représenterait entre 50 et 70% de l'économie réelle, sans qu'il y ait de statistiques fiables pour confirmer ces chiffres. Cette économie de non-droit obéit aux règles du marché, faisant fi des obligations légales, sociales, fiscales, réglementaires, voire même des droits des consommateurs ou du droit de propriété, notamment intellectuel.
L'économie informelle ou « économie de l'ombre » est présente dans tous les pays, y compris dans certains « modèles » de sociétés organisées comme la Suisse (8% de l'économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%) ; l'Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle un honorable 27%.
Au-delà des trafics de drogue, d'êtres humains, d'organes ou d'armes, qui constituent des crimes contre l'humanité, beaucoup de responsables politiques sont embarrassés par la problématique d'un secteur « gris » qui emploie plusieurs personnes tout en affectant fortement l'économie structurée.
Dans le secteur privé structuré à lui seul, la CNSS estime qu'un million d'emplois ne sont pas déclarés ; en intégrant le secteur non structuré, agricole, domestique, même public, plus de 75% des personnes exerçant une activité rémunérée au Maroc ne seraient pas couvertes socialement et ne sont donc pas soumises à l'impôt direct, sans parler des déclarations partielles.
Un contrôle social et fiscal plus vaste et plus rigoureux permettrait d'intégrer au moins un tiers supplémentaire de la population dans le système sans pour autant détruire de l'emploi d'un point de vue global. Ainsi, les entreprises dont le business model est basé sur de bas salaires non déclarés et la fraude fiscale, feront place dans leur propre secteur, à des entreprises plus structurées qui permettront d'autre part d'attirer des investissements à plus grande échelle, les risques de concurrence déloyale, réglementaires, fiscaux et sociaux étant atténués.
L'intégration de plus de salariés dans les systèmes de couverture sociale sera par elle-même bénéfique pour la consommation de soins et pour la mobilisation de moyens de financement des retraites et de l'économie globale, créant au final plus d'emplois que le travail « au noir » n'en propose aujourd'hui, souvent dans des conditions difficiles pour des salariés privés de leurs droits les plus élémentaires.
Les principales difficultés dans la mise en œuvre d'un programme pour combattre le travail au noir seront de lutter contre les lobbies d'industriels indélicats, de déstructurer intelligemment le recours à la corruption et de mettre en œuvre un filet économique et social de transition pour les populations directement affectées.
Certains secteurs bien organisés demandent et obtiennent des aides diverses des pouvoirs publics et brandissent la fragilité de leurs entreprises, dans un marché mondial fortement concurrentiel qui mènerait, si l'Etat et les organes habilités jouent pleinement leurs rôles de contrôle, à une destruction promise de plusieurs milliers d'emploi ; perspective qui paralyse, à juste titre, nos gouvernants qui croient ne pas avoir d'alternative.
Si nos industries ne sont pas compétitives face à l'Egypte ou encore la Chine, le gouvernement doit prendre ses responsabilités, mais aucune zone de non-droit ne doit subsister, que ce soit au niveau des déclarations de salaires, d'impôts ou douanières, ou sur les engagements d'éventuels bénéficiaires au niveau des réalisations en termes d'emploi ou encore d'export. Ainsi, les expériences réussies seront identifiées, soutenues et reproduites et les autres ne rechercheront pas des moyens détournés de faire bonne figure. Mieux encore, des fonds dédiés pourraient être mis en œuvre pour permettre à des compétences internes ou externes à l'entreprise défaillante de la reprendre, une fois le bilan déposé, avec une stratégie plus adaptée au contexte économique réel.
Au-delà des entreprises industrielles, la deuxième étape d'assainissement serait menée à l'égard des professions libérales et de certains commerçants à travers un contrôle social strict, la dématérialisation des paiements (via le système bancaire ou une autre intermédiation agréée) et la traçabilité des produits et services vendus. Enfin, des chèques-emploi regroupant moyens de paiement, couverture sociale et prélèvements fiscaux, pourraient être mis à la disposition des ménages pour rémunérer les personnes employées sans avoir de contraintes administratives.
Nos gouvernants, qui adoptent frileusement des politiques d'équilibre entre le social et l'économique, se serviraient de l'outil économique qui a pour objet de créer de la richesse qu'ils auraient la charge de partager de manière optimale entre le capital et le travail, dans des conditions de marché les plus transparentes possibles. Ils auraient, en premier lieu, à nettoyer les écuries, sans brutalité après sommations, en agissant avec fermeté et continuité. Ils libéreraient alors des énergies et une richesse insoupçonnée ; encore faudra-t-il résister aux assauts de conservateurs bien ancrés dans des mécanismes et des rouages, dont la prétendue efficacité sociale ne saurait en aucun cas être durable. Ainsi, ils pourraient démentir Louis Dumur qui disait : « La politique est l'art de se servir des hommes en leur faisant croire qu'on les sert ».


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