Depuis la mise en œuvre du nouveau code de la route, le nombre des accidents et des tués a baissé. D'autres nouveautés, visant à faciliter les procédures administratives entreront en vigueur dès vendredi. Depuis l'entrée en vigueur du nouveau code de la route le 1er octobre 2010, les changements ont été rapidement perceptibles. Les conducteurs roulaient à 40km/h à l'intérieur des villes, ralentissaient aux abords des radars fixes et, jamais vu auparavant, s'arrêtaient aux « stop », de peur qu'un policier ne surgisse de nulle part ! Un miracle s'était-il produit ? Quatre mois et demi plus tard, on déchante. La conduite dangereuse a repris du poil de la bête. Mais quoi de mieux que des chiffres peuvent révéler si un changement a réellement eu lieu? Le ministre de l'Equipement et des transports, Karim Ghellab, a profité du lancement de la Semaine nationale de la sécurité routière, lundi dernier à Rabat, pour révéler les résultats des trois premiers mois après l'instauration du nouveau code. Résultats de l'élève turbulent qu'est la sécurité routière ? Encourageants, mais peut mieux faire… Dématérialisation annoncée En comparaison des chiffres des trois derniers mois de 2010, durée d'application du nouveau code, à ceux des trois derniers mois de l'année 2009, le nombre d'accidents a diminué de 17,51%, celui des tués de 19,34% et celui des blessés graves de 14,92%, au niveau national. Sur le plan régional, une inégalité en matière d'accidents de la route apparaît entre le Nord et le Sud du pays. Peut-être parce que certaines régions seraient plus choyées que d'autres en matière d'infrastructure routière. De décembre 2009 à décembre 2010, quatre régions se partagent le trophée de la bonne conduite, à savoir Fès-Boulemane (-19,67% d'accidents), Rabat Salé-Zemmour-Zaërs (-11,15%), Chaouia Ouardigha (-18,56%) et le Gharb (-17,63%). A l'opposé, les accidents ont augmenté dans la Région Laâyoune-Boujdour (+20,59%), Guelmim Smara (+23,08%), et Marrakech-Tensift-Al Haouz (+3,74%). Cette dernière région a amorti le choc depuis l'ouverture de l'autoroute reliant Marrakech à Agadir. Le ministère du Transport a également annoncé des changements destinés à faciliter les procédures administratives des citoyens. La date choisie pour leur entrée en vigueur, le 18 février, est décrétée Journée nationale de la sécurité routière. A compter de ce jour, les conducteurs et propriétaires de véhicules «auront la possibilité de suivre sur Internet l'état d'avancement de la production de leur permis de conduire et de leur carte grise», annonce Karim Ghellab. Autre nouveauté, la possibilité donnée aux contrevenants de «payer les amendes constatées par radar fixe par Internet». Encore faut-il avoir accès à Internet… et disposer d'un ordinateur. Si tout cet arsenal en faveur de la sécurité routière est à encourager, il ne résout pas d'autres problèmes structurels. Comment peut-on expliquer, par exemple, que les détenteurs du permis blanc s'avouent, pour la grande majorité, incapables de conduire correctement une fois le permis en poche ? Ce n'est pas l'autocollant « 90 » qui les aidera à survivre dans la jungle de la route marocaine, sur laquelle ils apprendront tous à conduire sur le tas, accumulant les mauvais points de conduite, qu'ils intégreront pour la plupart. La solution est toute trouvée dans le slogan choisi par la campagne de la sécurité routière : «Education et comportement». Pas permis aux étrangés Peut-on conduire au Maroc avec un permis étranger ? Tout dépend de la nationalité du conducteur et de sa situation de résidence dans le pays. Si la réglementation précédente ne prévoyait pas de dispositions par rapport à ces paramètres, la loi n° 52.05 est venue combler ce vide juridique. A compter du séjour temporaire des titulaires de permis étrangers, ces personnes sont autorisées à conduire sur le territoire marocain pour une durée d'un an maximum. Une fois ce délai dépassé, ils se verront dans l'obligation, soit d'échanger leur permis de conduire contre un permis marocain (si leur permis a été délivré par un Etat qui reconnaît l'échange du PC marocain), soit de passer l'examen pour l'obtention d'un permis marocain. Quant aux titulaires de permis étrangers résidant au Maroc depuis plus d'une année, ils ont jusqu'au 30 septembre prochain pour échanger leur permis. Les Marocains résidant à l'étranger qui reviennent définitivement au Maroc peuvent quant à eux échanger leur permis, quel que soit le pays dans lequel il l'ont obtenu.