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Hicham Benohoud, éclaireur de la modernité
Publié dans Le Soir Echos le 02 - 04 - 2013

Ce n'est pas la première fois que cette galerie ouvre son espace, à Hicham Benohoud, puisqu'il a déjà exposé en 2012, mais aujourd'hui, sous les combles de la Galerie Atelier 21, l'artiste est présent en tant que plasticien et photographe dévoilant cette fois-ci une série de tableaux à la fois originaux et plutôt inédits. C'est aussi, à coup sûr, un retour de l'artiste, fils prodigue à son art, dans la mesure où, tout en changeant de mode de travail et même d'objet, il ne renonce jamais à ce qu'il est : un artiste de l'audace, un brin provocateur. L'excentricité n'en est pas le moindre trait dans cette démarche effectuée autour de lui-même et, au-delà, autour de l'individu !
La quête du «différent», de cette «Différence»
Comme le cinématographe impénitent, il projette un regard sur le monde avec la volonté d'en appréhender les dimensions et les reliefs et, dans un délire de créativité, s'engage à les « restituer » au public ébahi. La « salle de classe » en est l'illustration. C'est le jeu croisé des dessins, des collages de petits bouts de papier , comme eut pu le faire un Matisse, soit une longue et interminable quête du « différent » , de cette « Différance » inventée par Jacques Derrida. Si tant est que l'on puisse ainsi la qualifier, la « peinture » de Hicham Benohoud est l'art de l'assemblage où se conjuguent deux soucis : la verticalité du monde, la profondeur conceptuelle ensuite. Dans un mouvement où prédomine la volonté de sérier à la fois les thèmes et les techniques, il nous donne l'impression d'être en quête de l'Autre, de lui-même à travers l'espace qu'il construit et le temps qu'il parcourt. Et partant en guerre contre le conformisme, il se fait un point d'honneur de tracer les configurations qui n'en finissent pas de nous étonner. Peu d'artistes se sont hasardés sur ce chantier périlleux de l'originalité, où les genres s'alternent et s'entrechoquent, allant d'une plasticité nue et angulaire à un cubisme que ne renieraient pas les surréalistes. Avec lui, on découvre que la démarche de l'art, c'est d'abord une appropriation personnalisée.
C'est peu dire, dans ces conditions, que Hicham Benohoud entend s'affranchir de son environnement tout en s'y accrochant à deux mains, gérant un mouvement de révolte intérieure et revendiquant tout à la fois son héritage, ses origines, ses influences, les traits incrustés de Marrakech. Tout procède chez lui d'une volonté de claquement et de provocation artistique. C'est le critique d'art moderne Tzvetomira Tocheva qui illustre bien un tel art, en écrivant : « Eventail chromatique resplendissant en formes d'une clarté bouleversante, ce manège où jouent les éléments d'une plasticité bien rythmée semble offrir une cure aux sens fatigués. Hyperréaliste jusqu'aux larmes, ce conte ne cacherait-il pas un piège, exposant l'émotion au risque de déborder, de franchir le cadre immuable de la ligne droite. Que nous attendrait-il si on la franchissait ? ». Natif de Marrakech en 1968, alors que la peinture marocaine était dominée par les influences de l'impressionnisme et du figuratif, effleurée à peine par des « abstractionnistes » – comme Cherkaoui, Gharbaoui , il viendra au dessin non par vocation affirmée ou innée, mais par l'effort et le travail , suite notamment à un choix douloureux. Après un passage dans l'enseignement, il optera pour une formation en 2003 à l'Ecole supérieure des Arts décoratifs à Strasbourg.
Une métamorphose du silence
Les expositions différentes et inédites se sont succédées révélant à un public ébaudi l'évolution d'une œuvre qui n'arrêtait pas de surprendre par sa triangulaire dimension : le dessin, la photo et la technique de l'assemblage. Hicham Benohoud a exposé plusieurs fois à l'étranger et au Maroc, le « nec plus ultra » étant sa présence à l'exposition collective «Africa Remix», l'une des plus illustres manifestations internationales, qui mettait en exergue l'art contemporain en Afrique. La Fondation Aperture à New York et «Regards des photographes arabes contemporains » à l'Institut du Monde Arabe à Paris lui ont fait la courte échelle.
C'est de fulgurance ininterrompue qu'il convient de qualifier, à vrai dire, le travail de Hicham Benohoud, parti sur des sentiers de la gloire sans jamais revendiquer un legs où une influence. Tout à sa volonté de coller au personnage solitaire qu'il s'est construit, il s'inscrit dans la lignée des modernistes, foulant les dogmes, brisant les archaïsmes, jamais lassé de réinventer son style, il est là, nous narguant avec son surgissement inopiné, ses incursions dans les genres, comme le messager du futur ou l'iconoclaste qui brise les carcans du conformisme. Il est à la peinture ce qu'un Antonin Arthaud fut à la littérature ! La Galerie de l'Atelier 21 nous a habitués, à vrai dire aux vernissages de haute volée, pour ne pas continuer aujourd'hui à nous livrer le regard d'un éclaireur de la modernité avec Hicham Bonohoud. Son œuvre transpire comme une métamorphose du silence, qui s'éveille aux fureurs du temps, nous alerte dans le brouhaha des paroles et des voix de cette Tour de Babel que, involontairement, son œuvre décrypte et décrit.


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