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Importations : Le match Europe/non-Europe se poursuit
Publié dans Le Soir Echos le 14 - 05 - 2010


 
Le Salon Auto Expo 2010 s'ouvre à Casablanca alors que la guéguerre entre les importateurs de véhicules européens et ceux de voitures d'origine non-européenne bat toujours son plein. Le mot équité revient dans les discours des uns et des autres, mais il ne rime pas de la même manière. Pour rappel, c'est le différentiel sur les droits de douane qui a mis le feu aux poudres. Ainsi, à partir de 2012, les modèles non-européens seront taxés à 17,5%  alors que les véhicules européens seront admis en franchise sur le marché marocain. 
Selon Ryad Mezzour, directeur général de Suzuki Maroc et membre du Groupement des importateurs de véhicules pour l'équité tarifaire (GIVET), «l'autre partie au conflit veut préserver sa chasse gardée à tout prix. En plus, la logique voudrait que l'on protège l'industrie locale et non les importateurs». L'argumentaire du PDG de Renault Maroc se base d'ailleurs sur le «risque» que court «le sourcing local» (la fabrication locale de véhicules) avec ce que tout cela induit en termes de dynamique sectorielle et de création d'emplois. «La baisse des droits de douane sur l'importation de véhicules ne peut être que nuisible pour ceux fabriqués localement. Cela réduit sensiblement le différentiel de coûts entre la production locale et l'import. D'autant plus que la production de ces véhicules est minoritaire par rapport aux importations»,avait déclaré  Ratti au Soir échos. Et d'ajouter, «la production locale porte principalement sur la voiture économique qui permet à une large frange de Marocains d'accéder à la motorisation. Si les importations progressent outre mesure, cette production locale est menacée». 
Protéger l'industrie locale veut également dire pour le Maroc d'honorer ses engagements envers l'Union européenne. Un accord de libre-échange est là, et il doit être appliqué. Le méga projet Renault Tanger Méditerranée, avec un investissement global de l'ordre de 1,2 milliard d'euros, est aussi à prendre en compte. A en croire Mezzour, le GIVET adhère complètement à l'idée que les produits européens devraient jouir de certains avantages au Maroc.  «Toutefois, notre pays protège le marché des véhicules d'origine européenne plus que ne le font les Européens eux-mêmes en Europe», se désole-t-il. Ces derniers taxent les importations non-européennes à 10% et les Etats-unis à 2,5%. Et pour appuyer ses arguments, le GIVET avance que c'est grâce à lui que l'accès à la voiture est rendu facile pour une importante frange de la population. Ces concessionnaires affirment avoir versé à l'Etat 2,9 milliards de dirhams de recettes fiscales en 2008 et assurer l'emploi de plus 10.000 personnes directement ou indirectement. Sans compter le volume des investissements qui s'élèvent à 300 millions de dirhams.
Les parts de marché des véhicules non-européens se sont réduites de 6 points en 2009 à la faveur des importateurs des marques européennes qui ont vu leurs parts grimper de 45% en 2008 à 51% l'année suivante.
Les marques non-européennes, dont les concessionnaires montent aujourd'hui au créneau, ont pu se tailler une part de marché assez importante : 55% en 2008. Cependant, cette part est appelée à baisser les prochaines années. Preuve en est que déjà ces parts se sont réduites de 6 points en 2009 en faveur des  importateurs de véhicules européens qui ont vu leurs parts grimper de 45% en 2008 à 51% l'année suivante. Dans ces conditions, le GIVET s'attend à une  érosion plus importante des parts de marché des marques non-européennes pour 2010-2012. Et pour échapper à un tel scénario, la solution se résumerait à l'application d'un différentiel de 10% de droits de douane pour tous les véhicules non-européens. Ce taux proposé par le GIVET n'est pas le fruit du hasard, à en croire les concessionnaires. «Il découle d'études économiques sur la base de plusieurs scénarios menées par un cabinet indépendant», précise-t-on.
Dans la foulée, une question s'impose : l'existence d'importateurs de véhicules non-européens serait-elle menacée ?
La réponse est non, si l'on en croit les importateurs de véhicules européens. Selon ces derniers «les marques non-européennes maintiendront relativement leurs marges bénéficiaires, en dépit du recul de leur part de marché », est-il indiqué.
«Le différentiel de droits de douane n'a pas empêché une progression sensible des importations de voitures notamment en provenance d'Asie», avait déclaré au Soir échos le PDG de Renault. D'ailleurs, des sources proches du marché assurent qu'au moment du lancement du processus de démantèlement douanier avec l'Europe en 2000, il n'existait qu'un seul opérateur de marque asiatique sur le marché. Tous les autres importateurs ne s'installeront au Maroc qu'après la mise en place de l'échéancier de démantèlement. Par ailleurs, la défense des intérêts économiques et commerciaux des marques européennes n'est pas le seul point de discorde. S'y s'ajoutent les questions de l'homologation, de la sécurité et de l'effet écolo. S'agissant du premier point, «75% des véhicules importés de l'étranger ne respec tent pas les normes imposées en termes d'homologation», lance Mezzour.
«Le blocage et le retard observés quant à la délivrance des autorisations d'importer de nouveaux modèles de véhicules d'origine asiatique  sont un non- sens», estime-t-il. Quant aux barrières sanitaires (respect de l'environnement) et sécuritaires, l'importateur  ne cache pas sa colère en avançant qu'elles devraient être imposées à tout le monde. 
Ceci étant, quelle est la part de responsabilité du ministère de tutelle  dans cette bataille? Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies est catégorique. Pour lui, il est hors de question d'accorder des avantages par rapport aux concurrents européens. Le ministre nuance toutefois ses propos : «On peut faire quelque chose pour les véhicules utilitaires», a-t-il affirmé au GIVET, selon le DG de Suzuki Maroc. Et d'ajouter : «Il nous a même invités à encourager les équipementiers automobiles asiatiques à venir s'implanter au Maroc». Convaincu de la légitimité de sa cause, le GIVET continue ses actions de lobbying auprès des pouvoirs publics,  des ambassadeurs de la Corée, Chine, Inde et Japon quant à la nécessité de maintenir un environnement concurrentiel équitable.
Les importateurs de véhicules européens semblent sereins. Ils ont pour eux l'Accord d'association auquel le Maroc ne peut pas déroger.


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