Connectivité rurale, fibre optique, digitalisation des services publics, et bientôt la 5G : le Maroc avance à grands pas vers son ambition de devenir un hub numérique africain. Devant la Chambre des représentants, la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a dressé un état des lieux précis des chantiers en cours : généralisation de la connectivité 4G dans les zones rurales, lancement de la 5G, déploiement massif de la fibre optique et digitalisation progressive des services publics. Des projets qui, selon elle, traduisent une ambition claire : réduire la fracture numérique tout en modernisant l'administration et l'économie du pays. 5G. 80 milliards de dirhams d'ici 2035 Le lancement de la 5G marque une étape majeure. Trois licences viennent d'être attribuées à des opérateurs télécoms, pour des investissements estimés à 80 milliards de dirhams d'ici 2035. Dans un premier temps, la technologie sera déployée dans certaines grandes villes avant de s'étendre progressivement. La ministre a précisé que deux nouvelles entreprises, partenaires d'opérateurs spécialisés, participeront au développement des infrastructures passives nécessaires à la 5G et à la fibre. Ce maillage renforcé vise à faire du Maroc l'un des premiers hubs numériques africains. Haut et très haut débit, un chantier bien avancé La ministre a souligné également que la première phase du Plan national du haut et très haut débit (2018-2024) a permis de couvrir 10 660 zones rurales sur un total de 10 740, grâce aux réseaux 2G, 3G et 4G. Une deuxième phase est déjà en cours pour connecter 1 800 zones supplémentaires d'ici 2026, avec le soutien du Fonds du service universel des télécommunications. Pour les zones les plus isolées, le dispositif VSAT subventionne jusqu'à 2 500 dirhams par foyer l'abonnement à l'Internet par satellite, garantissant une connectivité minimale même là où le réseau terrestre reste absent. Sur la généralisation de la fibre optique, Amal El Fallah Seghrouchni a précisé que le projet s'accélère grâce à la mutualisation des infrastructures entre opérateurs, effective depuis mai 2025. Cette ouverture a entraîné une baisse moyenne de 20 % des tarifs FTTH et un débit désormais porté à 1 Gbps. Un arrêté ministériel, adopté en septembre, impose désormais l'installation systématique de la fibre dans toutes les nouvelles constructions. Parallèlement, la plateforme « Maroc Digital 2030 » fixe un cadre global pour soutenir la numérisation des secteurs économiques et des administrations. Digitalisation des services publics, vers un Etat connecté Le ministère pilote plusieurs projets de loi et décrets visant la digitalisation des services publics, la mise à disposition de données ouvertes et la simplification administrative. Des démarches comme les inscriptions scolaires, les transferts de propriété ou les autorisations d'activité sont déjà en cours de numérisation. Le portail national E-services regroupe plus de 600 services en ligne, tandis qu'une plateforme baptisée « Compte numérique » est en préparation pour centraliser les interactions des citoyens avec l'administration. Dans le cadre de la loi 55.19, la plateforme « Idarati » recense désormais 2 500 décisions administratives issues de 120 administrations publiques. Quelque 460 fonctionnaires ont été formés à son utilisation afin de garantir une meilleure traçabilité des décisions et un accès simplifié à l'information pour les citoyens. Une refonte de l'interface est prévue pour 2026 afin d'intégrer de nouvelles fonctionnalités.