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Qui parle au nom des musulmans allemands?


Search for Common Ground news Le : 2008-04-01
La Conférence allemande sur l'islam a produit son premier résultat concret: dès l'année prochaine, des cours l'éducation religieuse musulmane seront proposés comme matière d'enseignement dans les écoles allemandes. La décision a été prise d'un commun accord par les représentants de l'Etat et de la population musulmane, en dépit des polémiques acerbes qui se sont parfois élevées. Un certain nombre de participants musulmans souhaitaient en effet un type différent d'éducation religieuse et non pas l'instruction modérée que proposent déjà la moitié des l?nder.
Wolfgang Sch?uble, ministre fédéral de l'intérieur, considère l'éducation religieuse musulmane comme un signal clair susceptible de favoriser l'intégration des musulmans dans la société allemande. Mais il a dû bien vite lâcher du lest lorsqu'il est apparu que son initiative laissait en suspens de nombreuses questions et impliquait des risques. Il a dû admettre que les principaux pré-requis pour l'introduction d'une éducation religieuse musulmane ne sont pas encore remplis.
Pour qu'on puisse la mettre en place, il faudra d'abord qu'existe une organisation représentative de tous les musulmans du pays. Cette organisation devra être reconnue par l'Etat comme une association de droit public. Les églises allemandes et la communauté juive bénéficient déjà de ce statut, qui leur assure certains droits et fonctions semi-publiques.
Le droit de disposer d'une telle organisation est au centre des revendications des quatre principales associations musulmanes, qui sont d'orientation surtout conservatrice: le Conseil Central des Musulmans d'Allemagne, le Conseil Musulman, l'Union Turco-islamique pour les affaires religieuses (DITIB) et l'Association des Centres Culturels Islamiques (VIKZ).
Depuis mars 2007, lorsqu'elles se sont rassemblées pour fonder le Conseil de coordination des musulmans d'Allemagne, ces quatre organisations se sont chargées de définir les termes de la négociation en vue de l'établissement dans la société d'un consensus sur l'intégration de l'islam en Allemagne.
Un effet collatéral et inattendu de la démarche de M. Schaüble a été d'installer la question de l'institutionnalisation de l'islam en Allemagne au centre du débat public. Qui a le pouvoir de définir un islam allemand ? Et qui est habilité à parler au nom des musulmans allemands?
Il est évident qu'en ce qui concerne l'interprétation de l'islam, le contenu du matériel pédagogique et les objectifs éducatifs, aucun projet d'éducation religieuse musulmane ne peut être mis en place si ce n'est sous le contrôle constitutionnel de l'Etat, et avec des enseignants formés en Allemagne. Toute autre démarche serait irresponsable et contraire à la constitution allemande.
Mais on peut toujours se demander si une éducation religieuse de cette nature serait capable de “faire concurrence aux prêcheurs de haine”, selon l'objectif que lui assignait M. Sch?uble. Les causes réelles de la ségrégation et de la radicalisation de certains secteurs de la communauté musulmane comportent trop de facteurs et sont trop complexes pour qu'une initiative unique suffise à les contrer.
On peut comprendre que l'Etat veuille disposer pour négocier d'un partenaire représentant tous les musulmans, surtout si l'on songe que l'Etat doit être en mesure de passer des accords contraignants avec tout groupement social représentatif.
Tout compte fait, ce souhait a peu de chances de se réaliser dans le contexte de la Conférence allemande sur l'islam dans sa forme actuelle - non seulement parce que l'islam ne possède pas de structures ecclésiales, mais aussi parce que les discussions menées jusqu'ici ont clairement montré que les représentants des musulmans ne sont pas d'accord entre eux sur la question de savoir s'ils doivent ou non reconnaître, dans sa totalité, le système de valeurs de la constitution allemande. Cela vaut en particulier pour les représentants des associations musulmanes.
Depuis la mise en place, il y a 18 mois, de la Conférence allemande sur l'islam, il est clairement apparu que la ligne de front dans le débat sur la manière d'intégrer l'islam dans la société allemande n'oppose pas l'Etat laïc et les représentants musulmans.
De fait, la confrontation sur le pouvoir de définir un “islam allemand” et le mode de vie des musulmans en Allemagne oppose les associations musulmanes, le plus souvent de tendance conservatrice, et les musulmans libéraux inorganisés qui participent à la conférence, et qui, s'étant depuis longtemps déjà approprié le système de valeurs allemands, ne voient dans l'islam qu'une part importante de leur identité culturelle.
On ne prétend pas, en formulant cette critique de la structure actuelle de la Conférence allemande sur l'Islam, voiler le fait qu'il n'y a pas, et qu'il ne peut pas y voir d'alternative au difficile processus de dialogue avec les divers représentants des musulmans. En outre, un tel dialogue ne peut pas reposer sur la peur du terrorisme politique islamique; son assise doit plutôt être l'intérêt propre des parties, et la conscience que celles-ci doivent avoir de sa nécessité.
Le désir de voir l'islam institutionnalisé en Allemagne dans le cadre d'une organisation faîtière unique soulève des questions quant à la possibilité pour cette organisation d'être réellement représentative, quelque souhaitable que ce puisse être politiquement. Et le danger existe qu'elle soit l'objet d'une exploitation politique. C'est pourquoi l'Etat ne doit pas permettre aux associations musulmanes existantes de s'arroger le droit de définir ce qui constitue l'islam.
L'Etat doit être davantage ouvert aux voix critiques des musulmans indépendants; il doit encourager plus encore le pluralisme musulman. Seul ce pluralisme intra-musulman pourra assurer la nécessaire protection contre une exploitation politique. De plus, ce pluralisme seul est pleinement conforme à nos principes fondamentaux - ceux d'une démocratie libre, capable de s'assumer pour défendre ses valeurs.


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