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Interview avec Youssef Chebbi : «Ashkal explore la réalité d'une partie de Tunis»
Publié dans L'opinion le 27 - 11 - 2022

Issu des Ateliers de l'Atlas en 2019, le premier long métrage « Ashkal » du réalisateur tunisien Youssef Chebbi a participé à la compétition officielle du Festival International du Film de Marrakech (FIFM).
Dans cet opus qui mêle avec brio intrigue policière et fiction, Youssef Chebbi explore des questions d'ordre politique et social tout en mettant en exergue l'étrangeté qui ressort des Jardins de Carthage, quartier tunisois créé par l'ancien régime de Ben Ali, mais dont la construction a été brutalement stoppée en 2011. Interview avec Youssef Chebbi.
- Vous avez déjà réalisé des courts métrages qui ont été primés dans de prestigieuses occasions avant de passer à la réalisation d'un long métrage. Comment avez-vous vécu cette transition ?
- Pas toujours facile. Cette transition se fait souvent, lorsqu'on trouve les bonnes personnes avec qui nous avons envie de rêver et de bosser. C'est comme ça que la transition se fait; on trouve une idée qui nous intéresse mais le plus compliqué c'est de trouver avec qui travailler pour que le film se fasse. Pour moi, ce sont à chaque fois des rencontres qui croient au projet mais aussi qui m'inspirent. Dans le cas de «Ashkal», je suis tombé sur une équipe qui m'a beaucoup aidé pour que ce film voie le jour.
- « Ashkal » a été développé sur plusieurs versions, notamment dans le cadre des Ateliers de l'Atlas en 2019, quel défi vouliezvous relever ?
- Pour le cas de «Ashkal», le challenge était de faire un film polar qui repose sur des codes connus, mais aussi qui repose sur quelque chose de convaincant déjà. Cela veut dire qu'on croit aux personnages (inspecteurs et autres), et à partir du moment où l'on croit à ces personnages, on peut croire au reste du monde qui va se créer dans le film. C'est un grand défi que le spectateur ne questionne pas par exemple le rôle de Fatma. Je voulais, en fait, que les spectateurs, qu'ils soient en Tunisie, au Maroc ou dans d'autres coins, perçoivent Fatma comme personnage typique malgré qu'il existe dans pas mal d'autres films, la seule différence est que les actions se passent en Tunisie.
- Dans votre long métrage «Ashkal », vous avez mis en image des signes fascinants qui ont joué, à chaque fois, le rôle de repère que ce soit pour les personnages ou pour le spectateur, vouliez-vous dire que les signes ont toujours leur signification dans le cinéma ?
- Effectivement, ce sont des éléments de repère qui ouvrent à l'interprétation. C'est vrai qu'il n'y a pas un seul signe qu'on choisit et qu'on suit jusqu'au bout, mais ces signes ont bien évidemment laissé le film ouvert. En fait, j'avais aussi envie, à travers ces signes, de disséminer à l'intérieur des bâtiments des indices qui mettent le personnage de Fatma sur la bonne voie pour résoudre le secret derrière les immolations, qui ne sont pas dues forcément à des actes politiques ou des actes de désespoir.
- « Ashkal » a été tourné dans des bâtiments inachevés du quartier des Jardins de Carthage dans la capitale Tunis, qu'est-ce qui vous inspire dans ce lieu ?
- C'est la rencontre avec ce décor qui m'a donné envie de faire ce film. L'idée est venue du quartier lui-même qui a un grand potentiel cinématographique et narratif. En fait, je trouve que ces lieux ont quelque chose de fascinant, surtout le fait qu'ils ne sont pas achevés. Cette ville est intéressante, à mes yeux, parce que c'est l'ancien pouvoir qui l'a imaginée, un peu à son image de richesse, de sécurité... Et en fait, c'est une représentation de son grand rêve condamné à l'échec. Après, ce qui est intéressant dans cette ville, c'est que ce lieu de contraste reste étrange à côté d'autres lieux bien finis.
Dans cette ville, il y a deux réalités différentes. On peut passer à côté d'une villa finie qui a coûté des milliards, puis juste à côté, il y a un dépotoir de matériaux ou une maison non achevée. J'estime que c'est cela qui fait le secret de cette ville, le fait qu'on voit tout et son contraire, tout comme une sorte de miroir.
De même, un seul plan de cet endroit-là combine entre deux images différentes, ce qui crée une image riche à l'interprétation mais aussi plus étrange. On a l'impression qu'on est dans le futur et le passé en même temps. Tout cela est censé représenter la réalité de cette ville, pas complètement née et pas complètement morte.
- Des projets à venir ?
- Nous somme en train d'écrire un film qui va se passer dans le Sud de la Tunisie où nous allons essayer d'explorer des situations et des atmosphères à partir d'un constat réaliste.

Recueillis par Mina ELKHODARI
Le cinéaste scrutateur de la Tunisie d'hier et de demain

Né en Tunisie en 1984, Youssef Chebbi vit et travaille entre Tunis et Paris. Après avoir fait des études d'arts, il réalise son premier court-métrage «Vers le Nord» en 2010, puis «Les Profondeurs » en 2012. Ses deux courts-métrages ont été présentés dans de prestigieux rendez-vous du cinéma.
En 2012, il a coréalisé le documentaire «Babylon », qui a remporté le Prix du jury au Festival international de cinéma de Marseille. Ce documentaire, qui traite du thème de la construction de la vie d'un camp de réfugiés à la frontière de la Tunisie et de la Libye, prouve l'intérêt de Youssef Chebbi pour les sujets sociétaux.
Son premier long métrage «Ashkal» produit en 2022 a été primé à différentes occasions. En fait, lors de sa présentation à Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs, cet opus a été largement salué par la critique. Au CINEMED, ce polar a été le lauréat de la compétition du long métrage. «Ce film s'est imposé comme une évidence tant par le fond que par la forme, parce que c'est un film pour le cinéma. C'est presque une expérience sensorielle ». Il dévoile « une très grande maîtrise servie par des acteurs prodigieux», a déclaré Rachida Brakni, co-présidente du jury du Festival.


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