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Province d'Al-Haouz : Les éleveurs en détresse face à la perte de leur cheptel [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 20 - 09 - 2023

En plus des dégâts humains et matériels, la Province d'Al-Haouz fait également face à des pertes graves parmi les ovins et caprins dont l'élevage est la pierre angulaire de l'économie locale.
Après plus de 10 jours du tremblement de terre d'Al-Haouz, les dégâts se précisent tant au niveau humain que matériel. Dans les zones les plus touchées situées à proximité de l'épicentre du séisme, une véritable disruption économique et sociale a été constatée dans un contexte territorial où le principal gagne-pain s'articule traditionnellement autour de l'agriculture et de l'élevage. En plus des pertes de vies et de biens, de nombreux habitants ont également déploré des pertes considérables parmi les cheptels des éleveurs locaux. « Au moment où le séisme a frappé, la grande majorité des troupeaux de ces régions se trouvait dans des étables ou dans des constructions aménagées pour rassembler le bétail durant la nuit. Comme pour le reste des habitations, le séisme y a causé des effondrements très importants, ce qui a entraîné la perte de beaucoup d'animaux domestiques », témoigne Brahim, jeune habitant de la commune d'Ijoukak, ajoutant que dans certains douars, « le bétail a été complètement décimé ».

Eleveurs en détresse
Cette autre catastrophe se dévoile ainsi progressivement, concomitamment avec l'achèvement des efforts urgents de sauvetage des vies et de prise en charge des blessés. « Il est normal que la priorité soit donnée aux vies humaines, mais maintenant qu'il est question de reconstruire, il devient urgent de trouver des solutions aux familles qui ont perdu les animaux dont ils dépendaient pour vivre », poursuit notre interlocuteur. Les éleveurs dont une partie du bétail a miraculeusement été épargnée vivent dans la crainte de perdre leurs animaux. « Le couvert végétal est très pauvre et l'eau n'est pas toujours disponible pour abreuver le bétail. Durant plusieurs jours, les routes étaient bloquées rendant impossible aux éleveurs d'aller chercher de quoi nourrir leurs bêtes. Lorsque la circulation a été rétablie, beaucoup n'avaient pas les moyens pour aller acheter des aliments », poursuit la même source qui espère que « les autorités concernées ne tarderont pas à prendre des mesures afin d'aider les éleveurs locaux».

Cheptel déjà déséquilibré
La perte de ce cheptel intervient par ailleurs dans un contexte où le secteur de l'élevage est déjà mis à mal par plusieurs années de sécheresse et un déséquilibre du cheptel national qui a poussé les autorités concernées à envisager puis à mettre en œuvre une solution provisoire de recours à l'importation de milliers d'ovins durant les périodes de l'Aïd Al-Adha, en plus des 200.000 têtes de bovins domestiques destinés à l'abattage importés pour leur part sans droits de douane ni de TVA. « Il est certain que la région d'Al-Haouz est à caractère très agricole. Il y a bien évidemment un peu de tourisme, mais l'essentiel de l'économie de cette région vient d'une agriculture vivrière qui dépend énormément de l'élevage. Cela dit, la perte d'une partie du cheptel local à cause du séisme n'impactera pas le secteur au niveau national puisque la région se caractérise par un élevage vivrier qui représente un pourcentage relativement faible du cheptel national », rassure M'hamed Karimine, président de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR).

L'aide qui s'organise
En attendant, nos sources nous assurent que le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts est au four et au moulin afin de trouver des solutions urgentes pour appuyer les éleveurs des zones sinistrées et mitiger les pertes qu'ils ont essuyées en termes d'ovins, de caprins et de bovins perdus durant le séisme. Les consultations et les réunions de travail s'enchaînent déjà depuis plusieurs jours en présence des représentants institutionnels et professionnels concernés. « Je tiens à rassurer les éleveurs de la région d'Al-Haouz. Les équipes du ministère de l'Agriculture ainsi que l'ensemble des autres parties prenantes sont actuellement mobilisées suites aux directives données par SM le Roi. L'intervention ne tardera pas à se concrétiser surtout que le souci majeur est de répondre au plus vite et au mieux aux besoins des populations qui ont été touchées par le séisme, notamment les éleveurs (voir interview, NDLR) », souligne le président de la FIVIAR.
3 questions à M'hamed Karimine « L'intervention la plus rapide se déclinera sous forme d'un programme d'aide aux éleveurs locaux »
- En parallèle avec les efforts de sauvetage et des projets de reconstruction, existe-t-il une dynamique visant à réhabiliter les éleveurs touchés par le séisme ?
- En tant que président de la FIVIAR, je tiens tout d'abord, au nom de tous les éleveurs marocains, à présenter mes condoléances aux familles des victimes et mes vœux de prompt rétablissement à tous les blessés. Je voudrais également souligner la résilience que notre pays est actuellement en train de démontrer grâce à l'impulsion donnée par la réunion de travail présidée par SM le Roi, et Sa visite à l'hôpital de Marrakech, qui ont poussé tous les acteurs économiques et les ministères à se mettre rapidement au travail, notamment pour veiller à ce que l'activité économique reprenne dans les zones touchées par le séisme. Ainsi, je peux vous assurer qu'au ministère de l'Agriculture par exemple, le travail se poursuit depuis plusieurs jours, aussi bien au niveau central que régional avec une conscience accrue de l'importance de l'élevage en tant qu'activité économique, dont dépendent les populations locales d'Al-Haouz, et qu'il convient d'appuyer d'une manière urgente.
- Comment se décline la dynamique entamée pour aider les éleveurs qui ont perdu leurs cheptels ?
- Comme je l'ai expliqué, le ministère de l'Agriculture, en concertation avec les élus locaux, régionaux et nationaux, ainsi que l'Ordre des vétérinaires, la FIVIAR et les associations locales d'élevage, a organisé plusieurs réunions de travail dont la première priorité est le recensement précis des dégâts des infrastructures générales et particulières liées à l'élevage dans les zones sinistrées. C'est la base d'un programme d'urgence de réhabilitation et d'appui aux éleveurs qui se concrétisera à moyen terme (3 à 6 mois). L'intervention la plus rapide se déclinera sous forme d'un programme d'aide aux éleveurs locaux afin qu'ils puissent sauvegarder le cheptel qui reste, à travers la fourniture d'aliments pour le bétail, de citernes d'eau et la mise à disposition d'un accompagnement vétérinaire. Ce volet urgent devrait prendre forme d'ici la fin de la semaine.
- Qu'en est-il des activités prévues à moyen terme pour reconstituer le cheptel local ?
- Effectivement, l'enjeu n'est pas seulement de sauvegarder les animaux qui ont survécu, mais également de reconstituer le cheptel à l'identique, voire en mieux, pour permettre justement que le cycle économique reprenne de bonne manière. Cela se fera à travers un autre programme qui se basera sur l'évaluation et le recensement des dégâts afin d'adapter l'aide et d'aiguiller les actions visant à reconstituer le cheptel d'ovins, de caprins et de bovins. Il y a par ailleurs d'autres animaux très importants qui ont également été touchés par le séisme, à savoir les équidés de travail. Là également, la réflexion est en cours pour reconstituer les effectifs de ces animaux qui sont des auxiliaires précieux dans les zones de montagne.
Chiffres : Le secteur agricole, un pilier de l'économie de la province d'Al-Haouz
En dépit d'une topographie montagneuse, la province d'Al-Haouz est connue pour l'importance socio-économique de son secteur agricole dont la valeur ajoutée annuelle se chiffre à près de 1.76 milliard de dirhams. Selon les estimations récentes du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, le secteur agricole de la province d'Al-Haouz permet par ailleurs de générer près de 8,5 millions de journées de travail chaque année. La province est surtout connue pour ses filières arboricoles dominées essentiellement par les cultures de l'olivier, de l'amandier, du noyer, du pommier et du caroubier. La filière locale de l'élevage se base pour sa part sur un cheptel dont les estimations (avant le séisme) se chiffraient à près de 410.000 têtes d'ovins (12% du cheptel de la Région Marrakech-Tensift-Al Haouz), 140.000 têtes de caprins et 35.500 de bovins. Des chiffres qui ont manifestement chuté depuis le tremblement de terre qui a touché la région de plein fouet.
Sécheresse : Poursuite du programme exceptionnel d'appui au secteur agricole
Avant la rude mise à l'épreuve du secteur agricole et de la filière d'élevage de la province d'Al-Haouz à travers les dégâts et les destructions liés au récent séisme, les affres de la sécheresse sévissaient déjà dans la région. Ainsi, la province était concernée par le programme exceptionnel d'appui au secteur agricole lancé le mois dernier avec pour objectif de bien préparer la prochaine campagne agricole ainsi que de soutenir les agriculteurs pour atténuer l'impact de la hausse des prix des intrants agricoles sur le coût de production. Le programme élaboré par le gouvernement, en exécution des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI et qui est doté d'une enveloppe financière de 10 Mds de DH, vise également à atténuer l'impact du déficit hydrique sur l'activité agricole et les agriculteurs. Ce programme proactif de réduction des effets de la faiblesse des précipitations et de la conjoncture mondiale sur l'activité agricole, comprend notamment la protection du capital animal et végétal, en y consacrant des budgets respectifs de 5 Mds de DH et 4 Mds de DH.
Le volet protection du cheptel et le soutien aux filières de production concernent les ovins, les caprins, les camelins et les volailles, à travers la fourniture aux éleveurs d'orge subventionnée au prix de vente de 2 dirhams/kg, pour un budget total de 2,8 MMDH, soit 18 millions de quintaux. Les aliments composés subventionnés de l'élevage bovin seront fournis aux éleveurs au prix de 2,5 dirhams/kg, pour un budget de 1,1 Md de DH, soit un volume estimé à 6 millions de quintaux.


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