Avec l'approche de la fin de l'Opération Marhaba 2025, le Ministère du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire a fait part d'un bilan positif du tourisme pour cet été. Selon un communiqué du Ministère, publié mardi dernier, l'activité touristique a enregistré une performance record avec 4,6 millions de touristes entre juillet et août 2025, une augmentation de 6% par rapport à l'été précédent. Parmi ceux-là, on compte 3 millions de Marocains résidant à l'étranger (MRE), une progression de 13% par rapport à l'été 2024. Au total, à fin août 2025, le Royaume aura accueilli 13,5 millions de touristes, soit +15% par rapport à 2024, affirme la même source. Cette croissance a très largement dépassé les prévisions de l'ONU Tourisme, qui s'attendait tout au plus à une croissance de 5% d'ici 2025. Ces statistiques sont concordantes avec celles de la Direction Générale espagnole de la Protection Civile. Selon son dernier bilan de l'Opération Marhaba 2025, du 15 juillet au 9 septembre derniers, plus d'1,68 million de passagers – essentiellement des MRE – ont fait la traversée, une augmentation de 2,7% par rapport à la même période en 2024. Ces chiffres viennent démentir une perception assez répandue auprès des Marocains des deux rives de la Méditerranée, selon laquelle les MRE auraient choisi de boycotter la destination Maroc à cause la flambée des prix dans des destinations touristiques prisées. Si boycott il y a eu, il représente visiblement un échec cuisant. Cependant, la flambée des prix cet été, elle, est bien réelle. L'impressionnante croissance des chiffres du tourisme ne reflète pas pour autant une amélioration des services et de l'expérience au niveau des grandes stations touristiques et balnéaires. Additions salées, locations de transats à prix exorbitants, anarchie et manque d'hygiène dans nos plages, et tyrannie de fainéants s'érigeant en gardiens par un simple port de gilet fluorescent sont autant de fléaux ternissant l'image du tourisme au Maroc, et qui traduisent un problème avant tout structurel. Selon Sarah Ettalhaoui, experte des métiers du tourisme contactée par la rédaction le mois dernier, «une offre dispersée, un manque de professionnalisation uniforme et de l'absence de données claires pour guider les stratégies» entravent la rentabilisation effective de ces entrées de touristes. Le renforcement de la feuille de route actuelle par une résolution desdits problèmes permettra autant d'augmenter les recettes que d'améliorer notre image à l'international. Yahya BOUHAMIDI