Jamais la vue d'une tente caïdale blanche avec ses motifs noirs, cette chère « Khzana » qui rime avec margana, n'a donné des frissons aux citoyens qui ne veulent pas rester éveillés jusqu'à 5 h du matin à cause d'un mariage sauvage qui ne s'arrête pas à 1 heure du matin. En effet, des citoyens qui ne souhaitent pas être dérangés dans leur sommeil – le pire des supplices qu'on imposait à la prison de Guantanamo – tremblent en voyant une « Khzana » dressée dès le matin et qui annonce une nuit d'enfer où des violons dingues tirent sur les cordes jusqu'au lever du jour. Alors que, pendant longtemps, il ne venait pas à l'idée de penser malheur en aperçevant une tente caïdale qui signifiait réjouissance et allégresse. L'écrivain Tahar Ben Jelloun, qui accumule les Prix, s'est insurgé contre les mariages qui perturbent nos nuits, un combat en vain sur lequel il n'est plus revenu pour mettre à nu les dérapages de la société qui s'accroche aux exceptions dont on pourrait se passer. stop. Il faut croire qu'ils ne sont pas partis en vacances les habitués des manifs qui sont revenus sur l'avenue Mohammed V dimanche dernier. Certains sont passés de l'interphone au mégaphone comme s'ils ne connaissaient que ça depuis des lustres… Maintenant, le dimanche a un air de 1er mai où des jeunes font ce qui leur plaît. Ils veulent suivre le mouvement des indignados de Madrid et les laissés-pour-compte à Lisbonne. Toutes les tendances étaient là entre Casa Galerie jusqu'à Maroc Télécom en passant par la grande avenue qui connaît maintenant ses usagers par cœur. A un moment, on a cru au pire quand des fractions en action se sont retrouvées face à face. Mais, encore une fois, ça s'est bien passé, comme disent les sécuritaires qui se demandent jusqu'à quand ils vont manquer Michel Drucker à la télé comme tous les dimanches… stop. L'Avenue Fall Ould Oumeir, où il manque une ou deux salles de cinéma genre Mégarama pour oublier le côté chiffon Mega-Mall, deux ou trois librairies où on organiserait des signatures et des débats dans le ton d'aujourd'hui, fait des jaloux comme cette journaliste du grand soir qui joue avec la titraille aux mains de la marmaille. Elle a écrit que l'avenue Fall Ould Oumeir – un Marocain émir de la région de Trarza, la région la plus méridionale de la Mauritanie – était une avenue pleine de prostituées… Alors qu'il n'y a pas plus que dans d'autres rues et avenues de l'Agdal qui donne des amygdales aux spéculateurs immobiliers qui ne trouvent plus de terrains vagues après avoir pillé le Souissi, Harhoura et Bouknadel faute d'avoir la mainmise sur Maâmora. A vrai dire, certains sont jaloux du calme qui règne sur la belle avenue Fall Ould Oumeir avec ses arbres qu'on ne retrouve pas partout, ses terrasses où il n'y a ni mendiants collants, ni farracha qui étalent leur mica « lala ha houwa tani », ni manifs au jour le jour qui gâchent le détour. stop. Plus ils montent en grade, plus ils sont près de la direction des boîtes moites. Plus ils sont considérés comme des « Bergaga » qui rapportent tout à leur patron. C'est une évidence qui se confirme dans une imprimerie du centre-ville où deux linotypistes recyclés dans le traitement de textes ont été virés sous prétexte de compression du personnel. Alors qu'ils avaient tendance à refuser de jouer les rapporteurs. En fait, le « t'berguig » dans bien des entreprises et dans l'administration publique est devenu monnaie courante en ces temps où les courants d'air changent les règles du jeu. D'ailleurs, la génération des p'tits vieux qui refusent d'entrer dans le système des pouilleux, c'est-à-dire qui ne veulent pas cafter, en jouant les « biyaâ », s'apprête à partir à la retraite, laissant le champ libre aux frileux qui rapportent tout à la direction générale où « Moul choukara » se prend pour une général de garnison. Que Dieu protège ses esclaves, El Abid comme on dit. stop. Qui n'a pas vu le tram un dimanche en fin d'après-midi sur la place grouillante en face du marché central, aura raté une occasion pour se marrer. Les wagons bourrés de voyageurs sur un nuage – certains donnent l'impression de se déplacer en Concorde tellement ils sont aux anges – arrivent à se frayer un chemin entre des gosses qui s'agitent en vélo avec leur planche à roulette, skate d'ocaz, des ambulants qui étalent leurs cuillères made in Egypte et autres articles made in Pérou dont on n'imaginait pas les performances industrielles, et autres personnes dont le passage du tram ne les gêne pas. Un spectacle gratos qu fait rire les minces et les batoz. stop. Bon à savoir. Au cours du sommeil, le cerveau n'est décidément pas en repos… Des chercheurs français viennent de montrer, grâce à des somnambules, que des tâches apprises au cours de la journée sont répétées pendant la nuit. Autrement dit, le cerveau révise tout seul ! Au cours de la journée, nos cinq sens sont en éveil et intègrent de nombreuses données. Le cerveau est d'autant plus stimulé lorsqu'il est en phase d'apprentissage de nouvelles tâches, à l'image des jeunes enfants qui ne cessent d'apprendre à marcher ou à parler, mais aussi des adultes qui doivent parfois se soumettre à des phases d'apprentissage, notamment dans le domaine professionnel. Quel que soit l'âge, de nouveaux circuits neuronaux se forment, chaque jour. Des scientifiques français et suisses se sont alors intéressés à la façon dont le cerveau enregistre ces nouvelles données au cours de la nuit, et se sont demandé si le circuit neuronal pouvait être réactivé. stop. Plages 2011. Classement tous risques. Bien que les plages de Rabat, Salé ou Nahla à Bernoussi soient inscrites sur la liste des stations estivales non conformes, il ne viendrait pas à l'esprit des gérants et des belligérants des municipalités de coller des pénalités à ceux qui oseraient plonger dans les eaux troubles où on risque de voir double. De même qu'on ne voit pas un mokadem ou un mokhazni, au salaire de RMI, interdire la baignade aux enfants des Oudayas à qui on a déjà volé Bergama. C'est pour cela qu'on s'abstient de donner le moindre conseil d'hygiène aux baigneurs qui n'iront pas, en cas d'interdiction, à la Mer Caspienne… stop. Celle qui va faire taire Marine marchande et autres perroquets de service, Martine Aubry, la fille de Jacques Delors, une référence, est actuellement victime de rumeurs sur sa vie privée. Lisons la dépêche qui donne la pêche à ses amis : « Entre deux coups de théâtre dans les démêlés judiciaires de l'ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, ce sont toutes sortes de rumeurs sur la vie privée de la maire de Lille et candidate à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle, Martine Aubry, qui sont, ces derniers jours, relayées par les médias et par internet. On la dit « alcoolique », « mariée à un avocat islamiste », « homosexuelle », « atteinte d'une tumeur au cerveau »… Des attaques personnelles face auxquelles Martine Aubry a réagi vendredi à Turin en affirmant ne pas être impressionnée par de telles rumeurs. « Je sais tout, je sais qui les lance », a-t-elle assuré à des journalistes en prévenant qu'elle porterait plainte si les sites concernés ne retiraient pas ces allégations ». stop. La nouvelle surface bio La Vie Claire qui n'est pas une succursale de « Marie-Claire » ni de « Nous deux » à nous d'eux, présente à Casablanca des produits sans pesticides – homicide dans le tajine ! – ni engrais chimiques et autres OGM qui font flipper Nicolas Hulot qui se voyait en première ligne, quel culot !, quand Eva Joly, plus douée qu'Eva Brown, apportait un regard juridique à l'écologie. La nouvelle adresse à Casablanca Oulad Haddou en Californie – hak balak – a importé tout ce qui est bio, des céréales pour se faire une beauté avant d'aller au bal de Had Brachoua où Terre Rouge s'exporte sans fermer sa porte, des pâtes à tartiner, soupe et sauce au goût vert. Zineb Laghzaoui et Slim Kabbaj, pas de la maison du foie gras, proposent aussi du bio marocain pour faire chic et bonne mesure. Mais, jusqu'à présent, le choix est limité : huile d'olive, huit d'argane, huile de pépins de figues de barbarie… il faudrait cent fois plus de produits… stop.