Salé. A Sidi Moussa, non loin de la capitale, les vendeurs de fritures de poisson s'imaginent dans une zone touristique avec vue sur la mer. Mais l'envers du décor ne donne guère envie de s'attabler pour déguster des merlans en colère ou la « Samta » qui remplace le loup ou le requin, de plus en plus apprécié par les Marocains qui ne l'avaient jamais inscrit dans leur menu. Ce village maritime, broyé par l'indifférence des candidats aux élections, n'a jamais fait l'objet des beaux parleurs rebutés peut-être par le rivage où personne ne se baigne avec des rochers inhospitaliers et des vagues sauvages qui, parfois, montent jusqu'au trottoir plein de crevasses, à l'image du quartier où les démolitions des maisons n'en feront jamais une corniche. Dernière image de Sidi Moussa « moul mouja ». Des vendeurs de fritures chassés du Bouregreg, confisqué après le réaménagement-déménagement, sont attirés par l'endroit qui copie le site balnéaire, mais les prix des loyers sont montés au plafond, ne laissant même pas de place aux vendeurs de sardines qu'on ne trouve ni à Erfoud ni à Médine. stop. Douar El Kora. Si le Souverain n'avait pas redonné aux habitants du douar leur dignité en les logeant dans des immeubles devenus des voisins des constructions huppées de la CGI, peut- être bien que des têtes de liste pleins aux as qui viennent se mêler à la foule, lors du prêchi-prêcha, auraient promis des immeubles pour remplacer le bidonville avec eau, électricité et meubles… En attendant, une partie du Douar El Kora est devenue la fierté de Yacoub El Mansour d'où sont sortis des chanteurs de renommée, des footballeurs internationaux et des scientifiques qu'on retrouve dans les grandes écoles. Des pots de fleurs partout sur ces champs où, il n'y a pas longtemps, fleurissaient la « Guernina », « Houmaïda » et autres artichauts sauvages et immangeables malgré la vague végétarienne. Cette partie du miracle doit être protégée par la société civile ou les bureaux de l'état civil qui ne doivent plus se contenter de signer de la paperasse. Il faut militer pour que ce nouveau pôle urbain ne retourne pas à la case départ du temps de la case de l'oncle Tom. A suivre. stop. Signe des temps. Autrefois, il était rare de voir une femme d'un certain âge prendre en main un jeune homme qui pourrait être son fils. Même inimaginable dans une société conservatrice mais pas réactionnaire. Aujourd'hui, cette nouvelle tendance fait des adeptes dans les quartiers populaires où, hier encore, il était impensable de voir flana se faire conduire par Ould flane, en pleine journée, au vu et au su de tout le monde. Pour des questions pécuniaires, Jaouad ou Mourad ne se cachent même plus le soir pour conduire leur dulcinée à Marjane ou à Ifrane. Les parents des deux côtés savent presque tout, mais ne disent rien. Comme si c'était un signe des temps, un de plus qu'il faut se farcir sans noircir le présent. « Rockn El Moufti » n'a pas encore dit son dernier mot sur cette question qui fait jacasser. stop. Tenaces ces candidats qui ont maille à partir avec la Justice qui n'a d'ailleurs pas encore statué sur leur cas. Ces magouilleurs qui ont délivré des attestations administratives sans fondement légal, qui ont accumulé des ardoises sans payer leurs fournisseurs jusqu'à aujourd'hui. A la veille du 25 novembre – c'est demain la veille-, on parle ici et là de favoris, d'outsiders et de candidats qui ont les bons pronos dans leurs cordes. Comme si on était au champ de courses. Mais, comme disait Coubertin, dont le message a été trahi et piétiné par des organisateurs de derby muni d'alibi, l'essentiel est de participer. stop. Tiens, on croyait que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil dans le monde feutré du tennis où brille Ould Bennis, un joueur qui s'est distingué dans la balle de set ou la balle de break. Mais voilà que l'association des parents des joueurs de tennis vient de lancer un pavé dans la mare. Faïçal Laâraïchi, au farrane et à la tahona, serait la principale cible de cette association qui veut en découdre avec une fédé qui a transformé le tennis en lieu de mondanité. Hier encore, il y avait l'utile et l'agréable avec les joueurs qu'on éloigne des centres de décision comme au début du siècle où les ramasseurs de balles comptaient pour du beurre. Enfin, rappelons que Youssef Benzahra, ex-fan des sixties avec Marie-France, Abdeslam Sefrioui, Ben et Britel – pas Benjamin, l'autre – qui ne fait pas partie de cette association qui a osé lever la tête, continue à se battre pour son club de Salé kidnappé par le projet Bouregreg. stop. Peut-on encore parler de l'Aïd quand Pizzorno, qui a piqué une partie de la plage de Rabat avec ses baraquements de la deuxième, nous parle d'ordures et de déchets ménagers ? C'est plus une fête avec ces détails qui auraient dû rester dans les dossiers. Après tout, ils sont largement payés pour nous débarrasser de ces zboulates qu'on voit de Lissasfa à Taounate. Ils n'ont qu'à faire leur boulot et laisser l'image de l'Aïd tranquille. Voit-on Pizzorno, cette société qui collecte, valorise et temporise… les déchets ménagers, expliquer au journal « La Stampa » ou au « Figaro », sa stratégie pour ramasser les ordures de Noël, sapin et autres après le festin ? stop. C'est un cas social qui n'a pas laissé indifférents les voisins de cette pauvre femme de ménage qui s'est retrouvée avec un cancer, comme on en voit souvent maintenant. Mais son cas est révoltant parce qu'elle n'a pas les moyens de faire face aux multiples dépenses qui apparaissent chez d'autres malades comme des questions faciles à régler. Il s'agit là encore d'une double peine, comme ça arrive dans les prisons de ce pays où l'on croit que plus il y aura des maisons d'arrêt, plus ça ira, alors que c'est beaucoup plus compliqué. Double peine. La maladie d'un côté et la misère d'un autre qui lui a fait perdre confiance en ses sœurs et frères qui ne veulent pas en entendre parler comme si elle avait la peste qui, pourtant, se soigne. Quand on la voit dormir à même au sol, un tapis au lieu d'un lit, on comprendra mieux sa détresse. stop. Quand on apprend que Souha, la femme de Arafat, avait été expulsée de Tunisie parce qu'elle ne s'entendait plus avec la coiffora Leila Trabelsi qui rêvait de devenir esthéticienne et que Ben Ali Ben Gourin, aux vues très simplistes, avait déchu la femme du leader palestinien de sa nationalité tunisienne… on se demande quels autres gestes ignobles ont commis les Ben du temps de leur règne qu'on passe maintenant au peigne… Bien sûr, Souha n'était pas une sainte avec tout ce qu'on a entendu et lu sur elle, mais tout de même, expulser quelqu'un qui vit déjà en exil, c'est pas bon signe. stop. « Charlie Hebdo », l'hebdo satirique, qui ne fait jamais dodo, a été victime d'un cocktail Molotov mardi dernier. Un mauvais conte de Noël avant l'heure qui indique qu'il s'agit d'un règlement de compte à rebours. stop.