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Réunion du comité de Pilotage de l'APM sur le Commerce et les Investissements en Méditerranée
La députée istiqlalienne Mounia RHOULAM: Renouveler le modèle de développement et jeter les bases d'une trajectoire de croissance durable
Publié dans L'opinion le 10 - 05 - 2013


Les Parlements ont un rôle central à jouer
Le comité de pilotage du Panel investissement et commerce de l'Assemblée Parlementaire de la Méditerranée (APM) s'est réuni à Rabat le 3 mai 2013 pour débattre du sujet Crise globale et dynamique en méditerranée, impact sur les économies nationales et régionales: rôle des parlementaires'.
Ont pris part à cette réunion des parlementaires, des représentants des secteurs économiques et financiers et des experts.
La députée istiqlalienne Mounia RHOULAM a pris part à cette rencontre et a prononcé un discours circonstentiel particulièrement élaboré dans lequel elle a notamment appelé à une forte mobilisation pour relever les défis inhérents à la crise globale qui impacte négativement les sources de croissance dans la région méditerranienne ; l'objectif étant de parvenir à une croissance économique plus forte et durable, créatrice de richesse et d'emplois et concrétisant d'une véritable cohésion sociale et spatiale.
Nous avons estimé très opportun de publier le discours de Mme Mounia RHOULAM dans son intégralité.
Monsieur le secrétaire général de l'APM,
Monsieur le vice -président de la Chambre des Représentants
Monsieur le vice- président de la Chambre des Conseillers
Monsieur le vice-président de l'APM et Président de la 2ème Commission permanente de l'Assemblée
Mesdames et Messieurs les parlementaires
Mesdames et Messieurs ;
Je suis particulièrement heureuse d'être parmi vous, aujourd'hui, à l'occasion de cette rencontre de haut niveau, cette 3ème réunion du comité de pilotage de l'Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, pour débattre des problématiques, liées au commerce et aux investissements en méditerranée, qui nous interpellent, tous, sur le présent et l'avenir de notre région, la Méditerranée, dans un contexte mondial et régional, en perpétuel changement, marqué par une crise globale à multiple dimensions et qui a impacté négativement les sources de croissance dans cette région, particulièrement le commerce et les investissements.
Je voudrais par la même occasion remercier les organisateurs de cette rencontre de nous avoir réunis afin de débattre des évolutions économiques et sociales qui nous concernent et qui exigent, de nous, plus qu'avant, une forte mobilisation pour relever des défis universels inhérents, notamment, à la réalisation d'une croissance économique plus forte et durable, créatrice de richesse et d'emplois, et à la concrétisation d'une véritable cohésion sociale et spatiale.
Mesdames et Messieurs ;
Au cours de la décennie écoulée, la Méditerranée a été le réceptacle des retombées de plusieurs crises économiques, dont les origines se trouvent en dehors de la région, et de bouleversements politiques majeurs qui ont agi comme autant de traumatismes collectifs. La transition démocratique, que connait actuellement la Méditerranée, notamment dans sa rive du sud, s'inscrit dans cet enchaînement.
Le Maroc, qui a démarré sa transition politique à la fin des années 90 avec le processus de réconciliation politique, n'a pas échappé à cette vague de revendication sociétale, sociale et économique, affichée par une large frange de jeunes aspirant au «droit d'exister» économiquement (emploi, État de droit) et au «droit de s'exprimer» politiquement (dignité, respect, liberté, démocratie).
En effet, le Maroc a initié de manière précoce, à ce qu'on appelle communément « le printemps arabe », des changements majeurs, enclenchés par le discours du Souverain du 9 mars 2011, et couronnés par l'adoption le premier juillet en 2011, par le peuple marocain, d'une nouvelle Constitution, représentant un grand tournant démocratique, et à des élections transparentes du 25 Novembre 2011, qui a ouvert la voie à une alternance politique par les urnes dans le cadre des institutions du Royaume.
Mesdames et Messieurs ;
Notre rencontre intervient, alors, dans un contexte de crise internationale aux retombées économiques, sociales et politiques conséquentes :
* La zone Euro a affiché un taux de croissance négatif de -0.2% en 2012, les Etats-Unis et le Japon avoisinent les 2% alors que les pays émergents affichent un taux de 5.1%.
* La croissance au sein de l'aire méditerranéenne, dont les économies de plusieurs pays ont été ébranlées par les chocs économiques et politiques, a atteint quant à elle les 4% en 2012, marquant une légère hausse par rapport à 2011.
* Le Maroc, bien qu'il ne connaisse pas, jusqu'à présent, une crise de croissance, sachant que son taux de croissance moyen depuis le début de la crise internationale (2007-2012) est de 4.8%, se trouve confronter à une crise de dégradation de ses équilibres fondamentaux, avec l'installation et l'aggravation des déficits jumeaux, et au rétrécissement des marges de manœuvre de l'Etat, ce qui risque d'impacter négativement notre rythme de croissance, avec toutes ses implications sociales et économiques.
* D'autres pays méditerranéens de la rive nord sont sévèrement touchés par la crise économique et ont ainsi mis en application des plans d'austérité, impliquant un mécontentement grandissant des populations.
C'est pourquoi le renouveau de la gestion des crises économiques et politiques et de la préparation de l'après crise s'impose. Il s'agit de repenser les modèles de développement, les modes de gouvernance de leur mise en œuvre ainsi que les modalités d'implication et de mobilisation des opérateurs politiques, économiques et la société civile.
Aussi convient-il de trouver de nouvelles formes de croissance au sud et au nord de la Méditerranée, ouvrant la voie à une véritable intégration régionale, nécessaire pour nourrir la croissance et inscrire les économies du Sud dans la chaîne de valeur euro-méditerranéenne et ce, à travers:
- Une croissance plus inclusive, assurant création des richesses avec leur partage équitable entre les classes sociales, et offrant l'emploi aux jeunes, notamment diplômés.
- Une croissance plus innovante, fondée sur l'appui à l'innovation dans les entreprises opérant notamment dans le tissu industriel et ce, pour une densification réelle de l'offre, une offre exportable à même de conquérir des marchés.
Mesdames et Messieurs ;
Au Maroc, la dégringolade que connaissent en ce moment les indicateurs macroéconomiques de notre économie, nous pousse à repenser notre modèle de croissance économique.
Certes, ce modèle a permis à notre pays d'accéder à un nouveau palier de croissance : 4,9% en 2006-2011 après 3,8% en 1999-2005 et de faire face aux retombées de la crise économique mondiale enclenchée en 2007, mais ce modèle, ne favorisant pas l'offre, est unijambiste en se basant essentiellement sur la relance de la demande, qui elle-même a conduit à la consommation de nos marges de manœuvre budgétaires. Ce modèle commence ainsi à s'essouffler.
A ce titre, la politique économique escomptée devrait s'inscrire dans le renouveau de notre modèle de développement, visant à jeter les bases d'une trajectoire de croissance durable portée par trois vecteurs essentiels :
* Une importante classe moyenne, comme la source de tous les intrants requis pour assurer la croissance économique à travers l'accumulation du capital physique et l'accumulation du capital humain. Une classe moyenne dense, comme un facteur de développement économique de par son impact sur l'offre et sur la demande :
* La classe moyenne devant jouer un rôle important dans la création et le soutien de la demande ;
* Du côté de l'offre, la classe moyenne devant être considérée comme un vecteur important de l'entrepreneuriat et de l'innovation des petites entreprises dans tous les domaines d'activité économique visant la création d'une « alliance sociétale» entre la classe moyenne, les salariés, et le capital entrepreneurial et industriel.
* Des entreprises industrielles plus productives et compétitives à même d'affronter la concurrence et conquérir de nouveaux marchés, en adaptant les stratégies commerciales.
* Un Etat, se cantonnant sur ce qui relève de sa compétence à savoir : arbitrage des choix économiques, investissement d'infrastructure et développement de la démocratie.
Certes, des signaux encourageants sont apparus ces dernières années dans plusieurs sous-secteurs industriels (l'automobile, l'aéronautique, l'offshoring….). Toutefois, nous avons besoin que davantage d'entreprises compétitives puissent se positionner dans un plus grand nombre de sous-secteurs.
Il appartient à notre secteur privé, salariés et entrepreneurs, d'innover et de jouer un rôle décisif dans cette phase de transition économique, et au gouvernement d'assurer sa responsabilité en adoptant les mesures nécessaires pour
* Renforcer la classe moyenne, en tant que force de production et de consommation, et
* Appuyer nos entreprises et favoriser l'intégration locale,
* Faciliter l'acte d'investir et améliorer le climat des affaires.
La réussite future de notre processus de développement est tributaire de notre capacité à révolutionner notre modèle macroéconomique, à traduire le modèle de croissance économique escompté en une feuille de route claire notamment sur la manière et le rythme des réformes structurelles, à savoir : les réformes de la justice, la régionalisation avancée, la compensation, la protection sociale, la fiscalité et le système de retraite.
Mesdames et Messieurs ;
La pérennité et le succès des modèles de développement des économies de la Méditerranée dépendent de la réalisation des aspirations des citoyens de nos pays, en termes de liberté, de dignité, de bien-être et de réaliser un développement économique soutenu et durable, créateur de richesses et d'emplois.
C'est pourquoi, nos parlements et les parlementaires que nous sommes :
- avons un rôle essentiel à jouer dans la promotion d'une réalisation rapide des process de développement et à faciliter l'émergence de cadres législatifs, à même de mettre en exécution les modalités de développement et de relance de l'activité économique...
- avons le devoir, de jouer un rôle clé dans le contrôle de l'utilisation des ressources en fonction des priorités de développement de nos pays.
Les parlementaires peuvent, aussi, influer sur les stratégies de développement nationales, veiller à ce que les ressources soient déployées conformément à ces stratégies, de manière efficace et transparente.
En ce temps de crise globale à multiples impacts, la grande opportunité réside dans la convergence des volontés de toutes les forces vives, tant à l'échelle nationale que régionale, à emprunter des chemins de développements propres à chacun de nos pays en profitant pleinement du potentiel de développement que nous possédons.
Nos parlements,
Tous ici réunis dans cette rencontre, nous devons approfondir la coopération interparlementaire et exhorter nos gouvernements à mettre en place et multiplier les Accords de Libre Echange, bilatéraux et multilatéraux entre nos pays, et ce, dans le cadre d'une Charte de Développement et de Partenariat.
Le comité de pilotage du Panel APM sur le Commerce et les investissements en méditerranée peut lancer la réflexion pour l'élaboration de cette charte visant à favoriser l'intégration économique régionale et à promouvoir des relations partenariales équilibrées fondées sur des engagements réciproques dont la finalité est de renforcer les politiques publiques favorables au développement des pays de méditerranée.
Je vous remercie.


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