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"Pas en mon nom !", crient-ils en chœur: Les musulmans de France vivent la hantise de la stigmatisation
Publié dans L'opinion le 12 - 01 - 2015

«Pas en mon nom» ! Le slogan adopté par les musulmans français en réaction aux tristes évènements des 7, 8 et 9 janvier, à Paris, l'attaque contre «Charlie Hebdo», l'assassinat d'un agent de police à Montrouge et les deux prises d'otages, à Dammartin-en Goële et Porte de Vincennes, résume parfaitement l'état d'esprit de cette communauté maintenant mise à l'index. Le sentiment de rejet des actes barbares commis par quelques illuminés le dispute à celui de la peur. Paradoxalement, plus les hommes politiques qui se succèdent sur les plateaux de télévision pour commenter l'évènement appellent, pour la plupart, les Français à éviter les amalgames, plus la confusion est faite entre Islam et islamisme, sans parler de toutes les interprétations farfelues données au mot «jihad». Opportunistes politiques, commentateurs qui confondent information et spectacle et autres experts ignorants s'en sont donnés à cœur joie, en toute inconscience, jouant avec allégresse la partition dont les terroristes ont écrit les notes.
Bien sûr que tous les Musulmans, de France comme du reste du monde, ne peuvent que condamner les assassinats, perpétrés de sang froid, par les trois qaïdistes français. C'est d'ailleurs presque quotidiennement et depuis quelques années déjà qu'ils reçoivent, avec colère et chagrin, les informations faisant état de massacres de pauvres innocents, musulmans et chrétiens, auxquels les «collègues» qaïdistes et dae'chistes des frères Kouachi et Coulibaly se livrent à une cadence infernale en Irak, en Syrie. Ces milliers de victimes, des musulmans dans leur écrasante majorité, ne sont peut être pas des journalistes et ne sont pas célèbres, mais ils n'en sont pas moins des êtres humains qui méritent tout autant d'affliction. Ahmed Merabet, le policier achevé d'une courte rafale par les terroristes en retrait, après le carnage commis au siège de «Charlie Hebdo», était aussi musulman. Pourtant, on sent un aveuglement entêté de la part de commentateurs français à voir que les jihadistes prennent pour cibles autant des musulmans que des non-musulmans.
Mais est-ce à dire qu'il faut attendre des musulmans, de France comme d'ailleurs, qu'ils deviennent tous «Charlie» ? Non, de toute évidence. S'ils condamnent le meurtre des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo, cela ne veut pas dire qu'ils ont changé d'avis quand à l'acceptation du blasphème en tant que droit. Bien que Tony Barber, rédacteur en chef Europe du «Financial Times» ait été obligé de faire machine arrière, après avoir publié une tribune où il a qualifié la ligne éditoriale de l'hebdomadaire satyrique français d'«irresponsable et stupide», il n'en demeure pas moins qu'il n'a pas tout à fait tort. Cela ne justifie nullement les actes horribles commis par les terroristes, néanmoins, faire du blasphème du prophète de l'Islam son fond de commerce, sans le moindre respect pour les convictions de plus d'un milliard et demi de Musulmans que compte la planète, n'est pas une «liberté» qui pourrait être un jour unanimement admise.
Le «vivre ensemble» qui fonde une nation exige des règles communément admises et respectées. La laïcité a sûrement permis à l'Europe de faire cohabiter Catholiques et Protestants, après les sanglantes guerres de religion, et de bâtir des États-nations où la liberté de croyance est garantie, sauf que son expression radicalisée constitue tout autant une dérive que l'est le radicalisme religieux. Selon le Pew Researche Center, la proportion des musulmans vivant en France devrait dépasser les 10%, en 2030. Si l'opération «choc et effroi» du 7 janvier, exécutée par des qaïdistes français, entraîne effectivement un «choc des civilisations» au sein de la société française, comme souhaité par les jihadistes et leurs commanditaires et encouragé par les commentateurs, l'avenir s'annonce des plus sombres dans l'hexagone.
Les assaillants du siège de «Charlie Hebdo» et le preneur d'otages de l'épicerie kasher de la Porte de Vincennes sont des français, c'est donc en France même que les causes de leur dérive jihadiste sont à chercher. Il y a non seulement les résultats de l'enquête en cours, qui vont éclairer pas mal de zones d'ombres dans cette affaire, mais aussi la psychologie des auteurs des attentats qui reste à décortiquer, afin de mieux comprendre leur mode de pensée.
Des centaines de milliers de français ont défilé, hier à Paris, avec des pancartes proclamant «Je suis Charlie». Ils ne devaient pas tarder à comprendre qu'ils s'appellent également «Abdellah», égorgé par les copains aux frères Kouachi, à Alep, en Syrie, et «Rachid», égorgé par les potes à Coulibaly à Mossoul, en Irak. Puissent-ils également se rendre compte qu'ils devraient aussi s'appeler «Omar», le voisin musulman français qui tremble actuellement de rage et de peur pour s'être fait «compromis» par trois illuminés, alors qu'il est totalement innocent, et en être devenu un paria dans son propre pays, juste en raison de sa foi religieuse.
Ce que les Français doivent absolument éviter, c'est de tomber dans le piège du terrorisme et de prendre pour cible l'Islam, la communauté des musulmans de France et leurs lieux de culte. Ne pas remplacer la haine exprimée par le terrorisme par celle de l'ostracisme. C'est la meilleure manière de rendre hommage aux victimes et de ne pas se faire manipuler par de vulgaires criminels.
«Pas en mon nom» !


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