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Les résultats peu encourageants de l'enquête de conjoncture du HCP / Les ménages inquiets du coût des produits alimentaires et ne s'estiment pas en capacité d'épargner
Les Marocains ont peu confiance en leur capacité à épargner. C'est, en tout cas, ce que l'on peut déduire de l'enquête de conjoncture menée par le HCP, dont les résultats viennent d'être publiés. Plus de quatre Marocains sur cinq estiment qu'ils ne sont pas en capacité d'épargner au cours de la prochaine année. Ils sont encore plus nombreux, près de neuf Marocains sur dix, à déclarer que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours de l'année écoulée et vont continuer à renchérir, pendant les douze prochains mois. C'est dire que parmi les ménages marocains, ce n'est pas la joie. Les résultats des enquêtes de conjoncture sont aussi instructifs concernant l'opinion des Marocains sur la gestion gouvernementale que le sont les sondages d'opinion. De toute évidence, les Marocains ne sont pas du tout satisfaits de la politique Benkirane et ne comptent pas sur le gouvernement pour voir s'améliorer leur niveau de vie au cours des prochains mois. Non seulement leur pouvoir d'achat a été négativement impacté par la hausse du coût de la vie, mais, en outre, les Marocains pensent que la situation ira en s'aggravant à ce sujet. C'est là le triste résultat de trois ans de gestion gouvernementale désastreuse, Benkirane ayant surtout brillé dans le démantèlement des acquis sociaux des Marocains et distingué par de successives hausses de prix. Ce qui est encore plus affligeant que la déception constatée à propos de leurs perspectives d'épargne, c'est la perte d'espoir que les résultats de l'enquête sus-mentionnée ont mis en relief. Or, il n'y a rien de plus inquiétant que l'absence d'horizon favorable et le désenchantement. Au moment où les ménages marocains ont le plus besoin de ressentir que leurs dirigeants politiques agissent en faveur du renforcement de leur pouvoir d'achat, c'est exactement le contraire qu'ils ont eu à constater. Les perspectives ne leur semblent pas appelées à s'améliorer, de manière à leur permettre de se constituer un petit pécule et parvenir à investir dans l'acquisition d'un logement ou juste pour pouvoir faire face à des moments difficiles. Or, l'économie marocaine a réellement besoin de la confiance des citoyens pour se sortir de l'ornière où elle se trouve. Les partis de l'opposition ont répété à plusieurs reprises que la politique actuellement appliquée par l'équipe gouvernementale poussait le pays dans une impasse, avec tous les risques sociaux et politiques que cela implique. Après tout, c'est envers les électeurs marocains que le gouvernement Benkirane est redevable et non vers les institutions financières internationales. Sauf que c'est le satisfecit de ces dernières que Benkirane semble rechercher et dont il ne manque pas de se prévaloir quand la bénédiction Bretton Woods vient l'enchanter. On savait le leader du PJD féru d'orthodoxie et on apprend maintenant que c'est plutôt de la financière qu'il s'agit. Les Marocains devront attendre des moments meilleurs pour songer à se constituer une épargne, possibilité pour l'instant inenvisageable.