Le nombre des jugements de reconnaissance de mariage enregistrés durant la période allant, du 26 juillet à fin décembre 2010, s'élève 11.856 cas, a affirmé, le ministre de la Justice, M. Mohamed Taieb Naciri. S'exprimant lors d'un colloque organisé lundi à Moulay Driss Zerhoun, sous le thème "le mariage des mineurs au Maroc et l'application saine du code de la famille", M. Naciri a mis en exergue l'impact bénéfique du lancement à l'échelon national de la campagne de sensibilisation pour la reconnaissance et l'authentification du mariage. Evoquant des statistiques relatives au mariage des mineurs, le ministre a tenu à préciser que la part de demandes approuvées par les juges en charge des affaires matrimoniales au cours de l'année écoulée, et qui concernent des mineurs natifs en 1993 et 1994, atteint 98,49 pc, ce qui explique, a-t-il dit, que les mineurs, dont les demandes ont été satisfaites sont, dans la plupart des cas, proches de l'âge légal du mariage. La participation du ministère de la justice à ce genre de colloque s'inscrit dans le cadre de sa politique d'ouverture sur la société civile et de sa contribution efficiente visant en premier lieu à mener à bien la réforme de la justice. Pour contrecarrer le phénomène du mariage précoce et protéger le mineur, a-t-il poursuivi, le législateur a mis en place une série de mesures dont l'habilitation du seul juge de la famille pour autoriser le mariage et l'obligation d'écouter l'intéressé (é) et son tuteur légal. Et d'ajouter que " le législateur a donné également la possibilité d'effectuer une expertise médicale pour s'assurer de la maturité psychologique et physiologique du mineur comme il a confié au juge de la famille le soin de mener une enquête sociale pour motiver sa décision de mariage". Le ministre a aussi rappelé les efforts déployés par son département pour sensibiliser les citoyens à l'importance de la reconnaissance des actes de mariage et aux effets pervers des mariages précoces notamment pour les filles. Pour lutter contre les effets pervers du manque d'authentification des mariages, le ministère a conçu une série de mesures dont la sensibilisation des citoyens à travers les médias, la tenue de nombreuses conférences initiées en partenariat avec la société civile et les secteurs concernés par la question de la famille, ainsi que la diffusion de circulaires destinés aux responsables judiciaires pour faciliter les procédures et statuer promptement sur les demandes présentées dans le cadre des actions de reconnaissance de mariages, a-t-il fait savoir. Initié par l'association "Zhou pour la justice et le développement durable", en partenariat avec le ministère de la justice, le ministre du développement social, de la famille et de la solidarité et le conseil municipal de Moulay Driss Zerhoun, ce colloque s'articule autour de trois axes principaux à savoir "les droits de la femme dans le code de la famille", "le mariage des mineurs: état des lieux et efforts de traitement" et "la reconnaissance de mariage". Ce colloque dont la cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence du wali de la région de Meknès-Tafilalet, gouverneur de la préfecture de Meknès, M. Mohamed Faouzi, comprend également des ateliers sur "la médiation sociale" et "la campagne de sensibilisation de reconnaissance du mariage".