À l'ONU, le Maroc annonce la tenue à Rabat de la première Conférence sur les victimes africaines du terrorisme    ONU: M. Akhannouch s'entretient à New York avec la présidente de la Commission européenne    Auto Expo 2025 - Quels sont les SUV hybrides phares du Salon ?    Alstom conclut un contrat stratégique de 260 millions d'euros pour équiper en signalisation la ligne Kénitra-Settat    Véhicules blindés : L'industrie militaire "Made in Morocco" se blinde [INTEGRAL]    Xi Jinping visite l'exposition marquant le 70e anniversaire de la fondation de la région autonome ouïgoure du Xinjiang    Le Président Xi Jinping a prononcé une allocution par vidéo au Sommet sur le climat 2025    Xi Jinping au Xinjiang pour le 70e anniversaire    OM : Nayef Aguerd, le coup magistral du mercato    El Aynaoui brille face à Nice, Haise affiche son regret    Coupe arabe : le Maroc en rodage face à l'Égypte et Bahreïn    Eliminatoires CDM 26 : Un trio mauritanien pour Maroc - Congo    Ligue des Champions CAF : Un arbitre guinéen pour RSB vs ASKO Kara    La DGSN réfute les déclarations d'une touriste britannique dépourvue de documents de voyage à l'aéroport Marrakech-Ménara    Agadir : ouverture d'une nouvelle antenne de l'Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé    Le Maroc augmente de 45 % à 76 % la scolarisation préscolaire et forme 9 000 éducateurs en cinq ans grâce à l'INDH et à la Banque mondiale    Le Maroc prend part à l'opération «Lake» dirigée par la garde civile et Europol contre le trafic international d'anguille européenne    Botola Pro D2 / J1 : Le programme et les arbitres de la journée d'ouverture (25-26)    Maroc-Russie: Examen à Montréal des moyens de renforcer la connectivité entre les deux pays    Hammouchi en visite de travail aux Emirats Arabes Unis    Antidopage : Une nouvelle convention d'enquêtes et d'investigations entre en vigueur    Sahara : Le Maroc récolte le soutien de trois pays du Pacifique courtisés depuis 2012    Sahara : La MINURSO va fermer deux points d'observations à l'Est du Mur des Sables    France : Samira Sitaïl et ses homologues arabes visitent la mission de Palestine à Paris    La réunion annuelle de l'AG de l'ONU, l'occasion de mettre en avant la vision du Maroc    Les futures gares à Casablanca, de véritables catalyseurs du développement de la métropole    Emplois, croissance et négociations avec l'UE : Les points clés du briefing de Bank Al-Maghrib    A l'ONU, le roi Felipe VI douche les espoirs du Polisario    En la ONU, el rey Felipe VI enfría las esperanzas del Polisario    Le temps qu'il fera ce jeudi 25 septembre 2025    Empleos, crecimiento y negociaciones con la UE: Los puntos clave del informe de Bank Al-Maghrib    J-Lioum, ici et maintenant, la jeunesse au cœur de la nouvelle saison culturelle 2025-2026 de l'Institut français du Maroc    Marché du travail : La recette de l'IRES pour sortir de l'impasse de l'emploi    Allemagne : 144 drones détectés au-dessus des aéroports depuis le début de l'année    Chichaoua : Cinq personnes mortes asphyxiées lors du nettoyage d'une fosse septique    Palestine : Qu'en est-il de la concrétisation de l'Etat de Palestine ?    Art contemporain : Mahi Binebine entre au Smithsonian et au Pérez Art Museum Miami    Cinéma : Calle Malaga de Maryam Touzani représentera le Maroc aux Oscars 2026    Info en images. Fête du Cinéma: 60.000 spectateurs seulement, le grand écran en quête de son public    Rwanda : La CAF dévoile le Trophée de la CAN 2025 lors de sa tournée promotionnelle    Le père d'Elon Musk visé par des accusations d'abus sexuels sur ses enfants    Fusillade dans un centre ICE au Texas : plusieurs morts et blessés    Environnement : Le CESE présente son avis sur l'impact du mécanisme carbone européen sur le Maroc    RETRO-VERSO : Bâtiment Lahrizi, témoin de l'âge d'or architectural de Casablanca    ONU : le Maroc souligne le réalisme du plan d'autonomie et son soutien à la Palestine    Les 11èmes Rencontres Chorégraphiques de Casablanca, du 1er au 5 octobre 2025    23rd L'Boulevard packs in 40,000+ visitors in four days    Dislog Group partenaire du Casa Music Show et du Casa Fashion Show    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



US – Maroc : Retour sur des relations de longue date
Publié dans Maroc Diplomatique le 12 - 11 - 2020

Au lendemain de l'élection de Joe Biden, les spéculations vont bon train quant à l'approche qu'adoptera la nouvelle administration vis-à-vis du Maroc et plus précisément de la question du Sahara. Pour mieux cerner les enjeux, retour sur les relations de très longue date, avec nos deux intervenants, Mohamed Badine el Yattioui et Samir Bennis.
Les relations entre les Etats-Unis et le Maroc remontent à la fin du 18e siècle, lorsque le Maroc était le premier Etat à reconnaitre l'indépendance américaine. Cet acte hautement symbolique « a beaucoup aidé au niveau des relations bilatérales, puisque le Maroc et ses amis ne manquent pas de le rappeler. D'ailleurs la première ouverture d'une représentation américaine à l'étranger fut le consulat de Tanger », nous explique Mohamed Badine El Yattioui, chercheur en relations internationales. Un évènement qui a son importance lors des discussions et des négociations sur un tas de sujets. Après ce fait marquant, les deux pays ont globalement toujours entretenu de bonnes relations. El Yattioui se réfère notamment à la venue de Roosevelt, à Casablanca, en présence de Churchill, de De Gaulle et du Sultan Sidi Mohamed ben Youssef. Le dirigeant américain assurait alors à Sa Majesté, son appui et la défense de l'indépendance du Maroc. Sous Feu Sa Majesté Hassan II, en 1961, en pleine guerre froide, le Maroc fait le choix du Bloc occidental à la différence de la majorité des pays arabes qui se rangent plutôt derrière l'URSS ou les non-alignés. « Cet ancrage a permis le développement des relations bilatérales débouchant sur autre fait marquant en 2004 : la signature de l'accord de libre-échange (...) le Maroc est l'un des seuls pays du monde arabe à avoir un traité de libre-échange avec les US, c'est très fort. » Au-delà de la partie commerciale, El Yattioui rappelle également les importantes relations sur le plan sécuritaire, liées notamment à l'achat des armes. D'ailleurs, c'est avec le Maroc que les relations demeurent les plus importantes dans la région, même s'il est vrai qu'après le 11 septembre, la coopération sécuritaire s'est accélérée entre les Etats-Unis et l'Algérie, notamment sur la lutte anti-terroriste et la question du Sahel.
Mais malgré ces relations qui semblent pérennes, force est de rappeler qu'à certains moments, certains représentants américains se sont montrés plutôt hostiles vis-à-vis de la cause nationale. « Peut-être le démocrate Carter, avait eu des positions un peu plus difficiles à comprendre par rapport au Sahara, et en faveur d'une forme d'autodétermination » rapporte El Yattioui. L'analyste politique Samir Bennis nous a rappellé, quant à lui, lors d'un entretien accordé à MAROC DIPLOMATIQUE, comment Baker a tenté de mettre une pression considérable sur le Royaume en 2003, à travers notamment le plan Baker II : « Le Plan de Paix pour l'Autodétermination du Sahara Occidental ». Ce plan « exhortait le Conseil de sécurité à imposer l'option d'un référendum d'autodétermination au bout de cinq ans d'autonomie du Sahara sans obtenir l'accord des parties au conflit. (…) La pression que le Maroc a subie durant cette période était telle qu'il a demandé à l'administration Bush si la proposition de Baker représentait la position officielle des Etats-Unis. Il a fallu une réunion entre le Roi Mohammed VI et George W. Bush en marge de l'assemblée générale des Nations unies en septembre 2003 pour que celui-ci rassure le Maroc.»
L'arrivée de l'imprévisible Trump, quel bilan ?
Pour Bennis, après l'élection de Trump et pendant une période assez longue de sa présidence, « un épais nuage d'incertitudes planait sur les relations entre les deux pays, en raison de l'imprévisibilité du président et de sa personnalité non conventionnelle« . Il rappelle également comment la situation est devenue plus préoccupante lorsque Trump a nommé, au printemps 2018, John Bolton en tant que conseiller à la sécurité nationale. « La première décision de Bolton fut de raccourcir le mandat de la Minurso, d'un an à six mois, pour la première fois depuis avril 2008. Cette décision visait clairement à faire pression sur le Maroc. Bolton était connu pour son parti-pris sur le conflit. C'est un des rares partisans de la tenue d'un référendum pour mettre fin au conflit« . El Yattioui rappelle, pour sa part, qu'en octobre dernier, Mark Esper, ex-chef du Pentagone, a signé un accord de coopération sécuritaire au Maroc sur dix ans. « Donald Trump a, contre l'avis d'une partie du congrès, permis le déblocage d'une partie des fonds de développement pour les provinces du sud, ce qui est très positif. D'ailleurs, le Maroc est le premier bénéficiaire du Millenium Challenge Account voté à l'époque de Bush. Depuis le mandat de Trump, les fonds pour le Maroc n'ont fait qu'augmenter, le niveau de relations bilatérales est très bon, même si Trump ne s'est jamais rendu au Maroc, plusieurs de ses proches y ont effectué des visites officielles« .
Et maintenant ?
Beaucoup avancent qu'avec l'arrivée de Biden, la position américaine sur la question du Sahara risque de durcir. Mais force est de constater que « les diplomates marocains ont acquis une grande maturité et habileté à traiter avec la classe politique américaine que ce soit les Républicains ou les Démocrates » rassure Bennis, selon qui, l'Histoire a montré que dans les deux camps il peut y avoir des réticences. Pour El Yattioui, il existe un risque, notamment, si « Mary Kerry Kennedy qui dirige la fondation Robert Kennedy, think tank pro-polisario au nom d'une vision soi-disant droit de l'Hommiste, venait à obtenir une nomination« . Cela pourrait compliquer la situation pour le Maroc qui dispose, quand même, nuance-t-il, de soutiens du côté des Démocrates.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.