Sahara : À l'ONU, Hilale répond aux « inexactitudes » proférées par le ministre algérien    La majorité gouvernementale attentive aux revendications des jeunes    Réunion jeudi du Conseil de gouvernement : Voici le menu    IDE : Le flux net progresse de 47,6% à fin août    Dari Couspate: Un résultat net consolidé de 25,93 MDH à fin juin    La Guinée équatoriale mise sur l'humain pour transformer son avenir    Maroc – Niger : Un nouveau souffle pour l'aviation civile africaine    S&P relève la note souveraine du Maroc    Madagascar. Une crise qui coûte un gouvernement    Donald Trump. Une proposition de paix difficile à refuser    Info en images. Le Prince Héritier Moulay El Hassan préside l'ouverture du Salon du cheval à El Jadida    Le Prince Héritier Moulay El Hassan préside l'ouverture du 16ème Salon du cheval d'El Jadida    Padel : CUPRA Maroc et la FRMT s'associent pour trois ans    Espagne: Plus de 11 tonnes de hachich saisies, grâce à la collaboration avec le Maroc    Casablanca: Arrestation de 24 personnes pour entrave à la circulation sur l'autoroute urbaine    Le département d'Etat américain juge que le Maroc progresse nettement dans la lutte contre la traite des personnes    Le Maroc reçoit une part accrue des exportations françaises de blé alors que la Russie voit ses ventes reculer    Le Mali accuse l'Algérie de multiplier «les ingérences intempestives et inacceptables dans ses affaires intérieures» et de «parrainer le terrorisme international au Sahel»    Gaza : Les illusions perdues de "La Riviera" !    Cegelec : l'expertise marocaine en transport d'énergie s'exporte dans les pays du Golfe    La police arrête à Marrakech un Français recherché par la justice de son pays pour trafic international    Jazz à Rabat : une 27e édition couronnée de succès    Football d'entreprises : les 4 représentants marocains pour le Mondial sont connus    FIFA / Qualifs CDM 26 : L'Afrique du Sud sanctionnée, le Bénin prend la tête du groupe    Mondial U20 / Lundi : Mauvais départ pour l'Afrique, la France et les Etats-Unis réussissent leur entrée    Mondial U20 : un trio arbitral marocain pour Chili – Japon (minuit)    Diplomatie : Yu Jinsong nommée nouvelle ambassadrice de Chine à Rabat    Enseignement supérieur : Nouvelle grève nationale de 72 heures fin septembre    Economie: Fitch confirme la note BB+ du Maroc assortie d'une perspective stable    Uwe Dalichow : "L'accès aux traitements est au cœur de notre mission chez Bayer"    Le ministre de la Santé convoqué au Parlement après les manifestations GenZ    Ryad Mezzour : "Les Marocains doivent avoir un commerce digne de leurs ambitions"    Manifestations Gen Z 212 : Un expert sécuritaire défend l'intervention des forces de l'ordre    Las obligaciones marroquíes suben tras la calificación de S&P Global Ratings    Morocco's sovereign bonds rise with S&P upgrade    Clés pour une boîte à lunch équilibrée au Maroc selon Sifeddine Rafik    Gen Z au Maroc : Des personnalités publiques expriment leur soutien aux revendications    Un spectacle de drones illumine le site archéologique du Chellah à Rabat    Le Maroc et la Jordanie engagent un projet de jumelage entre la ville de Salt, capitale du gouvernorat de Balqa, et les cités impériales de Fès et Meknès    Tanger : Arrestation du frère du baron de la drogue El Ballouti    France : Un investisseur saoudien au Maroc condamné dans l'affaire Nicolas Sarkozy    Manifestations Gen Z 212 au Maroc : Des partis critiquent la répression et appelle au dialogue    Ma plume saigne pour Gaza!    Coupe du Monde U20 : le Brésil accroché par le Mexique en ouverture    Rencontres de la Photographie : Dakhla au cœur de la commémoration de la Marche Verte 2025    Saïd Jedidi, la voix espagnole de la télévision marocaine, tire sa révérence    MAGAZINE : Jimi Hendrix, d'ange heureux    Sidi Bennour: L'INSAP annonce d'importantes découvertes archéologiques sur le site d'Al-Gharbiya    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les réseaux sociaux sont-ils en train de bouleverser notre rapport à la vérité?
Publié dans Maroc Diplomatique le 11 - 09 - 2017

Hicham Daoudi, Fondateur de la Compagnie Marocaine des OEuvres et Objets d'Art, Président d'Art Holding Morocco
La culture digitale, annonce-t-elle un nouveau pouvoir?
Comme des centaines ou des milliers de Marocains, je me prends au jeu de parler d'actualité ou, parfois, de l'éviter, soigneusement, tant que je ne maîtrise pas le sujet. C'est que les réseaux sociaux nous noient d'informations qui nous interpellent ,parfois ou nous scandalisent. Ces informations, nous les classons, aujourd'hui, aisément, en trois catégories distinctes :
Fiables et utiles (sources connues, diffusées par des journalistes et des scientifiques qui traitent de deux versants d'un sujet et qui livrent des conclusions et des interprétations factuelles).
– Stériles mais agréables (informations people, nouvelles de vos amies, contenus musicaux, archives de films) qui vous détendent.
– Malintentionnées et haineuses (articles orientés avec des titres chocs, aux contenus creux, discours de propagande où se mêlent racisme, antisémitisme, homophobie, intolérance et intégrisme).
La troisième catégorie est celle qui m'interpelle, personnellement, le plus, et qui déchaîne mes colères car j'y vois le bras invisible d'un nouveau pouvoir : celui de la haine au service de groupements d'intérêts invisibles. Si Donald Trump a immortalisé l'expression Fake News, nous constatons, même à notre modeste niveau au Maroc, le poids que cela représente, aujourd'hui, dans notre paysage médiatique et politique, obligeant nos ministères à émettre, parfois, des démentis ou clarifier des actes pour calmer les grondements populaires.
Intox sur les réseaux sociaux, l'effet papillon
Les réseaux sociaux deviennent, partout dans le monde, l'outil de diffusion de messages «toxiques» auprès des masses grâce à une forme de séduction habile distillée par certaines images, propos accessibles, et titres angoissants capables de faire basculer un électorat vers un camp déterminé, radicaliser des populations en exerçant une forme de séduction, ou nourrir le sentiment d'angoisse capable de prendre en otage toute une population. La technique est ancienne et a toujours existé sauf qu'elle était véhiculée, auparavant, par des affiches ou des articles de journaux confidentiels qui touchaient un faible public (ces produits étaient très facilement détectables et effaçables parfois à la sortie même des imprimeries).
Le pouvoir démultiplicateur des réseaux sociaux a sorti ce type d'informations et de propagande de l'anonymat pour l'institutionnaliser au même titre que les informations crédibles, leur donnant la même visibilité sur les réseaux sociaux, créant un «véritable coup d'état» intellectuel.
Nous l'avons vu lors de la campagne anglaise du Brexit, de l'élection américaine (avec les mails diffusés par wikileaks), des printemps arabes, de l'embrigadement étranger de Daesh, de l'impact de la culture digitale et ses résultats. La culture digitale haineuse ou angoissante force, désormais, les pouvoirs établis ou les balaye, obligeant, aujourd'hui, tous les gouvernements du monde à garder en permanence un oeil rivé sur les différentes blogosphères car un «accident» peut si vite arriver, une vidéo virale ou une image peuvent anéantir ou ruiner un travail gouvernemental de plusieurs années.
Lieu d'affrontements idéologiques contemporains
Au Maroc, la culture digitale est l'outil et en même temps le terrain de conflit privilégié entre les camps conservateurs et progressistes de notre société, autour de sujets clivants comme la place de le femme dans la société, les dysfonctionnements sociaux et politiques, et bien sûr, le plus grand tabou que représente le poids du champ religieux.
Nul doute pour nous que tous ces combats idéologiques s'y jouent en ce moment même et qu'il ne faut pas délaisser ce terrain qui requiert surtout l'attention de nos politiques, des intellectuels, et de la société civile. À terme, il est important que ces grands médias sociaux ne puissent plus être inondés par des sources qui ne seraient pas accréditées après tout un travail de vérification. J'appelle, de mes voeux les plus chers, que la culture digitale soit orientée vers le renouveau scientifique, la transition écologique, le pacifisme et le mieux vivre ensemble en diffusant des « contenus propres », c'est-à-dire vérifiés et qui ne servent aucune propagande invisible.
Les gouvernants du G7 et du G20 semblent conscients du danger que cela représente, aujourd'hui, et réfléchissent aux actions menées pour lutter contre ce fléau. Espérons qu'au Maroc aussi nos politiques s'inscriveront dans cette lutte pour réduire la toxicité des faux contenus qui pullulent sur la toile.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.