Grâce à des investissements soutenus et à des partenariats stratégiques, le Maroc accélère sa montée en puissance dans le domaine des transports et de la logistique. À la croisée des continents, le Royaume s'impose de plus en plus comme un hub incontournable entre l'Afrique, l'Europe, l'Asie et le Golfe. En marge du 18e Sommet du Forum International du Transport (ITF) à Leipzig qui se tient du 21 au 23 mai 2025, le ministre des Transports et des Télécommunications de Bahreïn, Cheikh Abdullah bin Ahmed Al Khalifa, a exprimé la volonté de son pays de renforcer ses liens avec le Royaume du Maroc, notamment dans les secteurs maritime et aérien. Lors de sa rencontre bilatérale avec le ministre marocain du Transport et de la Logistique, M. Abdessamad Kayouh, il a mis en avant l'importance de consolider le partenariat stratégique entre les deux Royaumes. Les échanges ont porté sur plusieurs axes de coopération, dont le développement des liaisons aériennes entre les deux pays, le partage d'expertises en logistique et en gestion portuaire, ainsi que la collaboration dans les services aux entreprises. Toujours à Leipzig, le ministre délégué français chargé des Transports, M. Philippe Tabarot, a mis en avant, jeudi, la convergence des positions entre la France et le Maroc sur plusieurs dossiers stratégiques, en particulier celui du développement du ferroviaire à grande vitesse. Il a salué une coopération « fluide et efficace » entre les deux ministères, soulignant que les relations franco-marocaines dans le domaine des transports amorcent une nouvelle dynamique. À l'approche des prochaines échéances internationales, l'alignement des deux pays sur les grands enjeux du secteur est perçu comme un atout majeur. S'agissant du partenariat aérien et maritime, le ministre français a salué la « parfaite collaboration » existante, appelant à son renforcement. De son côté, le secrétaire général de l'ITF, Young Tae Kim, a salué l'engagement constant du Maroc en matière de sécurité routière. Il a mis en avant la pertinence des mesures adoptées par le Royaume, telles que le port du casque et l'instauration de dispositifs légaux renforçant la protection des usagers de la route. Il a également rappelé que le Maroc avait assuré la présidence de l'ITF par le passé, contribuant activement à l'élaboration des politiques publiques, notamment dans le domaine de la sécurité routière, où son implication demeure « particulièrement visible ». Grâce à des investissements publics soutenus, à des partenariats stratégiques avec des acteurs mondiaux et à une vision géostratégique affirmée, le Maroc a renforcé son statut de hub logistique incontournable reliant l'Afrique, l'Europe, l'Asie et le Golfe. Ses infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et routières assurent une circulation fluide des marchandises à l'échelle internationale. Un dynamisme qui se reflète dans le poids du secteur des transports et de la logistique, lequel pèse près de 20 % du PIB national. Une vision intégrée du transport marocain En 2024, le Maroc a considérablement renforcé ses efforts en matière de transport et de logistique, avec une hausse de 43 % du budget d'investissement, atteignant 10,6 milliards de dirhams contre 7,6 milliards en 2023. Cette enveloppe ambitieuse est répartie entre plusieurs secteurs clés : 6,1 milliards de dirhams (MMDH) pour le transport ferroviaire, 3,2 MMDH pour l'aérien, 876 millions de dirhams (MDH) pour le transport routier et la sécurité routière, 310 MDH pour la logistique, 26 MDH pour le maritime et 58 MDH pour les secteurs transverses. Une répartition qui illustre une approche intégrée, visant à combler les insuffisances infrastructurelles tout en anticipant les défis de demain. Des partenariats stratégiques, comme celui liant l'OCP, acteur clé de l'industrie des engrais, au géant maritime Maersk, redéfinissent les normes de durabilité dans le secteur. Parallèlement, les accords noués avec CMA CGM et diverses institutions financières internationales soutiennent la modernisation des infrastructures logistiques du pays. Porté par une diplomatie économique active, le Maroc s'impose ainsi comme un maillon essentiel des chaînes d'approvisionnement mondiales. Lire aussi :Dumping sur les LED : le Maroc riposte face aux importations chinoises Dans une interview accordée à la presse, Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l'ONCF, a révélé que près de 70 milliards de dirhams ont été investis au cours des vingt dernières années pour moderniser et étendre le réseau ferroviaire national. Ces investissements ont permis la mise en œuvre de projets structurants, tels que la rénovation et la construction de gares, le doublement et le triplement de certaines lignes, ainsi que la desserte d'infrastructures stratégiques, à l'image du port de Tanger Med et de la ville de Nador. Le point culminant de cette dynamique reste l'inauguration de la ligne à grande vitesse, véritable symbole de la transformation du secteur. En avril 2025, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné le coup d'envoi aux travaux d'extension de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Kénitra et Marrakech, un projet d'envergure qui dépasse le cadre strictement infrastructurel. Fort d'un investissement colossal de 96 milliards de dirhams, ce chantier symbolise l'entrée du Maroc dans une nouvelle phase de transformation économique, industrielle et territoriale. Derrière les chiffres – 430 km de voies ferrées, un temps de trajet réduit à moins de trois heures entre Tanger et Marrakech, et la desserte de cinq régions représentant 67 % du PIB national – se profile une ambition claire : faire du rail un moteur de rééquilibrage et de dynamisation du territoire. D'après la Chambre allemande de commerce et d'industrie au Maroc, le secteur du transport et de la logistique connaît une dynamique remarquable, portée par des avancées notables en matière d'infrastructures, de performance opérationnelle et d'innovation. Les efforts engagés pour réduire les coûts logistiques et promouvoir des pratiques durables constituent des leviers essentiels pour soutenir cette croissance et renforcer la compétitivité du Royaume à l'échelle internationale.