Un document controversé de 38 pages, révélé par la presse américaine, décrit une initiative des Etats-Unis pour l'après-guerre à Gaza : le déplacement de l'ensemble des habitants du territoire palestinien et sa mise sous administration américaine pendant une décennie, avant de le transformer en centre technologique et touristique. Selon ce plan, les quelque deux millions d'habitants de Gaza seraient incités à quitter le territoire grâce à une aide financière : 5 000 dollars en espèces, quatre ans de loyer et un an de nourriture. Les propriétaires fonciers se verraient attribuer des « jetons numériques » échangeables contre des logements dans de nouvelles « villes intelligentes » construites sur place, ou convertibles en moyens de financer une nouvelle vie ailleurs. Le projet prévoit également l'installation d'usines de voitures électriques, de centres de données et d'hôtels, financés par des capitaux publics et privés. L'ensemble du processus serait géré par une entité baptisée « Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust » (GREAT Trust), appelée à administrer le territoire pendant dix ans, avant de transmettre le pouvoir à une « entité palestinienne réformée et déradicalisée ». Lire aussi : L'ONU salue la « générosité » de S.M. le Roi pour l'aide humanitaire « importante » envoyée à Gaza Elaborée avec le concours d'acteurs israéliens liés à la Fondation humanitaire de Gaza, cette initiative se rapproche des propositions déjà avancées par certains responsables israéliens et soutenues par l'administration Trump. Ce dernier avait évoqué l'idée de transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient » une fois ses habitants déplacés vers l'Egypte ou la Jordanie. Salué par l'extrême droite israélienne, ce plan suscite un rejet massif des pays arabes, de nombreux gouvernements occidentaux et de l'ONU, qui met en garde contre le risque de « nettoyage ethnique ». La guerre en cours, déclenchée par l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a déjà fait plus de 63 000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, tandis que l'offensive initiale du Hamas a causé la mort de 1 219 personnes en Israël, en majorité des civils.