«L'Istiqlal est à la croisée des chemins». C'est le constat de Hamid Chabat. Pour l'ancien secrétaire général du PI, la direction est «errante et [le] parti est frappé par une catastrophe». Dans un discours diffusé hier soir sur sa page Facebook, il a appelé les «sages du parti à intervenir d'urgence pour remettre le parti sur les rails de la démocratie interne et consulter les masses populaires électrices (…) Si rien n'est entrepris, les conséquences seront désastreuses». L'ex-maire de Fès a notamment confié la mission de sauvetage de la formation aux anciens ministres M'Hamed Khalifa, Saad El Alami et Abdelouahed El Fassi (le fils du fondateur de l'Istiqlal). Chabat a, par ailleurs, ouvertement critiqué la décision du comité exécutif de dissoudre toutes les sections du parti à Fès. Il a également mis en garde la direction de la Balance de «jouer avec le feu». Depuis son retour au Maroc, après deux années d'exil en Turquie et en Allemagne, Hamid Chabat a clairement affiché son souhait de se présenter aux élections communales à Fès, avec l'objectif de reprendre la mairie de la ville, tombée entre les mains du PJD en 2015. Depuis, et en plein pandémie du Covid-19, il sillonnait les rues, organisait des réunions avec ses fidèles et allait à la rencontre des électeurs. Un élan stoppé net par l'ordre donné, le 11 juin, par la direction de l'Istiqlal de dissoudre toutes les sections de la Balance à Fès et de nommer un nouvel inspecteur, un ancien du PJD. Dans son réquisitoire, Hamid Chabat a accusé le secrétaire général, Nizar Baraka, de désigner des «non-istisqlaliens» pour défendre les couleurs du parti à Fès aux prochaines élections, marginalisant ainsi les «militants fidèles (…) Nous sommes devenus la risée du pays, c'est du jamais vu», a-t-il déploré. Si pour l'heure, il n'a pas encore rompu le cordon ombilical avec son parti, il a tenu à adresser des messages à la direction. «Nous maitrisons encore nos nerfs et nos décisions mais évitez de nous pousser à prendre une résolution qui ne soit pas en faveur du parti et de la patrie (…) Nous allons continuer à suivre ce qui se passe avec vigilance mais je préviens cela ne va pas durer longtemps», a-t-il averti. La semaine dernière, des informations ont circulé sur un possible départ de Hamid Chabat vers le Mouvement populaire de Mohand Laenser.