Deux jours après les révélations faites par la VRT du rôle présumé de la mosquée dirigée par le président de l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), Mehmet Üstün, dans «la propagation d'idées extrémistes dans le Limbourg», le ministre de la Justice belge Vincent Van Quickenborne a demandé, à nouveau, à la Sûreté de l'Etat d'enquêter sur l'EMB, révèle la RTBF. Dans cette demande d'enquête «en profondeur», le ministre met une seconde fois en demeure l'organe belge de représentation de la communauté musulmane de Belgique «embourbé dans des controverses de longue de date». Van Quickenborne a critiqué ouvertement l'exécutif dans l'émission d'enquête flamande Pano du mercredi soir, en déclarant qu'«il est très difficile de travailler avec eux». «Je note un manque de professionnalisme, de transparence et toute forme de renouvellement est balayée», a-t-il lâché. Le ministre souhaite notamment mettre au clair les suspicions d'ingérence. «Il y a des rapports dans notre pays dont il ressort que des organisations comme Diyanet et le Rassemblement des Musulmans de Belgique sont des véhicules pour des puissances étrangères qui ont de l'emprise sur la communauté musulmane», a-t-il expliqué. Dans une réaction sur Facebook, l'EMB a dénoncé «une chasse aux musulmans» en Belgique concernant la fuite de rapports de la Sûreté de l'Etat, rappelant «les périodes sombres de l'histoire de l'Europe» et comparant ces fuites aux «pratiques courantes des régimes totalitaires». Pour Mehmet Üstün, président de l'instance, le gouvernement belge utilise la Sûreté de l'Etat comme «instrument de pression et d'intimidation ignoble pour empêcher le culte musulman de travailler de manière indépendante et autonome».