Au Maroc, 54 enfants de moins de 5 ans et 33 de moins d'un mois meurent chaque jour. Des données peu flatteuses que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) souhaite voir reculer au plus vite. Elle a ainsi lancé un plan d'accélération pour la réduction de la mortalité infantile et maternelle dans le royaume et estime qu'il est en capacité de réaliser de belles performances d'ici l'an prochain. Le Maroc est «sur la bonne voie pour réduire de 70% la mortalité infantile et de 82% la mortalité maternelle d'ici 2015, par rapport aux niveaux de 1990», estime l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans une publication parue ce jeudi 30 janvier sur son site internet. Il s'agit, en effet, des objectifs fixés dans le plan d'accélération signé par l'OMS et le ministère marocain de la Santé en novembre 2013, dans le cadre d'une initiative régionale sur «Sauver la vie des mères et des enfants» lancés par l'OMS, l'UNICEF, le FNUAP et les pays de la Méditerranée orientale. Le but ici est d'accélérer les efforts afin de se conformer aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Des actions clairement définies qui devraient permettre de relever le défi Ce plan prévoit, la mise en place de services gratuits, la mise à jour de l'équipement et des infrastructures ainsi que la formation des agents de santé sur les meilleures pratiques. Outre cela, les communautés seront impliquées en tant qu'interface entre la population et les services de santé et des mécanismes de réédition des comptes seront mis en place aux niveaux régional et local. De plus, les systèmes de transport seront améliorés pour permettre aux femmes enceintes de se déplacer en toute sécurité de leur domicile à l'hôpital, de telle sorte qu'en cas de complications, elles puissent faire des césariennes sans problème. D'après l'Organisation, le Maroc a fait des progrès considérables dans la lutte contre la mortalité infantile et maternelle au cours des 20 dernières années. En effet, le taux de mortalité infantile au Maroc a chuté de 60% entre 1990 et 2011, tandis que le taux de mortalité maternel a reculé de 60% entre 1990 et 2011. Le plan actuellement mis en place «va faire une réelle différence pour les femmes et les enfants vivant dans les zones du pays où les services de santé ont le plus besoin de renforcement», a déclaré le représentant de l'OMS au Maroc, Dr Yves Souteyrand. «Les actions qui doivent être menées pour la disponibilité de nouveaux services de sauvetage, l'extension et l'amélioration de ceux qui existent déjà y sont clairement définis», a-t-il ajouté. «Essentiel pour le Maroc» Il faut dire que même si l'OMS note des «progrès considérables», le Maroc doit encore fournir des efforts dans lutte contre la mortalité infantile et maternelle. Jusqu'à présent, 54 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour, dont 51 avant l'âge d'un an. De même, 33 bébés de moins d'un mois perdent la vie quotidiennement. Et pour 100 000 naissances vivantes, 112 décèdent sur la table d'accouchement. Une problématique dont les autorités chérifiennes sont bien conscientes. Toutefois l'incident survenu le 19 janvier dernier, où des quadruplés ont risqué la mort après leur naissance à l'hôpital Ibn Roch de Casablanca à cause du manque de couveuses, a remis le problème infrastructurel dont souffrent cruellement les hôpitaux du royaume. A noter qu'il ne s'agit pas d'une zone reculée, mais bien la plus grande agglomération du pays. Le ministère de la santé s'est particulièrement engagé depuis deux ans à éliminer la gangrène, avec notamment un plan d'action quinquennal (2012 -2016) fortement médiatisé ces dernières semaines. Mais selon le secrétaire général du ministère marocain de la Santé, Dr Abdelali Belghiti Alaoui, le plan d'accélération de l'OMS «est essentiel pour le Maroc», surtout qu'il permet au royaume d'avoir «une feuille de route pour atteindre les OMD».
