Pour sa seconde édition, le festival « Transes Atlantic » de la ville de Safi, au Maroc, a tenu ses promesses. Avec la belle prestation du chanteur sénégalais Ismael Lô, invité-vedette du festival, les groupes de musique venus du Bénin, de la France, des Etats-unis et du Maroc ont assuré le spectacle. Au bonheur des milliers de festivaliers qui avaient pris d'assaut la Place de l'Indépendance de Safi, les jeudi 28 et vendredi 29 juillet 2006. « J'ai une idée du public marocain. Il est très accueillant, c'est comme le public au Sénégal... » Ce vendredi 28 juillet, le chanteur Ismael Lô ne pouvait mieux présager en répondant à la question d'un journaliste de la télévision marocaine. Quelques heures après cet entretien, il devait faire une prestation sur la place de l'Indépendance de Safi où la deuxième édition du festival « Transes Atlantic » a installé ses quartiers. Un grand podium qui fait face à plusieurs milliers de spectateurs venus de toute la province de Doukkala Abda. Ismael Lô et son orchestre s'apprêtent à relever deux défis, à savoir satisfaire leur statut d'invité vedette du festival et faire oublier l'absence de Mory Kanté. Annoncé avec les musiciens sénégalais, le célèbre joueur de kora guinéen n'a pas honoré le rendez-vous de Safi pour des raisons de santé. C'est dès 21h 20 que le titre « Aawo », chantant les louanges de la femme, retentit que la Place de l'Indépendance de Safi. Le public marocain n'attendait que cela. Comme un seul homme, adultes et jeunes trépignaient sous la conduite de l'orchestre d'Ismael Lô. Le folk-singer sénégalais, fidèle à son rythme acoustique a enchaîné neuf morceaux dont « Diallo diéri », « Wadiour », « Jammu Africa », « Tajabone », « Sofia », « Dibi rek ». Le public, plus de cinquante mille personnes venues de toute la région de Doukkala Abda, selon les organisateurs, n'est pas resté statique devant ces perles mélodieuses enchaînées par les musiciens sénégalais. Les mélomanes marocains et les nombreux festivaliers européens ont tapé des mains ou chanté les refrains sous la baguette d'Ismaël Lô. Le titre « Jammu Africa » dédié par l'artiste à la paix, ne pouvait mieux coïncider ce soir. « C'est une chanson pour la paix, en Afrique, en Palestine, en Israël, au Liban... », a dit Iso Lô au public en l'entonnant. Les autorités du royaume chérifien ayant décidé d'écourter ce week-end toutes les festivités tenues sur l'ensemble du Maroc, en guise de solidarité avec le peuple libanais, les festivaliers venus au « Transes Atlantic » de la ville de Safi ont alors clôturé la fête avec la belle musique d'Ismael Lô. En cédant à 23h la scène aux salséros béninois Michel Pinheiro y Ayombé, le groupe sénégalais avait déjà fait l'essentiel du spectacle. Devant le podium, un festivalier algérien vivant en Suisse et invité par ses amis de Safi, n'a pu cacher sa joie de vivre en « live » le folk d'Iso Lô. « Je ne sais pas pourquoi Ismael Lô n'a jamais chanté dans mon pays », s'est-il demandé, en nous apostrophant pendant le concert. Après une suggestion, l'ami Algérien est alors allé tout droit dans les loges, auprès du manager Bouya Ndoye solliciter une prestation d'Iso en Algérie ! Une demande que ne manquera pas sans doute de satisfaire la star. Car, déjà, au cours de sa rencontre avec la presse à Safi, Ismael Lô remarquait avoir tourné presque dans tous les pays africains excepté des Etats comme le Liberia, l'Egypte, l'Algérie... Au-delà de la prestation d'Iso, les festivaliers de Safi, durant les deux jours qu'a duré l'événement, les jeudi 28 et vendredi 29 juillet, ont vécu de belles prestations comme celles des rockers américains du « Circus Guy » ou des percussionnistes français de la Batucada Del Mundo, accompagnés de jeunes batteurs marocains animant la ville. Mais, à l'image du concert d'Ismael Lô, c'est le groupe de reggae franco antillais « Kayans » amené par son leader Jimaï, qui a fait un tabac durant cette seconde édition du festival « Transes Atlantic ». Venu de la ville de Reims, le groupe « Kayans », qui a à son actif trois albums, puise dans la source jamaïcaine pour produire un reggae digne de ce nom. A Safi, les huit musiciens de reggae, conduits par le chanteur Jimaï, ont chauffé au maximum, jeudi soir, le nombreux public de la Place de l'Indépendance de Safi. Un autre chanteur de reggae, le Marocain Monsif, fils de Safi, à l'origine du festival, accompagné de ses musiciens professionnels et de quelques joueurs de musique traditionnelle « gnaoua », a également livré un agréable spectacle aux mélomanes.