La Résidence de France à Rabat a retrouvé, ce lundi 14 juillet 2025, les fastes et la solennité d'une célébration symbolique. Devant plus de 2 500 invités, la Fête nationale française a offert, cette année, bien plus qu'un moment protocolaire : un manifeste de proximité, de reconnaissance mutuelle et de projection vers l'avenir entre Paris et Rabat. Une relation « unique », selon les mots de l'ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, qui n'a pas hésité à faire de cette rencontre un jalon majeur dans le « livre » en écriture de la diplomatie franco-marocaine. Dans un discours empreint de chaleur et de détermination, M. Lecourtier a retracé les moments fondateurs de cette dynamique nouvelle : la visite d'Etat du président Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, précédée des échanges épistolaires du 30 et 31 juillet entre le Chef de l'Etat français et le Roi Mohammed VI, qu'il qualifie de « lettres en majuscule dans notre histoire commune ». « Ce que le Président de la République française et Sa Majesté le Roi du Maroc se sont dit – nous ont dit – est très simple : nous sommes résolus à faire grand. Dans un monde en crise, dans une région qui se cherche, nous allons construire quelque chose de tout à fait unique », a déclaré l'ambassadeur, tout en affirmant que cet engagement solennel ne resterait pas lettre morte, mais se traduirait dans les faits, notamment par un renforcement concret de la présence française au Sahara. Lire aussi : L'ambassade et les consulats généraux du Maroc en France rendent hommage aux pionniers de l'immigration marocaine Dès cette année, a-t-il précisé, les résidents des provinces du sud du Royaume auront accès aux mêmes services et soutiens que ceux des autres régions marocaines, dans les domaines de l'éducation, de la culture, de l'économie et des visas. Une inflexion diplomatique saluée localement, dans un contexte marqué par des recompositions régionales et la quête de nouveaux équilibres géopolitiques. L'ambassadeur a également insisté sur la portée des engagements franco-marocains au-delà du cadre bilatéral. À l'heure où « certains préfèrent la force au droit, la violence à la coopération », Lecourtier défend « une voix spécifique à faire entendre » et une fidélité aux principes de solidarité internationale, de multilatéralisme et de primauté du droit. Une pensée particulière a été exprimée à l'endroit des populations civiles, notamment à Gaza, victimes des conflits persistants au Moyen-Orient. Le diplomate n'a pas manqué de souligner le rôle pivot de la jeunesse et des diasporas dans cette relation, évoquant les alumnis marocains de l'enseignement supérieur français, les binationaux, les artistes et entrepreneurs qui tissent, selon ses mots, « les fils de soie de la trame inlassablement tissée entre le Maroc et la France ». Le consul Olivier Ramadour : « Qualité du service et proximité » Dans cette symphonie franco-marocaine, la voix du Consul général de France à Rabat, Olivier Ramadour, a résonné avec justesse et engagement. Dans une intervention claire, il a mis en avant l'action du consulat au service des 10 700 Français de sa circonscription. Une politique articulée autour de deux axes : la qualité du service public et la proximité avec les administrés. « Ce sont les permanences sociales à Kénitra, les tournées consulaires prévues à la rentrée, les appels téléphoniques réguliers et le recours croissant au service France Consulaire », a-t-il énuméré, saluant au passage le travail de ses équipes. Ramadour a aussi insisté sur l'importance de faciliter la mobilité des citoyens marocains, en mentionnant la création de nouveaux centres de recueil des demandes de visa et la signature de conventions avec des tiers de confiance, qui ont fait du poste de Rabat le premier du réseau français mondial pour ce type de partenariat. La réception a été honorée par la présence de Mohamed Saad Berrada, représentant du gouvernement marocain, et de la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement, Amal El Fallah Seghrouchni, en charge de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration. Un signal politique fort en soutien à la relance des relations bilatérales à haut niveau. Côté culturel, la soirée a vibré aux rythmes d'artistes emblématiques du Royaume. La chanteuse OUM, figure de la scène musicale marocaine, a partagé la scène avec le projet Dakhla Casa Express – rencontre artistique entre le sud et le nord du Maroc – illustrant une volonté de résonance commune, entre patrimoine et modernité.