Liverpool, qui disputera le 23 mai à Athènes sa deuxième finale de Ligue des Champions en trois ans, trouve sur la scène européenne la gloire qui lui échappe en Angleterre où le club ne concourt plus pour le titre depuis plus de quinze ans. Couronné en 2005, Liverpool est le seul vainqueur de la compétition depuis 1991 à ne jamais avoir été sacré dans son pays dans cet intervalle. Son dernier titre remonte à 1990. Depuis une décennie, les Reds ne sont jamais apparus comme des candidats sérieux au titre et ont dû se contenter d'une deuxième place loin derrière Arsenal en 2002. Cette année encore, dès l'automne, Liverpool savait n'avoir plus aucune chance de remporter un 19e titre. Dans ces conditions, ses résultats en Europe sont souvent perçus comme de sympathiques miracles et exposent le club à la condescendance des Jose Mourinho et Frank Rijkaard qui, même après les défaites de Chelsea et Barcelone, expliquent que c'est plus facile pour une équipe qui n'a qu'à se concentrer sur la Coupe d'Europe ou que "quand on a vu un match de Liverpool, on les a tous vus". Click here to find out more! N'ayant plus rien à jouer sur la scène nationale, Rafael Benitez a effectivement laissé au repos ses titulaires en championnat avant sa demi-finale victorieuse sur Chelsea et devrait en faire autant lors des deux derniers matches avant la finale d'Athènes le 23 mai. "Si j'avais eu les résultats de Liverpool depuis trois ans, je ne serais plus à Chelsea", dit Mourinho, éliminé pour la deuxième fois en demi-finale de la compétition en trois ans et qui rappelle que sur trois saisons son équipe a amassé "60 points de plus" que son adversaire victorieux. Le sentiment d'infériorité commence à s'ancrer à Liverpool: "Le championnat est si difficile. Quand vous voyez Manchester United gagner tous ses matches, vous vous rendez compte qu'il faut être presque parfait pour pouvoir postuler au titre", reconnaît Benitez. Mais après avoir pris énormément de retard sur Manchester et Arsenal dans la mise au niveau de ses structures, et privé des immenses ressources financières de Chelsea, Liverpool semble sur le point de passer à une nouvelle ère. Ses nouveaux propriétaires, les Américains George Gillett et Tom Hicks, ont accéléré la construction du nouveau stade qui devrait pouvoir accueillir plus de 60.000 personnes fin 2008. Ils ont surtout accordé à Benitez une enveloppe de plus de 60 millions d'euros qui devrait faire de Liverpool l'un des clubs les plus actifs d'Europe durant le marché des transferts, avec l'arrivée probable d'attaquants de pointure internationale, les joueurs les plus chers, qui représentent un des points faibles actuels de l'équipe. A son arrivée, Gillett a expliqué qu'il voulait attirer une "superstar par an", une nouveauté à Liverpool. Avec l'indéniable savoir-faire de Benitez, Liverpool, le club anglais le plus titré, doté du meilleur public d'Angleterre, pourrait vite redevenir un concurrent sérieux pour Manchester United, Chelsea et Arsenal, si les Gunners enrayent leur déclin constaté depuis deux saisons. Pour le directeur-général du club, Rick Parry, "le grand prix, c'est le championnat. Nous n'en faisons pas secret. Tout le monde veut que nous soyions un candidat au titre. Nous n'en sommes pas encore là, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir".