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Au Maroc, les immigrés asiatiques seraient-ils les mieux intégrés?
Publié dans Albayane le 28 - 09 - 2017

Question ! Aviez-vous déjà été interpellé par un asiatique en vue de lui fournir de l'argent ? Après que vous ayez réfléchi, la seule réponse qui vous viendra en tête est «NON». Faîtes un effort de plus : et voilà que la réponse reste inchangeable. Que vous soyez au feu rouge ou en pleine randonnée pédestre, ils ne vous demanderont pas un sou ; les asiatiques seraient les seuls à faire fi du quémandage, pratique répandue chez les ressortissants subsahariens et les Syriens, aussi bien dans les grandes villes du royaume que les petites. Et comme il n'y a pas d'exclamation sans question : quel serait donc le secret derrière l'intégration – plus ou moins réussie – des immigrés asiatiques?
Sans conteste, le Maroc est le premier pays de sa région à avoir ouvert ses portes aux immigrés. Pour des raisons diverses, Subsahariens et Asiatiques se sont décidés de quitter leurs «chez-eux» pour rejoindre ce qu'ils ont considéré comme un havre de paix. Et sur ce point là, ils n'ont pas eu tort. La preuve : les efforts déployés par les autorités afin de leur légitimer le séjour à une bonne partie de ces ressortissants. Toutefois, les deux opérations de régularisation des migrants en séjour irrégulier, celles de 2014 et 2016 en l'occurrence, n'auraient pas été suffisantes pour contenir le grand nombre de demandes reçues ; encore faut-il considérer celles qui n'ont pas été soumises ou traitées ! Un constat que justifient les groupes de Subsahariens et de Syriens de plus en plus apparents et en situation irrégulière, que contient l'espace urbain.
Naturellement, cette situation les pousse – à contre gré – à recourir à la mendicité, et par conséquent, à boursoufler le fléau, déjà prégnant, dans le pays. «Nous sommes conscients du dérangement que peut causer le quémandage, mais il n'y a pas d'autres moyens», répondent des Subsahariens qui ont fait des feux de la circulation d'un grand boulevard de la capitale économique leur fief.
Quant au père d'une famille syrienne, la mendicité est le seul moyen pour se nourrir. «On n'a pas le choix !», avance-t-il.
Les Marocains rebuteraient certaines pratiques...!
Bien que demandant l'aumône avec amabilité, les réactions des Marocains vis-à-vis des ressortissants africains deviennent de plus en plus passives. « Donner l'aumône est en passe de devenir une corvée. On peut volontiers frotter sa poche de temps à autre, mais de là à reproduire cet acte à différents artères de la ville...cela devient, avec tous mes respects, dérangeant », avance une automobiliste. Un aveu que d'aucuns auxquels nous avons posé la même question ont repris. Serait-ce confirmé ? Le regard des Marocains, connus par leur perception pacifique et hospitalité à l'égard, serait-il en passe de changer?
Pour certains Subsahariens, ce serait le cas ! L'image qu'ils avaient des Marocains s'estompe petit à petit. Mamadou. S, un ressortissant trentenaire souffrant de la clandestinité depuis son arrivée en 2015 – comme d'autres d'ailleurs -, l'affirme : «Après avoir débarqué sur le sol marocain, j'arrivais facilement à assurer le manger de ma journée et garantir celui de la suivante. Maintenant, il m'arrive de jeûner deux jours, si ce n'est la bonté de certaines gens». «J'avais cru que le Maroc serait un eldorado où je pouvais facilement m'intégrer. Mais je n'y fais que vivoter et croupir», ajoute-il, avant de n'éclater en sanglots...
Les Asiatiques voient les choses autrement!
Discrets et remarquables à la fois, les Asiatiques auraient su gagner l'affection des Marocains. Une affection qui leur a épargné de subir le sort malheureux et la situation navrante de certains Subsahariens, et de ce fait, garanti une place dans la société marocaine.
Femmes de ménage, babysitteurs, vendeurs ou assurant des cours de langue (le chinois notamment), il est clair qu'ils ont pu se frayer un chemin au milieu de cette vague – soudaine – de migration. Ils en sont sortis indemnes, à l'image de certains Subsahariens qui ont aussi pu, non sans souffrance, volonté et beaucoup de «chance», bâtir leurs vies, fonder leurs familles et éduquer leurs enfants dans un cadre légal après avoir trouvé un travail pour subvenir à leurs besoins. «Je suis employé dans un Fast-food très réputé de la place. Mais il faut dire que cela ne s'est pas produit du jour au lendemain. Il m'a bien fallu convaincre et gagner la confiance de mon patron pour décrocher mon contrat de travail. Ce n'est qu'après que j'ai pu soumettre ma demande en vue d'avoir la carte de séjour», explique-t-il. «Et c'est grâce à ce travail que j'ai pu fonder ma famille».
Si s'imposer socialement, en commençant par bénéficier d'une carte de séjour, nécessite de décrocher difficilement un contrat de travail ou justifier sa présence depuis des années au Maroc, le cas serait tout autre pour les Asiatiques dont la seule image du travail, du labeur et du sérieux qu'incarne leur culture, leur a permis de gagner la confiance des Marocains, à tel point que ces derniers leur ont confié la garde des enfants. «Cela fait trois années que je travaille en tant que femme de ménage chez une famille marocaine. Je prends soin de leur petite fille et accompagne leur fils de neuf ans à l'école. C'est ma famille maintenant», déclare dans un arabe presque parfait une philippine.
Pour Shiun. L, assister les commerçants dans l'importation de produits qu'ils revendent dans leurs magasins lui a facilité la vie. «Après avoir maitrisé le dialecte marocain suite à une expérience de six années en tant que vendeur de tissu à Derb Omar, j'ai été sollicité par des commerçants marocains pour les aider à importer des produits de Chine. La langue chinoise et la maîtrise du dialecte marocain m'ont facilement assuré un travail».
«S'intégrer est une question de perception»
Sur la question de l'intégration des immigrés asiatiques au Maroc, Hafid Darbal, sociologue spécialiste des migrations, pense que l'image véhiculée du Maroc à l'étranger a certes favorisé la migration des Subsahariens et des Asiatiques. «La différence qu'il y a entre les premiers et les seconds résident dans la perception qu'ils ont de l'intégration. Les premiers doivent s'intégrer professionnellement avant de ne s'intégrer socialement. Les seconds ont compris que c'est le contraire qui leur facilitera l'intégration». Et de rajouter : «Car en fin de compte, dans les affaires liées à l'immigration, l'accueil se fait tout d'abord par la société ; autant gagner sa confiance à elle tout d'abord !».
Pas d'intégration.... sans le travail!
En attendant que des études soient réalisées sur le degré de satisfaction des Marocains quant à la présence d'immigrés en situation irrégulière, il serait à dire que jusqu'à présent, les Marocains acceptent mieux les immigrés qui s'imposent par le travail.
«Lorsqu'on quitte son pays pour une quelconque raison, il faudra se préparer à être utile pour bénéficier de la reconnaissance du pays hôte. Personnellement, j'ai effectué mes études au Maroc. Après avoir décroché un diplôme en techniques commerciales, j'ai pu gravir les échelons au sein d'un centre d'appel et me voilà aujourd'hui superviseur. Quand je vois la situation des immigrés subsahariens, je trouve cela très navrant. Je pense que le travail passe avant l'intégration». Et de rajouter : «Que vous soyez chez vous ou dans un pays d'accueil, on vous respectera pour ce que vous êtes et votre valeur ajoutée. Autant opter pour la voie la plus sûre», nous répond un sénégalais qui a préféré garder l'anonymat.
Pour L. Sidibé, actrice associative malienne à Rabat, les migrants asiatiques préfèrent travailler. «S'ils sont arrivés à mieux s'intégrer dans la société marocaine, c'est parce que pour eux, le travail est une religion». Et de finir en beauté : «Le choix par le Maroc d'accueillir des migrants ne s'est «sûrement» pas opéré sans le consentement de la société et une décision réfléchie; autant trouver la solution d'accepter tout le monde afin de faciliter l'intégration à tous».


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