Fin des moteurs thermiques en Europe L'Italie soumettra une contre-proposition à l'Union européenne au sujet de l'interdiction des voitures à moteur thermique à partir de 2035, réclamant un assouplissement des objectifs fixés par la nouvelle loi, a déclaré, vendredi dernier, le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani. Les émissions des voitures devraient être réduites de 90 % au lieu de 100 %, affirme Tajani dans un entretien au quotidien Corriere della Sera, indiquant que Rome soutient la transition vers les voitures électriques mais les « objectifs doivent être réalistes pour permettre aux industries de s'adapter » L'industrie automobile en Italie, qui est encore largement axée sur la technologie traditionnelle des moteurs à combustion, emploie directement ou indirectement plus de 270.000 travailleurs et représente plus de 5 % du produit intérieur brut du pays, selon les données de l'Association nationale de la filière automobile (ANFIA). « Les délais qui nous sont imposés par l'Europe ne coïncident pas avec la réalité européenne et surtout italienne et représentent un risque pour l'emploi dans la filière automobile », a signalé auparavant le ministre des Entreprises, Adolfo Urso. « Nous sommes extrêmement en retard, en Italie il y a à peine 36.000 stations de recharge électrique par rapport aux 90.000 de la petite Hollande », a-t-il déploré sur Rai Radio 1. Le marché n'est également pas favorable. Les ventes de voitures entièrement électriques ont chuté de 27 % l'année dernière en Italie, ne représentant que 3,7 % du total des nouvelles immatriculations de voitures, selon l'ANFIA. Selon les médias locaux, les eurodéputés italiens de la coalition gouvernementale de droite et d'extrême droite dirigée par Giorgia Meloni ont voté contre le texte, contrairement à ceux du centre et de la gauche. Proposé par la Commission européenne en juillet 2021, le texte avait été approuvé en juin 2022 par les 27 Etats membres de l'UE, dont l'Italie, avant la prise de fonctions du gouvernement Meloni en octobre 2022. Après le vote de cette semaine, le Conseil européen doit encore formellement donner son feu vert en mars pour que le texte entre en vigueur.