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Le soutien espagnol à l'initiative marocaine d'autonomie est une position d'Etat
Publié dans Albayane le 19 - 03 - 2023

Conférence de l'historien Abdelouhed Akmir à la Fondation Ali Yata
Invité par la Fondation Ali Yata, où il s'active en tant que membre de son bureau directeur, l'historien Abdelouahed Akmir a animé, jeudi 16 mars au siège national du Parti du Progrès et du Socialisme à Rabat, une conférence sur le thème : « les relations maroco-espagnoles entre la réflexion et la gestion », inaugurant ainsi un cycle de rencontres à caractère intellectuel et culturel, programmé par la Fondation.
A l'ouverture de cette rencontre, le président de la Fondation Ali Yata, Abdelouahad Sohail a rappelé très brièvement le parcours de ce spécialiste de l'histoire du monde hispanique et de de ses rapports aussi bien avec le Maroc qu'avec l'Amérique Latine.
Natif de Tétouan, Abdelouhed Akmir enseigne actuellement l'histoire contemporaine d'Espagne et d'Amérique Latine à l'Université Mohammed V de Rabat.
Il est l'auteur de nombreuses publications et d'une série d'ouvrages sur le sujet comme il a encadré plusieurs thèses de doctorat.
Exposant son analyse avec aisance, Pr. Abdelouahed Akmir a démontré que tout indique que la décision espagnole de soutien à la proposition marocaine d'autonomie est une position d'Etat, dont le respect s'impose à tous les gouvernements. D'après le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sachez, qui a eu le courage d'annoncer cette décision longuement réfléchie, « l'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend » du Sahara marocain.
La déclaration rendue publique le 7 avril 2022 à propos des relations maroco-espagnoles et la déclaration conjointe du 8 février 2023, rendue publique à l'issue de la réunion de haut niveau entre les responsables marocains et espagnols montrent les divergences et l'interdépendance qui caractérisent les dossiers entre les deux pays, a-t-il noté.
Ces dossiers sont au nombre de cinq, a-t-il dit. Ils portent sur le Sahara marocain et les volets économique, social, culturel et sécuritaire.
Le plus important d'entre eux est le dossier du Sahara marocain, cité dans les deux déclarations.
Est-ce que le changement de la position de l'Espagne à l'égard de ce dossier est dû à la crise qui a précédé la détente dans les relations entre les deux pays ou est-ce que le problème est plus profond que cela, s'est-il interrogé.
Autrement dit, s'agit-il d'une position variable ou constante ?
Par la suite, le conférencier est revenu sur le contexte dans lequel la question du Sahara a évolué:
– 14 novembre 1975 : Signature à Madrid des accords entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie, qui ont mis fin au colonialisme au Sahara. Ces accords font suite à la Marche Verte pacifique, organisée à l'appel de feu Hassan II avec la participation de 350 000 Marocaines et Marocains.
Les historiens, les observateurs et les journalistes espagnols affirment que ces accords n'ont mis fin qu'à la présence administrative espagnole au Sahara, mais non pas à la responsabilité politique espagnole. Pour eux, l'Espagne est toujours responsable.
La question du Sahara marocain représente une partie de la politique intérieure de l'Espagne
Cette position est en rapport avec celle de la société espagnole, qui soutient dans sa majorité le polisario, parce que ce dernier a su jouer le rôle de victime avec l'appui de la société civile.
Quant aux partis politiques espagnols, ils ont progressivement changé leur position de soutien au polisario, à l'exception du parti Podemos, qui continue de le soutenir de manière radicale. Dans son programme électoral de 2019, Podemos a consacré tout un chapitre au soit-disant droit d'autodétermination du peuple sahraoui.
Ce qui explique aussi le fait que la société espagnole éprouve de la sympathie à l'égard du polisario, c'est l'existence d'une thèse, qui prétend que le Maroc a exploité la maladie du général Franco en 1975 pour récupérer le Sahara en faisant preuve d'opportunisme politique.
L'Histoire contemporaine du Maroc a commencé en 1975
Et le conférencier d'avancer que l'histoire contemporaine au Maroc a commencé en 1975, qui marque la fin du colonialisme au Sahara marocain et non en 1956, selon d'autres historiens.
Pour clarifier sa position, il s'est posé la question de savoir s'il y avait ou non une relation causale entre la récupération du Sahara et l'état mourant du général Franco.
En sortant en 1971 d'une longue rencontre avec le général Franco à Madrid, et qu'Il a longuement évoqué dans Son ouvrage «La Mémoire d'un Roi», Feu SM le Roi Hassan II avait prié Dieu de protéger les deux pays l'un de l'autre, car le général n'avait prononcé qu'une seule phrase en réponse à une longue présentation du Souverain. Franco avait tout rejeté en affirmant que ni lui, ni l'Espagne n'étaient disposés à l'accepter. Dans sa présentation, Feu SM le Roi avait expliqué avoir consenti quelques concessions pour tenir compte des intérêts de l'Espagne au Sahara en lui permettant notamment d'y créer des bases pour la protection des iles Canaries. Le Souverain avait précisé aussi avoir parlé pendant deux heures et Franco n'avait pas réagi. Tout ce qu'il faisait, c'est faire bouger ses yeux et lever ses sourcils. « Quand j'ai voulu l'entendre, Franco a prononcé une seule phrase. Votre Majesté le Roi : Ce que vous me demandez est un suicide politique. Ni moi, ni l'Espagne ne sommes prêts à l'accepter ».
« En sortant de la réunion en priant Dieu de nous protéger l'un de l'autre, feu Hassan II a affirmé que Franco est un homme poli mais un rocher muet ».
Le regretté Souverain avait raconté aussi au journaliste qui l'interrogeait une histoire entre Franco et Hitler. Ce dernier avait demandé à Franco à autoriser les troupes allemandes à traverser le territoire espagnol pour atteindre l'Afrique du Nord. Déçu, Hitler avait dit aux journalistes à la sortie de sa réunion avec Franco qu'il lui était plus facile d'aller chez le dentiste pour lui extraire une dent sans anesthésie que d'arracher quelque chose de Franco.
Et le conférencier de souligner que de toutes Ses rencontres avec le général Franco, Feu SM Hassan II avait conclu que les négociations étaient la meilleure solution possible au problème du Sahara.
Pr Akmir a également rappelé que depuis 1965, le Maroc avait présenté une motion à l'ONU demandant la fin de l'occupation du Sahara et sa rétrocession au Maroc.
Mais il a fallu les années 70 pour voir la machine tourner plus vite, en particulier entre 1971 et 1975, a-t-il ajouté.
Dans le but de réfuter la thèse selon laquelle le Maroc a fait preuve d'opportunisme et a profité de l'état maladif du général Franco pour récupérer le Sahara, Pr Akmir a rappelé que la décision d'organiser la Marche Verte avait été prise durant le mois d'aout 1975 et non pas durant le mois d'octobre, comme l'avait dit Feu SM le Roi dans « La Mémoire d'un Roi ». Et ce à l'issue d'une réunion secrète avec le commandement militaire pour débattre de la logistique nécessaire au transport de 350.000 personnes.
– 16 octobre 1975 au matin, la Cour Internationale de Justice avait rendu son avis consultatif sur le Sahara occidental. Au soir de la même journée, feu SM le Roi avait annoncé dans un discours à la nation l'organisation de la Marche Verte.
Deux jours plus tard, Franco présida un conseil des ministres, comme le prouvent les images et un film-vidéo sur Internet de la réunion. Donc Franco n'était pas malade à ce moment. Il avait attrapé un rhum, outre ses autres maladies. Mais cela ne l'empêchait pas d'exercer ses fonctions.
Et il a fallu attendre, les derniers jours du mois d'octobre pour voir son état de santé se détériorer et nécessiter son hospitalisation.
Et c'est à ce moment les Espagnoles avaient commencé à réfléchir à leur avenir politique, laissant de côté la question du Sahara.
Il y avait les communistes, qui rejetaient la monarchie. Pour eux, Franco avait volé le pouvoir après un coup d'Etat en 1936.
Pour les socialistes, des jeunes pour la plupart, dirigés par Filipe Gonzalez, leur position n'est pas claire.
Quant aux Franquistes sans Franco, ils voulaient une monarchie non pas parlementaire, mais une monarchie absolutiste qui valide de manière solide le franquisme.
Et c'est à ce moment que l'Espagne devait faire face au problème du Sahara, pays où le spectre de la guerre civile de 1936 est encore très fort dans les esprits. Personne ne souhaitait qu'une telle guerre se répète en Espagne.
Le Roi Juan Carlos visita Laayoune le 2 novembre 1975 pour appeler au calme au sein de l'armée. Et c'est ainsi qu'intervient le lancement de la Marche Verte le 6 novembre.
Le 11 novembre les Cortes ratifie les accords de Madrid, signés avec le Maroc et la Mauritanie. Franco était cliniquement déclaré mort et personne ne voulait le débrancher avant de trancher le problème du Sahara.
Et le 20 novembre, son décès a été annoncé.
Changement de la position espagnole
Abordant la situation actuelle, il a rappelé que le 14 mars 2022, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a adressé une lettre à SM le Roi Mohammed VI, dans laquelle il souligne qu'il « reconnait l'importance de la question du Sahara pour le Maroc », et à ce titre, « l'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend ».
Cette décision constitue en fait l'aboutissement de tout un processus qui a connu trois étapes, a-t-il dit.
La première étape 1975-1982 : pendant ce temps, l'Espagne traversait une période de transition. Le président du gouvernement espagnol de l'époque Adolfo Suarez, qui avait fait preuve de charisme, ne voulait rien savoir du problème du Sahara. Ce qui l'intéressait en premier lieu c'est d'assurer avec succès la transition en Espagne. Il estimait que la question du Sahara est terminée pour le gouvernement espagnol. Ce qui n'était pas le cas pour l'opposition, qui s'était renforcée après la sortie du parti socialiste des radicaux ; sous la houlette de Felipe Gonzalez, qui soutenait à l'époque le polisario. C'est ainsi qu'il s'était rendu en visite à Tindouf en 1979.
Donc durant la première période de la transition démocratique en Espagne, le gouvernement ne voulait rien savoir du problème du Sahara.
L'étape entre 1982 et 2008 : durant cette période le parti socialiste et le parti populaire se succédaient au pouvoir dans le cadre d'une alternance politique dans le pays. Tous les deux avaient adopté une position de neutralité positive à l'égard de la question du Sahara. C'est une position ambiguë qui équivaut à prendre le bâton par le milieu. Chacun d'eux ne voulait pas exprimer de manière claire son opinion sur la question.
Durant la troisième période 2008-jusqu'à mars 2022 : cette période est capitale pour saisir les arguments de Pedro Sanchez, qui a annoncé le changement de la position de l'Espagne, a-t-il expliqué.
En 2008, José Luis Rodríguez Zapatero, président du gouvernement espagnol avait entamé son deuxième et dernier mandat. Et comme il n'avait rien à perdre, il avait décidé de préparer sérieusement la position à prendre à propos de la proposition marocaine d'autonomie, présentée en 2007. Il avait chargé pour ce faire son ministre des affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos de cette tâche, comme il l'avait déclaré lui-même lors lors de sa visite au Maroc en aout dernier.
Pour lui, tout ce qui leur manquait, c'est d'annoncer officiellement cette position de soutien à la proposition d'autonomie du Maroc.
Et c'est d'ailleurs la même position adoptée par le parti populaire.
Quand Mariano Rajoy a été nommé en 2012 président du gouvernement espagnol, il avait chargé l'institut royal El Cano, la plus importante institution dans le pays pour la production des politiques, des études internationales et stratégiques de réaliser une étude sur le Sahara et la position que l'Espagne doit prendre à ce sujet. Les rapports de cet institut sont adoptés en conseil des ministres.
Plus de 200 experts y compris trois ministres des affaires étrangères de différents partis politiques ont participé à cette étude à savoir : Javier Solana du parti socialiste, José Manuel Garcia Magallo du parti populaire et Marcello Norja de l'union du centre démocratique.
Selon ce rapport, il est de l'intérêt de l'Espagne de soutenir le projet d'autonomie, présenté par le Maroc, car la création d'une entité microscopique dans cette région va constituer une menace pour la sécurité économique et politique de l'Espagne. Ce rapport a été adopté en conseil des ministres.
Il est donc clair que cette décision prise par l'actuel gouvernement espagnol est d'ordre structurel et non variable suivant le changement de gouvernement. Au contraire, elle est constante.
La conférencier s'est ensuite sur les scénarii possibles après les élections qui vont avoir lieu pendant le mois de novembre 2023, affirmant que si les socialistes l'emportent, rien ne va changer. Sinon, ils seront minoritaires et devront former un gouvernement de coalition soit avec les gouvernements régionaux soit avec Podemos. Podemos, enclin à s'occuper des postes ministériels à caractère social, ne va pas insister pour avoir les affaires étrangères ou l'intérieur.
Si c'est le parti populaire qui gagne la majorité, il va rester fidèle à sa position de soutien au plan d'autonomie. Un gouvernement de coalition du PP avec les partis régionaux ou avec le parti Vox ne va rien changer.
Il s'agit donc au final d'une position d'Etat et non celle de gouvernement. C'est de la REALPOLITIK, a-t-il conclu.
L'Espagne, premier partenaire commercial du Maroc
Traitant du dossier économique, le conférencier a indiqué que l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc avec 28% du volume des échanges commerciaux du Maroc avec l'Etranger. La France vient en deuxième position avec 22%. 20 milliards d'Euros est le volume annuel des échanges entre les deux pays : 12 milliards d'exportations espagnoles vers le Maroc et 8 milliards d'exportations du Maroc vers l'Espagne.
Quelque 20.000 sociétés espagnoles exportent vers le Maroc
Il s'est ensuite arrêté sur la contrebande vivrière à partir de Sebta et Melilla. Selon la chambre de commerce de ces deux villes, 70 % des échanges de Sebta sont réalisés avec le Maroc. Avant la fermeture des passages, entre 20.000 ET 30.000 personnes entraient quotidiennement à Sebta. 80% d'eux s'activaient dans la contrebande vivrière.
Actuellement, le volume des produits de contrebande en provenance de ces deux villes a diminué. Ceci préoccupe la partie espagnole qui appelle à la réouverture des points de passage avec les deux présides occupées, a-t-il indiqué, affirmant que le Maroc se doit d'œuvrer pour mettre fin à ce trafic très préjudiciable à la santé des Marocains et à l'économie du pays. Le Maroc se doit de rechercher dans le même temps une alternative à même de prendre en considération les intérêts de la population locale qui s'adonnait à ces activités de contrebande.
S'agissant des investissements espagnols, leur volume est de l'ordre de 3,5 milliards d'Euros par an. C'est un chiffre modeste par rapport au volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Les sociétés espagnoles opérant au Maroc sont en général des PME, qui y ont trouvé refuge après la crise de 2008. 700 sociétés sont installées au Maroc de manière permanente et 500 autres sociétés marocaines sont des succursales de sociétés espagnoles.
Ces sociétés emploient quelque 20.000 Marocains.
Au niveau de la coopération économique entre les deux pays, l'institut royal El Cano avait indiqué que la création d'une entité microscopique dans la région est à même de porter atteinte aux intérêts économiques de l'Espagne. Il avait recommandé au pays d'œuvrer en coordination avec le Maroc pour développer ses échanges commerciaux et économiques avec l'Afrique à travers notamment le passage de Guergarate, sachant que le Maroc est devenu le deuxième investisseur dans le continent.
Pour sa part, le Maroc se doit de tirer profit de ses investissements aussi bien en Espagne que dans les pays d'Amérique Latine, a-t-il suggéré.
Au niveau sécuritaire, les deux pays entretiennent de relations de coopération fructueuse comme le souligne la déclaration conjointe de février 2023. L'Espagne s'en félicite évidemment et considère que le Maroc contribue au renforcement de la stabilité et de la sécurité à l'échelle internationale et régionale.
Dans trois mois, la présidence du conseil de l'Union européenne va revenir à l'Espagne, qui envisage d'organiser une conférence internationale sur la sécurité avec le voisinage de l'UE.
Il a également fait état des efforts du Maroc en matière de lutte contre la migration illégale, tout en rappelant que le soutien accordé par l'UE au Maroc ne dépasse pas 200 millions d'Euro par an, contre 3 milliards d'Euro par an d'aide à la Turquie. Et pourtant, tout indique que les efforts déployés par le Maroc dans ce domaine ont abouti à la diminution de 30% de l'immigration illégale en Espagne en provenance du Maroc, comme ne cesse de le souligner Pedro Sanchez.
La coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme est également fort appréciée par les deux parties. Cette coopération s'est intensifiée depuis les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 et de Madrid du 11 mars 2004.
Depuis 2014, il a été procédé au démantèlement de 20 cellules terroristes dont la dernière en janvier 2023.
La coopération dans le domaine sécuritaire s'est également renforcée, après la signature en 2016 d'un accord de coopération en matière de lutte contre le crime et dans le domaine judiciaire.
Abordant les dossiers social et culturel, il a indiqué qu'ils sont intimement liés.
Officiellement, quelque 750.000 Marocains sont en situation régulière occupant ainsi la première place dans le pays. C'est la plus importante communauté étrangère en Espagne.
Si on ajoute à ce chiffre entre 200 et 250.000 immigrés marocains en situation irrégulière, l'on aura un million de Marocains établis en Espagne.
A ce chiffre, on doit ajouter quelque 300.000 enfants de la deuxième génération, considérés comme étant des ressortissants espagnols.
Cette communauté est confrontée à plusieurs problèmes d'ordre juridique, selon Pr Akmir, qui a appelé à aider ceux qui sont en situation illégale à régulariser leur situation. Il a fait savoir dans le même ordre d'idées que les Marocains s'adonnent surtout à des activités modestes et précaires. Ils opèrent en tant que travailleurs saisonniers dans l'agriculture, commerçants ambulants ou travailleurs pendant la saison estivale dans le domaine du tourisme.
Il est nécessaire aussi pour le Maroc d'œuvrer pour soutenir l'immigration marocaine en Espagne sur le plan culturel. Leurs enfants au nombre de 300.000 élèves, sont confrontés à plusieurs obstacles qui entravent leur intégration dans le domaine éducatif. Le taux d'échec dans leurs rangs est très élevé. Ces enfants sont confrontés aussi à des problèmes d'ordre culturel, qui ne facilitent pas leur intégration.
Issus de familles venues du monde rural, ces enfants sont souvent rejetés par leurs amis espagnols à l'école.
Quant à l'accord concernant l'apprentissage de la langue arabe dans les écoles espagnoles, il a été signé en 1992 non pas avec le Maroc, mais avec les musulmans espagnols. Selon cet accord, les enseignants doivent être espagnols et l'islam à enseigner doit l'être aussi.
Il a fait remarquer dans ce domaine, qu'il ne s'agit pas de l'islam en tant que religion avec ses préceptes, mais de l'islam en tant que composante culturelle fondamentale de l'identité andalouse, dont les origines remontent à la présence arabo-musulmane en Espagne.
Evoquant la notion de moro fort présente dans la culture espagnole pour désigner les musulmans et les migrants venus d'Afrique du nord, il a fait savoir qu'elle est confrontée à une véritable moro-phobie, qui aboutit au rejet de cette communauté et qui complique davantage sa situation. Cette attitude de rejet rend difficile l'intégration sociale et culturelle des moros en Espagne.
Aux termes des déclarations communes entre les deux pays donc, la coopération maroco-espagnole est appelée à un avenir meilleur et à une plus grande diversification, a-t-il dit, saluant au passage la candidature commune du Maroc, de l'Espagne et du Portugal à la coupe du monde de 2030 et l'intérêt croissant accordé au projet de la connexion fixe à travers le détroit de Gibraltar pour sceller le rattachement entre les continents européen et africain.


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