Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) a exprimé son profond regret face à la tournure dramatique qu'a prise le sit-in du citoyen "B.Z", mené au sommet d'un château d'eau de grande hauteur au douar Oulad Abbou, relevant de la commune d'Oulad Youssef, dans la ville de Kasba Tadla. L'intervention visant à mettre fin à cette action de protestation a entraîné des blessures chez un agent de la protection civile, un gendarme, ainsi que chez le manifestant lui-même. Dans un communiqué publié sur sa page officielle Facebook, le Conseil a adressé ses vœux de prompt rétablissement aux trois blessés : l'agent de la protection civile "Ch.Y", le gendarme "B.A", et le citoyen "B.Z", exprimant l'espoir qu'ils dépassent tous rapidement la phase critique. Le Conseil, présidé par Amina Bouayach, a indiqué que la Commission régionale des droits de l'Homme de la région Béni Mellal-Khénifra a suivi ce sit-in dès ses débuts, conformément aux instructions de sa présidente. Les membres de ladite commission ont effectué des visites de terrain régulières sur les lieux de l'occupation et ont tenté à plusieurs reprises d'établir un dialogue avec le manifestant afin de le convaincre de renoncer à son action, en raison du danger que représente un sit-in au sommet d'un édifice aussi élevé, tant pour sa propre vie que pour la sécurité d'autrui. Le communiqué précise également que, durant toute la durée de la protestation, la commission a répondu à certaines revendications et besoins essentiels exprimés par le citoyen "B.Z", notamment l'approvisionnement en nourriture et en eau. Parallèlement, elle a tenu plusieurs réunions avec les autorités judiciaires et administratives, dont un entretien avec le wali de la région, ainsi qu'une rencontre avec le procureur du roi près le tribunal de première instance de Kasba Tadla, ce dernier s'étant engagé à rouvrir une enquête sur le décès du père du manifestant, survenu en 2019, conformément aux procédures légales en vigueur. Le Conseil a souligné que le citoyen "B.Z" avait, à un moment donné, exprimé son accord pour mettre un terme à son sit-in, après avoir obtenu certaines garanties et en réponse à la volonté exprimée par la commission de l'accompagner sur le plan juridique. Toutefois, il est revenu sur sa décision et a finalement choisi de poursuivre son occupation du château d'eau. Dans ce contexte, le CNDH a salué la réactivité et la coopération des autorités locales avec la Commission régionale, estimant que tous les efforts ont été déployés pour garantir la sécurité du citoyen ainsi que celle des habitants, et ce, en réponse aux appels pressants lancés par la mère et la sœur du manifestant. Par ailleurs, le Conseil a attiré l'attention sur la gravité de la diffusion de vidéos choquantes, retransmises en direct depuis le lieu du sit-in via les réseaux sociaux, sans avertissement préalable ni égard pour la dignité humaine. Il a mis en garde contre les conséquences de ce type de comportements, tant pour les victimes que pour leurs familles et la société dans son ensemble. Le CNDH a rappelé, dans le même communiqué, que "la liberté de publication ne signifie pas diffuser tout ce qui est choquant", insistant sur "la nécessité d'une responsabilité médiatique, du respect de la déontologie journalistique, et de l'intégration d'une culture médiatique professionnelle et d'une éthique numérique dans l'espace public". Enfin, l'institution nationale des droits de l'Homme a lancé un appel clair en faveur du "renforcement d'un minimum de conscience numérique et d'éducation aux médias", avertissant que "la caméra peut parfois se transformer, d'un outil de documentation, en un instrument portant atteinte à la dignité humaine, ce qui exige vigilance, prudence, et respect des règles éthiques en matière de publication".