Mohamed Khalil On s'y attendait mais la triste nouvelle est tombée tel un couperet. Notre grand ami et collègue Omar Salim nous a quittés hier à la mi-journée, à l'âge de 69 ans. Une cruelle maladie l'a terrassé dans une clinique casablancaise. Le regretté défunt avait fait le tour des médias marocains, après de brillantes études en France. Après un Bac au lycée Lyautey à Casablanca, où il avait deux collègues de classe et néanmoins voisins, les jumeaux Nadir et Fahd Yata, avec le « coriace » destin ou hasard d'être devenus tous les trois journalistes. A Paris il multipliera les cursus, notamment en sciences politiques à l'IEP (Institut des études politiques), alors que sa vocation était la philosophie et la littérature, sanctionnée par un DEA (Diplôme des études appliquées) à la Sorbonne. Après son retour au Maroc à la fin des années 70 du siècle dernier, Omar Salim s'initiera au journalisme par des écrits sur le théâtre (son domaine de grande prédilection à l'époque), grâce notamment aux encouragements de feu Nadir Yata, auquel il était lié par une forte amitié. Après cette collaboration au journal Al Bayane, Omar Salim écrira dans le journal L'Opinion notamment dans le supplément culturel, dirigé par son ami Abdallah Bensmain à Rabat et, un peu plus tard, avec feu Mustapha Bensalmia sur la page Casablanca. Le défunt fera un premier adieu à la presse écrite quand la radio médiI allait être lancée. Il sera l'une des premières recrues et « belle voix » de la chaine radio méditerranéenne et s'installera à Tanger qu'il va aimer à la folie. Il y passera près d'un quart de siècle, avec des allers-retours vers la chaîne 2M où il avait commencé en tant que présentateur du journal télé, puis directeur de la programmation avant de faire partie de la direction de la chaîne en tant que directeur des programmes, sous l'ère de feu Nourdine Sail, l'ex-DG. In fine, Omar Salim aura traversé la fin du siècle dernier et les deux décennies du nouveau millénaire, plume et micro à la main. Sa vie durant, Omar n'a jamais renoncer à son métier de journaliste. A 2M, il a laissé le souvenir de l'homme affable, toujours souriant et agréable à écouter. Je garde de lui cette éternelle fraternité et amitié qui le distinguait et présentait son ossature fondamentale, faite de bonté et de générosité. Même parti à la retraite, il avait continué d'écrire, régulièrement, sa rubrique politique sur l'hebdomadaire « Le Temps » et ce pendant plusieurs années. Il a collaboré, occasionnellement à quelques sites d'info. Mais l'homme n'a pas oublié ses origines littéraires et philosophiques. Il publiera quelques recueils, dont son autobiographie « Le Placard » dont il raconte la double fermeture... et un roman « La Concubine » auquel il associe son train de vie, réel et imaginaire, en bon vivant et grand dévoreur de la vie. Dans l'un comme dans l'autre de ses écrits, il aborde ce qui reflète sa vie, ses craintes et ses espoirs… Son émission mensuelle, « Arts et Lettres», assurée pendant longtemps sur la 2ème chaîne, manque cruellement au paysage médiatique national aujourd'hui. Sa présence physique également. Avec sa disparition, c'est l'un des grands journalistes de la génération de l'après Marche Verte qui nous quitte et un journaliste honoraire de grand talent qui manquera à l'appel. Qu'il repose en paix. A sa petite famille, à sa mère, à son fils notre collègue Karim Ben Amar à Al Bayane, à ses deux autres fils Adil et Hicham, ainsi qu'à son frère Rida Ben Amar, ainsi qu'à l'ensemble de la famille du défunt, à ses collègues et amis, nous présentons nos sincères condoléances les plus attristées. Puisse dieu avoir le défunt en Sa sainte miséricorde et accorder aux siens patience et réconfort. « Nous sommes à Dieu et à Lui nous revenons ».